Esaïe
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66 ]
- Prophétie d'Ésaïe, fils d'Amots, sur
Juda et Jérusalem, au temps d'Ozias, de Jotham, d'Achaz,
d'Ézéchias, rois de Juda.
- Cieux, écoutez!
terre, prête l'oreille! Car l'Éternel parle. J'ai
nourri et élevé des enfants, Mais ils se sont
révoltés contre moi.
- Le boeuf connaît son
possesseur, Et l'âne la crèche de son maître: Israël
ne connaît rien, Mon peuple n'a point
d'intelligence.
- Malheur à la nation pécheresse, au
peuple chargé d'iniquités, A la race des méchants, aux
enfants corrompus! Ils ont abandonné l'Éternel, ils ont
méprisé le Saint d'Israël. Ils se sont retirés en
arrière...
- Quels châtiments nouveaux vous infliger, Quand
vous multipliez vos révoltes? La tête entière est malade, Et
tout le coeur est souffrant.
- De la plante du pied jusqu'à la
tête, rien n'est en bon état: Ce ne sont que blessures,
contusions et plaies vives, Qui n'ont été ni pansées,
ni bandées, Ni adoucies par l'huile.
- Votre pays est
dévasté, Vos villes sont consumées par le feu, Des
étrangers dévorent vos campagnes sous vos yeux, Ils ravagent et
détruisent, comme des barbares.
- Et la fille de Sion est
restée Comme une cabane dans une vigne, Comme une hutte dans un champ de
concombres, Comme une ville épargnée.
- Si
l'Éternel des armées Ne nous eût conservé un
faible reste, Nous serions comme Sodome, Nous ressemblerions à
Gomorrhe.
- Écoutez la parole de l'Éternel, chefs de
Sodome! Prête l'oreille à la loi de notre Dieu, peuple de
Gomorrhe!
- Qu'ai-je affaire de la multitude de vos sacrifices? dit
l'Éternel. Je suis rassasié des holocaustes de béliers
et de la graisse des veaux; Je ne prends point plaisir au sang des taureaux, des
brebis et des boucs.
- Quand vous venez vous présenter devant moi,
Qui vous demande de souiller mes parvis?
- Cessez d'apporter de vaines
offrandes: J'ai en horreur l'encens, Les nouvelles lunes, les sabbats et
les assemblées; Je ne puis voir le crime s'associer aux
solennités.
- Mon âme hait vos nouvelles lunes et vos
fêtes; Elles me sont à charge; Je suis las de les
supporter.
- Quand vous étendez vos mains, je détourne de
vous mes yeux; Quand vous multipliez les prières, je n'écoute
pas: Vos mains sont pleines de sang.
- Lavez-vous, purifiez-vous, Otez de
devant mes yeux la méchanceté de vos actions; Cessez de faire le
mal.
- Apprenez à faire le bien, recherchez la justice,
Protégez l'opprimé; Faites droit à l'orphelin,
Défendez la veuve.
- Venez et plaidons! dit l'Éternel.
Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme
la neige; S'ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la
laine.
- Si vous avez de la bonne volonté et si vous êtes
dociles, Vous mangerez les meilleures productions du pays;
- Mais si vous
résistez et si vous êtes rebelles, Vous serez dévorés
par le glaive, Car la bouche de l'Éternel a
parlé.
- Quoi donc! la cité fidèle est devenue une
prostituée! Elle était remplie d'équité, la
justice y habitait, Et maintenant il y a des assassins!
- Ton argent
s'est changé en scories, Ton vin a été coupé
d'eau.
- Tes chefs sont rebelles et complices des voleurs, Tous aiment
les présents et courent après les récompenses; Ils ne font
pas droit à l'orphelin, Et la cause de la veuve ne vient pas
jusqu'à eux.
- C'est pourquoi voici ce que dit le Seigneur,
l'Éternel des armées, Le Fort d'Israël: Ah! je
tirerai satisfaction de mes adversaires, Et je me vengerai de mes
ennemis.
- Je porterai ma main sur toi, Je fondrai tes scories, comme avec
de la potasse, Et j'enlèverai toutes tes parcelles de
plomb.
- Je rétablirai tes juges tels qu'ils étaient
autrefois, Et tes conseillers tels qu'ils étaient au commencement.
Après cela, on t'appellera ville de la justice, Cité
fidèle.
- Sion sera sauvée par la droiture, Et ceux qui
s'y convertiront seront sauvés par la justice.
- Mais la ruine
atteindra tous les rebelles et les pécheurs, Et ceux qui abandonnent
l'Éternel périront.
- On aura honte à cause des
térébinthes auxquels vous prenez plaisir, Et vous rougirez
à cause des jardins dont vous faites vos délices;
- Car vous
serez comme un térébinthe au feuillage flétri, Comme un
jardin qui n'a pas d'eau.
- L'homme fort sera comme de
l'étoupe, Et son oeuvre comme une étincelle; Ils
brûleront l'un et l'autre ensemble, Et il n'y aura personne
pour éteindre.
- Prophétie d'Ésaïe, fils d'Amots, sur
Juda et Jérusalem.
- Il arrivera, dans la suite des temps, Que la
montagne de la maison de l'Éternel Sera fondée sur le sommet
des montagnes, Qu'elle s'élèvera par-dessus les collines,
Et que toutes les nations y afflueront.
- Des peuples s'y rendront en
foule, et diront: Venez, et montons à la montagne de
l'Éternel, A la maison du Dieu de Jacob, Afin qu'il nous enseigne
ses voies, Et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi,
Et de Jérusalem la parole de l'Éternel.
- Il sera le
juge des nations, L'arbitre d'un grand nombre de peuples. De leurs
glaives ils forgeront des hoyaux, Et de leurs lances des serpes: Une nation ne
tirera plus l'épée contre une autre, Et l'on
n'apprendra plus la guerre.
- Maison de Jacob, Venez, et marchons
à la lumière de l'Éternel!
- Car tu as
abandonné ton peuple, la maison de Jacob, Parce qu'ils sont pleins de
l'Orient, Et adonnés à la magie comme les Philistins, Et parce
qu'ils s'allient aux fils des étrangers. Le pays est rempli
d'argent et d'or,
- Et il y a des trésors sans fin; Le pays
est rempli de chevaux, Et il y a des chars sans nombre.
- Le pays est
rempli d'idoles; Ils se prosternent devant l'ouvrage de leurs mains,
Devant ce que leurs doigts ont fabriqué.
- Les petits seront
abattus, et les grands seront abaissés: Tu ne leur pardonneras
point.
- Entre dans les rochers, Et cache-toi dans la poussière,
Pour éviter la terreur de l'Éternel Et l'éclat de
sa majesté.
- L'homme au regard hautain sera abaissé, Et
l'orgueilleux sera humilié: L'Éternel seul sera
élevé ce jour-là.
- Car il y a un jour pour
l'Éternel des armées Contre tout homme orgueilleux et hautain,
Contre quiconque s'élève, afin qu'il soit
abaissé;
- Contre tous les cèdres du Liban, hauts et
élevés, Et contre tous les chênes de Basan;
- Contre
toutes les hautes montagnes, Et contre toutes les collines
élevées;
- Contre toutes les hautes tours, Et contre toutes
les murailles fortifiées;
- Contre tous les navires de Tarsis, Et
contre tout ce qui plaît à la vue.
- L'homme orgueilleux
sera humilié, Et le hautain sera abaissé: L'Éternel
seul sera élevé ce jour-là.
- Toutes les idoles
disparaîtront.
- On entrera dans les cavernes des rochers Et dans
les profondeurs de la poussière, Pour éviter la terreur de
l'Éternel et l'éclat de sa majesté, Quand il se
lèvera pour effrayer la terre.
- En ce jour, les hommes jetteront
Leurs idoles d'argent et leurs idoles d'or, Qu'ils
s'étaient faites pour les adorer, Aux rats et aux
chauves-souris;
- Et ils entreront dans les fentes des rochers Et dans les
creux des pierres, Pour éviter la terreur de l'Éternel et
l'éclat de sa majesté, Quand il se lèvera pour effrayer
la terre.
- Cessez de vous confier en l'homme, Dans les narines duquel
il n'y a qu'un souffle: Car de quelle valeur est-il?
- Le Seigneur, l'Éternel des
armées, Va ôter de Jérusalem et de Juda Tout appui et toute
ressource, Toute ressource de pain Et toute ressource d'eau,
- Le
héros et l'homme de guerre, Le juge et le prophète, le devin
et l'ancien,
- Le chef de cinquante et le magistrat, Le conseiller,
l'artisan distingué et l'habile enchanteur.
- Je leur
donnerai des jeunes gens pour chefs, Et des enfants domineront sur
eux.
- Il y aura réciprocité d'oppression parmi le
peuple; L'un opprimera l'autre, chacun son prochain; Le jeune homme
attaquera le vieillard, Et l'homme de rien celui qui est
honoré.
- On ira jusqu'à saisir son frère dans la
maison paternelle: Tu as un habit, sois notre chef! Prends ces ruines sous ta
main! -
- Ce jour-là même il répondra: Je ne saurais
être un médecin, Et dans ma maison il n'y a ni pain ni
vêtement; Ne m'établissez pas chef du
peuple!
- Jérusalem chancelle, Et Juda s'écroule, Parce
que leurs paroles et leurs oeuvres sont contre l'Éternel, Bravant les
regards de sa majesté.
- L'aspect de leur visage
témoigne contre eux, Et, comme Sodome, ils publient leur crime, sans
dissimuler. Malheur à leur âme! Car ils se préparent des
maux.
- Dites que le juste prospérera, Car il jouira du fruit de
ses oeuvres.
- Malheur au méchant! il sera dans l'infortune,
Car il recueillera le produit de ses mains.
- Mon peuple a pour
oppresseurs des enfants, Et des femmes dominent sur lui; Mon peuple, ceux qui te
conduisent t'égarent, Et ils corrompent la voie dans laquelle tu
marches.
- L'Éternel se présente pour plaider, Il est
debout pour juger les peuples.
- L'Éternel entre en jugement
Avec les anciens de son peuple et avec ses chefs: Vous avez brouté la
vigne! La dépouille du pauvre est dans vos maisons!
- De quel droit
foulez-vous mon peuple, Et écrasez-vous la face des pauvres? Dit le
Seigneur, l'Éternel des armées.
- L'Éternel
dit: Parce que les filles de Sion sont orgueilleuses, Et qu'elles marchent
le cou tendu Et les regards effrontés, Parce qu'elles vont à
petits pas, Et qu'elles font résonner les boucles de leurs
pieds,
- Le Seigneur rendra chauve le sommet de la tête des filles
de Sion, L'Éternel découvrira leur nudité.
- En
ce jour, le Seigneur ôtera les boucles qui servent d'ornement à
leurs pieds, Et les filets et les croissants;
- Les pendants
d'oreilles, les bracelets et les voiles;
- Les diadèmes, les
chaînettes des pieds et les ceintures, Les boîtes de senteur et les
amulettes;
- Les bagues et les anneaux du nez;
- Les vêtements
précieux et les larges tuniques, Les manteaux et les
gibecières;
- Les miroirs et les chemises fines, Les turbans et les
surtouts légers.
- Au lieu de parfum, il y aura de l'infection;
Au lieu de ceinture, une corde; Au lieu de cheveux bouclés, une
tête chauve; Au lieu d'un large manteau, un sac étroit; Une
marque flétrissante, au lieu de beauté.
- Tes hommes
tomberont sous le glaive, Et tes héros dans le combat.
- Les portes
de Sion gémiront et seront dans le deuil; Dépouillée, elle
s'assiéra par terre.
- Et sept femmes saisiront en ce jour un seul homme, et diront: Nous
mangerons notre pain, Et nous nous vêtirons de nos habits; Fais-nous
seulement porter ton nom! Enlève notre opprobre!
- En ce
temps-là, le germe de l'Éternel Aura de la magnificence et de
la gloire, Et le fruit du pays aura de l'éclat et de la beauté
Pour les réchappés d'Israël.
- Et les restes de
Sion, les restes de Jérusalem, Seront appelés saints, Quiconque
à Jérusalem sera inscrit parmi les vivants,
- Après
que le Seigneur aura lavé les ordures des filles de Sion, Et
purifié Jérusalem du sang qui est au milieu d'elle, Par le
souffle de la justice et par le souffle de la
destruction.
- L'Éternel établira, sur toute
l'étendue de la montagne de Sion Et sur ses lieux
d'assemblées, Une nuée fumante pendant le jour, Et un feu de
flammes éclatantes pendant la nuit; Car tout ce qui est glorieux sera mis
à couvert.
- Il y aura un abri pour donner de l'ombre contre la
chaleur du jour, Pour servir de refuge et d'asile contre l'orage et la
pluie.
- Je chanterai
à mon bien-aimé Le cantique de mon bien-aimé sur sa vigne.
Mon bien-aimé avait une vigne, Sur un coteau fertile.
- Il en remua
le sol, ôta les pierres, et y mit un plant délicieux; Il
bâtit une tour au milieu d'elle, Et il y creusa aussi une cuve. Puis
il espéra qu'elle produirait de bons raisins, Mais elle en a produit
de mauvais.
- Maintenant donc, habitants de Jérusalem et hommes de
Juda, Soyez juges entre moi et ma vigne!
- Qu'y avait-il encore
à faire à ma vigne, Que je n'aie pas fait pour elle? Pourquoi,
quand j'ai espéré qu'elle produirait de bons raisins, En
a-t-elle produit de mauvais?
- Je vous dirai maintenant Ce que je vais
faire à ma vigne. J'en arracherai la haie, pour qu'elle soit
broutée; J'en abattrai la clôture, pour qu'elle soit
foulée aux pieds.
- Je la réduirai en ruine; elle ne sera
plus taillée, ni cultivée; Les ronces et les épines y
croîtront; Et je donnerai mes ordres aux nuées, Afin qu'elles
ne laissent plus tomber la pluie sur elle.
- La vigne de
l'Éternel des armées, c'est la maison d'Israël,
Et les hommes de Juda, c'est le plant qu'il chérissait. Il avait
espéré de la droiture, et voici du sang versé! De la
justice, et voici des cris de détresse!
- Malheur à ceux qui
ajoutent maison à maison, Et qui joignent champ à champ,
Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'espace, Et qu'ils
habitent seuls au milieu du pays!
- Voici ce que m'a
révélé l'Éternel des armées:
Certainement, ces maisons nombreuses seront dévastées, Ces grandes
et belles maisons n'auront plus d'habitants.
- Même dix
arpents de vigne ne produiront qu'un bath, Et un homer de semence ne
produira qu'un épha.
- Malheur à ceux qui de bon matin
Courent après les boissons enivrantes, Et qui bien avant dans la nuit
Sont échauffés par le vin!
- La harpe et le luth, le
tambourin, la flûte et le vin, animent leurs festins; Mais ils ne prennent
point garde à l'oeuvre de l'Éternel, Et ils ne voient
point le travail de ses mains.
- C'est pourquoi mon peuple sera
soudain emmené captif; Sa noblesse mourra de faim, Et sa multitude sera
desséchée par la soif.
- C'est pourquoi le séjour
de morts ouvre sa bouche, Élargit sa gueule outre mesure; Alors
descendent la magnificence et la richesse de Sion, Et sa foule bruyante et
joyeuse.
- Les petits seront abattus, les grands seront humiliés,
Et les regards des hautains seront abaissés.
- L'Éternel
des armées sera élevé par le jugement, Et le Dieu saint
sera sanctifié par la justice.
- Des brebis paîtront comme
sur leur pâturage, Et des étrangers dévoreront les
possessions ruinées des riches.
- Malheur à ceux qui tirent
l'iniquité avec les cordes du vice, Et le péché comme
avec les traits d'un char,
- Et qui disent: Qu'il hâte,
qu'il accélère son oeuvre, Afin que nous la voyions! Que le
décret du Saint d'Israël arrive et s'exécute, Afin
que nous le connaissions!
- Malheur à ceux qui appellent le mal
bien, et le bien mal, Qui changent les ténèbres en lumière,
et la lumière en ténèbres, Qui changent l'amertume en
douceur, et la douceur en amertume!
- Malheur à ceux qui sont sages
à leurs yeux, Et qui se croient intelligents!
- Malheur à
ceux qui ont de la bravoure pour boire du vin, Et de la vaillance pour
mêler des liqueurs fortes;
- Qui justifient le coupable pour un
présent, Et enlèvent aux innocents leurs droits!
- C'est
pourquoi, comme une langue de feu dévore le chaume, Et comme la flamme
consume l'herbe sèche, Ainsi leur racine sera comme de la pourriture,
Et leur fleur se dissipera comme de la poussière; Car ils ont
dédaigné la loi de l'Éternel des armées, Et ils
ont méprisé la parole du Saint
d'Israël.
- C'est pourquoi la colère de
l'Éternel s'enflamme contre son peuple, Il étend sa main
sur lui, et il le frappe; Les montagnes s'ébranlent; Et les cadavres
sont comme des balayures au milieu des rues. Malgré tout cela, sa
colère ne s'apaise point, Et sa main est encore
étendue.
- Il élève une bannière pour les
peuples lointains, Et il en siffle un des extrémités de la terre:
Et voici, il arrive avec promptitude et
légèreté.
- Nul n'est fatigué, nul ne
chancelle de lassitude, Personne ne sommeille, ni ne dort; Aucun n'a la
ceinture de ses reins détachée, Ni la courroie de ses souliers
rompue.
- Ses flèches sont aiguës, Et tous ses arcs tendus;
Les sabots de ses chevaux ressemblent à des cailloux, Et les roues de ses
chars à un tourbillon.
- Son rugissement est comme celui d'une
lionne; Il rugit comme des lionceaux, il gronde, et saisit la proie, Il
l'emporte, et personne ne vient au secours.
- En ce jour, il y aura
près de lui un mugissement, Comme celui d'une tempête sur mer;
En regardant la terre, on ne verra que ténèbres, Avec des
alternatives d'angoisse et d'espérance; Au ciel,
l'obscurité régnera.
- L'année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur
assis sur un trône très élevé, et les pans de sa robe
remplissaient le temple.
- Des séraphins se tenaient au-dessus de
lui; ils avaient chacun six ailes; deux dont ils se couvraient la face, deux
dont ils se couvraient les pieds, et deux dont ils se servaient pour
voler.
- Ils criaient l'un à l'autre, et disaient: Saint,
saint, saint est l'Éternel des armées! toute la terre est
pleine de sa gloire!
- Les portes furent ébranlées dans
leurs fondements par la voix qui retentissait, et la maison se remplit de
fumée.
- Alors je dis: Malheur à moi! je suis perdu, car je
suis un homme dont les lèvres sont impures, j'habite au milieu
d'un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi,
l'Éternel des armées.
- Mais l'un des
séraphins vola vers moi, tenant à la main une pierre ardente,
qu'il avait prise sur l'autel avec des pincettes.
- Il en toucha
ma bouche, et dit: Ceci a touché tes lèvres; ton iniquité
est enlevée, et ton péché est
expié.
- J'entendis la voix du Seigneur, disant: Qui
enverrai-je, et qui marchera pour nous? Je répondis: Me voici,
envoie-moi.
- Il dit alors: Va, et dis à ce peuple: Vous entendrez,
et vous ne comprendrez point; Vous verrez, et vous ne saisirez
point.
- Rends insensible le coeur de ce peuple, Endurcis ses oreilles, et
bouche-lui les yeux, Pour qu'il ne voie point de ses yeux, n'entende
point de ses oreilles, Ne comprenne point de son coeur, Ne se convertisse point
et ne soit point guéri.
- Je dis: Jusqu'à quand,
Seigneur? Et il répondit: Jusqu'à ce que les villes soient
dévastées Et privées d'habitants; Jusqu'à ce
qu'il n'y ait personne dans les maisons, Et que le pays soit
ravagé par la solitude;
- Jusqu'à ce que
l'Éternel ait éloigné les hommes, Et que le pays
devienne un immense désert,
- Et s'il y reste encore un
dixième des habitants, Ils seront à leur tour anéantis.
Mais, comme le térébinthe et le chêne Conservent leur tronc
quand ils sont abattus, Une sainte postérité renaîtra de ce
peuple.
- Il arriva, du
temps d'Achaz, fils de Jotham, fils d'Ozias, roi de Juda, que Retsin,
roi de Syrie, monta avec Pékach, fils de Remalia, roi d'Israël,
contre Jérusalem, pour l'assiéger; mais il ne put
l'assiéger.
- On vint dire à la maison de David: Les
Syriens sont campés en Éphraïm. Et le coeur d'Achaz et le
coeur de son peuple furent agités, comme les arbres de la forêt
sont agités par le vent.
- Alors l'Éternel dit à
Ésaïe: Va à la rencontre d'Achaz, toi et Schear Jaschub,
ton fils, vers l'extrémité de l'aqueduc de
l'étang supérieur, sur la route du champ du foulon.
- Et
dis-lui: Sois tranquille, ne crains rien, Et que ton coeur ne s'alarme pas,
Devant ces deux bouts de tisons fumants, Devant la colère de Retsin et de
la Syrie, et du fils de Remalia,
- De ce que la Syrie médite du mal
contre toi, De ce qu'Éphraïm et le fils de Remalia
disent:
- Montons contre Juda, assiégeons la ville, Et battons-la
en brèche, Et proclamons-y pour roi le fils de Tabeel.
- Ainsi
parle le Seigneur, l'Éternel: Cela n'arrivera pas, cela
n'aura pas lieu.
- Car Damas est la tête de la Syrie, Et Retsin
est la tête de Damas. (Encore soixante-cinq ans, Éphraïm ne
sera plus un peuple.)
- La Samarie est la tête
d'Éphraïm, Et le fils de Remalia est la tête de la
Samarie. Si vous ne croyez pas, Vous ne subsisterez
pas.
- L'Éternel parla de nouveau à Achaz, et lui
dit:
- Demande en ta faveur un signe à l'Éternel, ton
Dieu; demande-le, soit dans les lieux bas, soit dans les lieux
élevés.
- Achaz répondit: Je ne demanderai rien, je
ne tenterai pas l'Éternel.
- Ésaïe dit alors:
Écoutez donc, maison de David! Est-ce trop peu pour vous de lasser la
patience des hommes, Que vous lassiez encore celle de mon
Dieu?
- C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un
signe, Voici, la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils, Et
elle lui donnera le nom d'Emmanuel.
- Il mangera de la
crème et du miel, Jusqu'à ce qu'il sache rejeter le mal et
choisir le bien.
- Mais avant que l'enfant sache rejeter le mal et
choisir le bien, Le pays dont tu crains les deux rois sera
abandonné.
- L'Éternel fera venir sur toi, Sur ton
peuple et sur la maison de ton père, Des jours tels qu'il n'y en
a point eu Depuis le jour où Éphraïm s'est
séparé de Juda (Le roi d'Assyrie.)
- En ce
jour-là, l'Éternel sifflera les mouches Qui sont à
l'extrémité des canaux de l'Égypte, Et les abeilles
qui sont au pays d'Assyrie;
- Elles viendront, et se poseront toutes
dans les vallons désolés, Et dans les fentes des rochers, Sur tous
les buissons, Et sur tous les pâturages.
- En ce jour-là, le
Seigneur rasera, avec un rasoir pris à louage Au delà du fleuve,
Avec le roi d'Assyrie, La tête et le poil des pieds; Il
enlèvera aussi la barbe.
- En ce jour-là, Chacun
entretiendra une jeune vache et deux brebis;
- Et il y aura une telle
abondance de lait Qu'on mangera de la crème, Car c'est de
crème et de miel que se nourriront Tous ceux qui seront restés
dans le pays.
- En ce jour-là, Tout lieu qui contiendra mille ceps
de vigne, Valant mille sicles d'argent, Sera livré aux ronces et aux
épines:
- On y entrera avec les flèches et avec l'arc,
Car tout le pays ne sera que ronces et épines.
- Et toutes les
montagnes que l'on cultivait avec la bêche Ne seront plus
fréquentées, par crainte des ronces et des épines: On y
lâchera le boeuf, et la brebis en foulera le sol.
- L'Éternel me dit: Prends une
grande table, et écris dessus, d'une manière intelligible:
Qu'on se hâte de piller, qu'on se précipite sur le
butin.
- Je pris avec moi des témoins dignes de foi, le
sacrificateur Urie, et Zacharie, fils de Bérékia.
- Je
m'étais approché de la prophétesse; elle conçut,
et elle enfanta un fils. L'Éternel me dit: Donne-lui pour nom Maher
Schalal Chasch Baz.
- Car, avant que l'enfant sache dire: Mon
père! ma mère! on emportera devant le roi d'Assyrie les
richesses de Damas et le butin de Samarie.
- L'Éternel me parla
encore, et me dit:
- Parce que ce peuple a méprisé les eaux
de Siloé qui coulent doucement Et qu'il s'est réjoui au
sujet de Retsin et du fils de Remalia, Voici, le Seigneur va faire
monter
- contre eux Les puissantes et grandes eaux du fleuve (Le roi
d'Assyrie et toute sa gloire); Il s'élèvera partout
au-dessus de son lit, Et il se répandra sur toutes ses rives;
- Il
pénétrera dans Juda, il débordera et inondera, Il atteindra
jusqu'au cou. Le déploiement de ses ailes Remplira
l'étendue de ton pays, ô Emmanuel!
- Poussez des cris de
guerre, peuples! et vous serez brisés; Prêtez l'oreille, vous
tous qui habitez au loin! Préparez-vous au combat, et vous serez
brisés; Préparez-vous au combat, et vous serez
brisés.
- Formez des projets, et ils seront anéantis; Donnez
des ordres, et ils seront sans effet: Car Dieu est avec nous.
- Ainsi
m'a parlé l'Éternel, quand sa main me saisit, Et qu'il
m'avertit de ne pas marcher dans la voie de ce peuple:
- N'appelez
pas conjuration tout ce que ce peuple appelle conjuration; Ne craignez pas ce
qu'il craint, et ne soyez pas effrayés.
- C'est
l'Éternel des armées que vous devez sanctifier, C'est lui
que vous devez craindre et redouter.
- Et il sera un sanctuaire, Mais
aussi une pierre d'achoppement, Un rocher de scandale pour les deux maisons
d'Israël, Un filet et un piège Pour les habitants de
Jérusalem.
- Plusieurs trébucheront; Ils tomberont et se
briseront, Ils seront enlacés et pris.
- Enveloppe cet oracle,
Scelle cette révélation, parmi mes disciples.
-
- J'espère en l'Éternel, Qui cache sa face
à la maison de Jacob; Je place en lui ma confiance.
- Voici, moi et
les enfants que l'Éternel m'a donnés, Nous sommes des
signes et des présages en Israël, De la part de l'Éternel
des armées, Qui habite sur la montagne de Sion.
- Si l'on vous
dit: Consultez ceux qui évoquent les morts et ceux qui prédisent
l'avenir, Qui poussent des sifflements et des soupirs, Répondez: Un
peuple ne consultera-t-il pas son Dieu? S'adressera-t-il aux morts en faveur
des vivants?
- A la loi et au témoignage! Si l'on ne parle pas
ainsi, Il n'y aura point d'aurore pour le peuple.
- Il sera errant
dans le pays, accablé et affamé; Et, quand il aura faim, il
s'irritera, Maudira son roi et son Dieu, Et tournera les yeux en
haut;
- Puis il regardera vers la terre, Et voici, il n'y aura que
détresse, obscurité et de sombres angoisses: Il sera
repoussé dans d'épaisses ténèbres.
- Mais les ténèbres ne
régneront pas toujours Sur la terre où il y a maintenant des
angoisses: Si les temps passés ont couvert d'opprobre Le pays de
Zabulon et le pays de Nephthali, Les temps à venir couvriront de gloire
La contrée voisine de la mer, au delà du Jourdain, Le territoire
des Gentils.
- Le peuple qui marchait dans les ténèbres Voit
une grande lumière; Sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre de la
mort Une lumière resplendit.
- Tu rends le peuple nombreux, Tu lui
accordes de grandes joies; Il se réjouit devant toi, comme on se
réjouit à la moisson, Comme on pousse des cris
d'allégresse au partage du butin.
- Car le joug qui pesait sur
lui, Le bâton qui frappait son dos, La verge de celui qui l'opprimait,
Tu les brises, comme à la journée de Madian.
- Car toute
chaussure qu'on porte dans la mêlée, Et tout vêtement
guerrier roulé dans le sang, Seront livrés aux flammes, Pour
être dévorés par le feu.
- Car un enfant nous est
né, un fils nous est donné, Et la domination reposera sur son
épaule; On l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant,
Père éternel, Prince de la paix.
- Donner à
l'empire de l'accroissement, Et une paix sans fin au trône de
David et à son royaume, L'affermir et le soutenir par le droit et par
la justice, Dès maintenant et à toujours: Voilà ce que fera
le zèle de l'Éternel des armées.
- Le Seigneur
envoie une parole à Jacob: Elle tombe sur Israël.
- Tout le
peuple en aura connaissance, Éphraïm et les habitants de Samarie,
Qui disent avec orgueil et fierté:
- Des briques sont
tombées, Nous bâtirons en pierres de taille; Des sycomores ont
été coupés, Nous les remplacerons par des
cèdres.
- L'Éternel élèvera contre eux les
ennemis de Retsin, Et il armera leurs ennemis,
- Les Syriens à
l'orient, les Philistins à l'occident; Et ils dévoreront
Israël à pleine bouche. Malgré tout cela, sa colère ne
s'apaise point, Et sa main est encore étendue.
- Le peuple ne
revient pas à celui qui le frappe, Et il ne cherche pas
l'Éternel des armées.
- Aussi l'Éternel
arrachera d'Israël la tête et la queue, La branche de palmier et
le roseau, En un seul jour.
- (L'ancien et le magistrat, c'est la
tête, Et le prophète qui enseigne le mensonge, c'est la
queue.)
- Ceux qui conduisent ce peuple l'égarent, Et ceux qui
se laissent conduire se perdent.
- C'est pourquoi le Seigneur ne
saurait se réjouir de leurs jeunes hommes, Ni avoir pitié de leurs
orphelins et de leurs veuves; Car tous sont des impies et des méchants,
Et toutes les bouches profèrent des infamies. Malgré tout cela, sa
colère ne s'apaise point, Et sa main est encore
étendue.
- Car la méchanceté consume comme un feu,
Qui dévore ronces et épines; Il embrase l'épaisseur de
la forêt, D'où s'élèvent des colonnes de
fumée.
- Par la colère de l'Éternel des
armées le pays est embrasé, Et le peuple est comme la proie du
feu; Nul n'épargne son frère.
- On pille à
droite, et l'on a faim; On dévore à gauche, et l'on
n'est pas rassasié; Chacun dévore la chair de son
bras.
- Manassé dévore Éphraïm,
Éphraïm Manassé, Et ensemble ils fondent sur Juda.
Malgré tout cela, sa colère ne s'apaise point, Et sa main est
encore étendue.
- Malheur à ceux qui prononcent des ordonnances iniques, Et
à ceux qui transcrivent des arrêts injustes,
- Pour refuser
justice aux pauvres, Et ravir leur droit aux malheureux de mon peuple, Pour
faire des veuves leur proie, Et des orphelins leur butin!
- Que ferez-vous
au jour du châtiment, Et de la ruine qui du lointain fondra sur vous? Vers
qui fuirez-vous, pour avoir du secours, Et où laisserez-vous votre
gloire?
- Les uns seront courbés parmi les captifs, Les autres
tomberont parmi les morts. Malgré tout cela, sa colère ne
s'apaise point, Et sa main est encore étendue.
- Malheur
à l'Assyrien, verge de ma colère! La verge dans sa main,
c'est l'instrument de ma fureur.
- Je l'ai lâché
contre une nation impie, Je l'ai fait marcher contre le peuple de mon
courroux, Pour qu'il se livre au pillage et fasse du butin, Pour qu'il
le foule aux pieds comme la boue des rues.
- Mais il n'en juge pas
ainsi, Et ce n'est pas là la pensée de son coeur; Il ne songe
qu'à détruire, Qu'à exterminer les nations en
foule.
- Car il dit: Mes princes ne sont-ils pas autant de
rois?
- N'en a-t-il pas été de Calno comme de
Carkemisch? N'en a-t-il pas été de Hamath comme d'Arpad?
N'en a-t-il pas été de Samarie comme de Damas?
- De
même que ma main a atteint les royaumes des idoles, Où il y avait
plus d'images qu'à Jérusalem et à
Samarie,
- Ce que j'ai fait à Samarie et à ses idoles,
Ne le ferai-je pas à Jérusalem et à ses
images?
- Mais, quand le Seigneur aura accompli toute son oeuvre Sur la
montagne de Sion et à Jérusalem, Je punirai le roi d'Assyrie
pour le fruit de son coeur orgueilleux, Et pour l'arrogance de ses regards
hautains.
- Car il dit: C'est par la force de ma main que j'ai
agi, C'est par ma sagesse, car je suis intelligent; J'ai reculé
les limites des peuples, et pillé leurs trésors, Et, comme un
héros, j'ai renversé ceux qui siégeaient sur des
trônes;
- J'ai mis la main sur les richesses des peuples, comme
sur un nid, Et, comme on ramasse des oeufs abandonnés, J'ai
ramassé toute la terre: Nul n'a remué l'aile, Ni ouvert le
bec, ni poussé un cri. -
- La hache se glorifie-t-elle envers celui
qui s'en sert? Ou la scie est-elle arrogante envers celui qui la manie?
Comme si la verge faisait mouvoir celui qui la lève, Comme si le
bâton soulevait celui qui n'est pas du bois!
- C'est
pourquoi le Seigneur, le Seigneur des armées, enverra Le
dépérissement parmi ses robustes guerriers; Et, sous sa
magnificence, éclatera un embrasement, Comme l'embrasement d'un
feu.
- La lumière d'Israël deviendra un feu, Et son Saint
une flamme, Qui consumera et dévorera ses épines et ses ronces, En
un seul jour;
- Qui consumera, corps et âme, La magnificence de sa
forêt et de ses campagnes. Il en sera comme d'un malade, qui tombe en
défaillance.
- Le reste des arbres de sa forêt pourra
être compté, Et un enfant en écrirait le nombre.
- En
ce jour-là, Le reste d'Israël et les réchappés de
la maison de Jacob, Cesseront de s'appuyer sur celui qui les frappait; Ils
s'appuieront avec confiance sur l'Éternel, le Saint
d'Israël.
- Le reste reviendra, le reste de Jacob, Au Dieu
puissant.
- Quand ton peuple, ô Israël, serait comme le sable
de la mer, Un reste seulement reviendra; La destruction est résolue, elle
fera déborder la justice.
- Et cette destruction qui a
été résolue, Le Seigneur, l'Éternel des
armées, l'accomplira dans tout le pays.
- Cependant, ainsi
parle le Seigneur, l'Éternel des armées: O mon peuple, qui
habites en Sion, ne crains pas l'Assyrien! Il te frappe de la verge, Et il
lève son bâton sur toi, comme faisaient les
Égyptiens.
- Mais, encore un peu de temps, Et le châtiment
cessera, Puis ma colère se tournera contre lui pour
l'anéantir.
- L'Éternel des armées agitera le
fouet contre lui, Comme il frappa Madian au rocher d'Oreb; Et, de même
qu'il leva son bâton sur la mer, Il le lèvera encore, comme en
Égypte.
- En ce jour, son fardeau sera ôté de dessus
ton épaule, Et son joug de dessus ton cou; Et la graisse fera
éclater le joug.
- Il marche sur Ajjath, traverse Migron, Laisse
ses bagages à Micmasch.
- Ils passent le défilé, Ils
couchent à Guéba; Rama tremble, Guibea de Saül prend la
fuite.
- Fais éclater ta voix, fille de Gallim! Prends garde,
Laïs! malheur à toi, Anathoth!
- Madména se disperse,
Les habitants de Guébim sont en fuite.
- Encore un jour de halte
à Nob, Et il menace de sa main la montagne de la fille de Sion, La
colline de Jérusalem.
- Voici, le Seigneur, l'Éternel
des armées, Brise les rameaux avec violence: Les plus grands sont
coupés, Les plus élevés sont abattus.
- Il renverse
avec le fer les taillis de la forêt, Et le Liban tombe sous le
Puissant.
- Puis un rameau
sortira du tronc d'Isaï, Et un rejeton naîtra de ses
racines.
- L'Esprit de l'Éternel reposera sur lui: Esprit
de sagesse et d'intelligence, Esprit de conseil et de force, Esprit de
connaissance et de crainte de l'Éternel.
- Il respirera la
crainte de l'Éternel; Il ne jugera point sur l'apparence, Il ne
prononcera point sur un ouï-dire.
- Mais il jugera les pauvres avec
équité, Et il prononcera avec droiture sur les malheureux de la
terre; Il frappera la terre de sa parole comme d'une verge, Et du souffle de
ses lèvres il fera mourir le méchant.
- La justice sera la
ceinture de ses flancs, Et la fidélité la ceinture de ses
reins.
- Le loup habitera avec l'agneau, Et la panthère se
couchera avec le chevreau; Le veau, le lionceau, et le bétail qu'on
engraisse, seront ensemble, Et un petit enfant les conduira.
- La vache et
l'ourse auront un même pâturage, Leurs petits un même
gîte; Et le lion, comme le boeuf, mangera de la paille.
- Le
nourrisson s'ébattra sur l'antre de la vipère, Et
l'enfant sevré mettra sa main dans la caverne du basilic.
- Il
ne se fera ni tort ni dommage Sur toute ma montagne sainte; Car la terre sera
remplie de la connaissance de l'Éternel, Comme le fond de la mer par
les eaux qui le couvrent.
- En ce jour, le rejeton d'Isaï Sera
là comme une bannière pour les peuples; Les nations se tourneront
vers lui, Et la gloire sera sa demeure.
- Dans ce même temps, le
Seigneur étendra une seconde fois sa main, Pour racheter le reste de son
peuple, Dispersé en Assyrie et en Égypte, A Pathros et en
Éthiopie, A Élam, à Schinear et à Hamath, Et dans
les îles de la mer.
- Il élèvera une bannière
pour les nations, Il rassemblera les exilés d'Israël, Et il
recueillera les dispersés de Juda, Des quatre extrémités de
la terre.
- La jalousie d'Éphraïm disparaîtra, Et
ses ennemis en Juda seront anéantis; Éphraïm ne sera plus
jaloux de Juda, Et Juda ne sera plus hostile à
Éphraïm.
- Ils voleront sur l'épaule des Philistins
à l'occident, Ils pilleront ensemble les fils de l'Orient;
Édom et Moab seront la proie de leurs mains, Et les fils d'Ammon leur
seront assujettis.
- L'Éternel desséchera la langue de
la mer d'Égypte, Et il lèvera sa main sur le fleuve, en
soufflant avec violence: Il le partagera en sept canaux, Et on le traversera
avec des souliers.
- Et il y aura une route pour le reste de son peuple,
Qui sera échappé de l'Assyrie, Comme il y en eut une pour
Israël, Le jour où il sortit du pays
d'Égypte.
- Tu
diras en ce jour-là: Je te loue, ô Éternel! Car tu as
été irrité contre moi, Ta colère s'est
apaisée, et tu m'as consolé.
- Voici, Dieu est ma
délivrance, Je serai plein de confiance, et je ne craindrai rien; Car
l'Éternel, l'Éternel est ma force et le sujet de mes
louanges; C'est lui qui m'a sauvé.
- Vous puiserez de
l'eau avec joie Aux sources du salut,
- Et vous direz en ce
jour-là: Louez l'Éternel, invoquez son nom, Publiez ses
oeuvres parmi les peuples, Rappelez la grandeur de son
nom!
- Célébrez l'Éternel, car il a fait des
choses magnifiques: Qu'elles soient connues par toute la
terre!
- Pousse des cris de joie et d'allégresse, habitant de
Sion! Car il est grand au milieu de toi, le Saint
d'Israël.
- Oracle sur Babylone, révélé à
Ésaïe, fils d'Amots.
- Sur une montagne nue dressez une
bannière, Élevez la voix vers eux, Faites des signes avec la main,
Et qu'ils franchissent les portes des tyrans!
- J'ai donné
des ordres à ma sainte milice, J'ai appelé les héros de
ma colère, Ceux qui se réjouissent de ma grandeur.
- On
entend une rumeur sur les montagnes, Comme celle d'un peuple nombreux; On
entend un tumulte de royaumes, de nations rassemblées:
L'Éternel des armées passe en revue l'armée qui va
combattre.
- Ils viennent d'un pays lointain, De
l'extrémité des cieux: L'Éternel et les instruments
de sa colère Vont détruire toute la
contrée.
- Gémissez, car le jour de l'Éternel est
proche: Il vient comme un ravage du Tout Puissant.
- C'est pourquoi
toutes les mains s'affaiblissent, Et tout coeur d'homme est
abattu.
- Ils sont frappés d'épouvante; Les spasmes et
les douleurs les saisissent; Ils se tordent comme une femme en travail; Ils se
regardent les uns les autres avec stupeur; Leurs visages sont
enflammés.
- Voici, le jour de l'Éternel arrive, Jour
cruel, jour de colère et d'ardente fureur, Qui réduira la
terre en solitude, Et en exterminera les pécheurs.
- Car les
étoiles des cieux et leurs astres Ne feront plus briller leur
lumière, Le soleil s'obscurcira dès son lever, Et la lune ne
fera plus luire sa clarté.
- Je punirai le monde pour sa malice, Et
les méchants pour leurs iniquités; Je ferai cesser l'orgueil
des hautains, Et j'abattrai l'arrogance des tyrans.
- Je rendrai
les hommes plus rares que l'or fin, Je les rendrai plus rares que l'or
d'Ophir.
- C'est pourquoi j'ébranlerai les cieux, Et la
terre sera secouée sur sa base, Par la colère de
l'Éternel des armées, Au jour de son ardente
fureur.
- Alors, comme une gazelle effarouchée, Comme un troupeau
sans berger, Chacun se tournera vers son peuple, Chacun fuira vers son
pays;
- Tous ceux qu'on trouvera seront percés, Et tous ceux
qu'on saisira tomberont par l'épée.
- Leurs enfants
seront écrasés sous leurs yeux, Leurs maisons seront
pillées, et leurs femmes violées.
- Voici, j'excite
contre eux les Mèdes, Qui ne font point cas de l'argent, Et qui ne
convoitent point l'or.
- De leurs arcs ils abattront les jeunes gens,
Et ils seront sans pitié pour le fruit des entrailles: Leur oeil
n'épargnera point les enfants.
- Et Babylone, l'ornement
des royaumes, La fière parure des Chaldéens, Sera comme Sodome et
Gomorrhe, que Dieu détruisit.
- Elle ne sera plus jamais
habitée, Elle ne sera plus jamais peuplée; L'Arabe n'y
dressera point sa tente, Et les bergers n'y parqueront point leurs
troupeaux.
- Les animaux du désert y prendront leur gîte, Les
hiboux rempliront ses maisons, Les autruches en feront leur demeure Et les boucs
y sauteront.
- Les chacals hurleront dans ses palais, Et les chiens
sauvages dans ses maisons de plaisance. Son temps est près d'arriver,
Et ses jours ne se prolongeront pas.
- Car l'Éternel aura pitié de Jacob, Il choisira
encore Israël, Et il les rétablira dans leur pays; Les
étrangers se joindront à eux, Et ils s'uniront à la
maison de Jacob.
- Les peuples les prendront, et les ramèneront
à leur demeure, Et la maison d'Israël les possédera dans
le pays de l'Éternel, Comme serviteurs et comme servantes; Ils
retiendront captifs ceux qui les avaient faits captifs, Et ils domineront sur
leurs oppresseurs.
- Et quand l'Éternel t'aura donné
du repos, Après tes fatigues et tes agitations, Et après la dure
servitude qui te fut imposée,
- Alors tu prononceras ce chant sur
le roi de Babylone, Et tu diras: Eh quoi! le tyran n'est plus!
L'oppression a cessé!
- L'Éternel a brisé le
bâton des méchants, La verge des dominateurs.
- Celui qui
dans sa fureur frappait les peuples, Par des coups sans relâche, Celui qui
dans sa colère subjuguait les nations, Est poursuivi sans
ménagement.
- Toute la terre jouit du repos et de la paix; On
éclate en chants d'allégresse,
- Les cyprès
même, les cèdres du Liban, se réjouissent de ta chute:
Depuis que tu es tombé, personne ne monte pour nous abattre.
- Le
séjour des morts s'émeut jusque dans ses profondeurs, Pour
t'accueillir à ton arrivée; Il réveille devant toi les
ombres, tous les grands de la terre, Il fait lever de leurs trônes tous
les rois des nations.
- Tous prennent la parole pour te dire: Toi aussi,
tu es sans force comme nous, Tu es devenu semblable à nous!
- Ta
magnificence est descendue dans le séjour des morts, Avec le son de tes
luths; Sous toi est une couche de vers, Et les vers sont ta
couverture.
- Te voilà tombé du ciel, Astre brillant, fils
de l'aurore! Tu es abattu à terre, Toi, le vainqueur des
nations!
- Tu disais en ton coeur: Je monterai au ciel,
J'élèverai mon trône au-dessus des étoiles de
Dieu; Je m'assiérai sur la montagne de l'assemblée, A
l'extrémité du septentrion;
- Je monterai sur le sommet
des nues, Je serai semblable au Très Haut.
- Mais tu as
été précipité dans le séjour des morts, Dans
les profondeurs de la fosse.
- Ceux qui te voient fixent sur toi leurs
regards, Ils te considèrent attentivement: Est-ce là cet homme qui
faisait trembler la terre, Qui ébranlait les royaumes,
- Qui
réduisait le monde en désert, Qui ravageait les villes, Et ne
relâchait point ses prisonniers?
- Tous les rois des nations, oui,
tous, Reposent avec honneur, chacun dans son tombeau.
- Mais toi, tu as
été jeté loin de ton sépulcre, Comme un rameau
qu'on dédaigne, Comme une dépouille de gens tués
à coups d'épée, Et précipités sur les
pierres d'une fosse, Comme un cadavre foulé aux pieds.
- Tu
n'es pas réuni à eux dans le sépulcre, Car tu as
détruit ton pays, tu as fait périr ton peuple: On ne parlera plus
jamais de la race des méchants.
- Préparez le massacre des
fils, A cause de l'iniquité de leurs pères! Qu'ils ne se
relèvent pas pour conquérir la terre, Et remplir le monde
d'ennemis! -
- Je me lèverai contre eux, Dit
l'Éternel des armées; J'anéantirai le nom et la
trace de Babylone, Ses descendants et sa postérité, dit
l'Éternel.
- J'en ferai le gîte du hérisson et
un marécage, Et je la balaierai avec le balai de la destruction, Dit
l'Éternel des armées.
- L'Éternel des
armées l'a juré, en disant: Oui, ce que j'ai
décidé arrivera, Ce que j'ai résolu
s'accomplira.
- Je briserai l'Assyrien dans mon pays, Je le
foulerai aux pieds sur mes montagnes; Et son joug leur sera ôté, Et
son fardeau sera ôté de leurs épaules.
- Voilà
la résolution prise contre toute la terre, Voilà la main
étendue sur toutes les nations.
- L'Éternel des
armées a pris cette résolution: qui s'y opposera? Sa main est
étendue: qui la détournera?
- L'année de la mort
du roi Achaz, cet oracle fut prononcé:
- Ne te réjouis pas,
pays des Philistins, De ce que la verge qui te frappait est brisée! Car
de la racine du serpent sortira un basilic, Et son fruit sera un dragon
volant.
- Alors les plus pauvres pourront paître, Et les malheureux
reposer en sécurité; Mais je ferai mourir ta racine par la faim,
Et ce qui restera de toi sera tué.
- Porte, gémis! ville,
lamente-toi! Tremble, pays tout entier des Philistins! Car du nord vient une
fumée, Et les rangs de l'ennemi sont serrés. -
- Et que
répondra-t-on aux envoyés du peuple? -Que l'Éternel a
fondé Sion, Et que les malheureux de son peuple y trouvent un
refuge.
- Oracle sur Moab.
La nuit même où elle est ravagée, Ar Moab est
détruite! La nuit même où elle est ravagée, Kir Moab
est détruite!...
- On monte au temple et à Dibon, Sur les
hauts lieux, pour pleurer; Moab est en lamentations, sur Nebo et sur
Médeba: Toutes les têtes sont rasées, Toutes les barbes sont
coupées.
- Dans les rues, ils sont couverts de sacs; Sur les toits
et dans les places, Tout gémit et fond en larmes.
- Hesbon et
Élealé poussent des cris, On entend leur voix jusqu'à
Jahats; Même les guerriers de Moab se lamentent, Ils ont l'effroi dans
l'âme.
- Mon coeur gémit sur Moab, Dont les fugitifs se
sauvent jusqu'à Tsoar, Jusqu'à Églath Schelischija;
Car ils font, en pleurant, la montée de Luchith, Et ils jettent des cris
de détresse sur le chemin de Choronaïm;
- Car les eaux de
Nimrim sont ravagées, L'herbe est desséchée, le gazon
est détruit, La verdure a disparu.
- C'est pourquoi ils
ramassent ce qui leur reste, Et ils transportent leurs biens au delà du
torrent des saules.
- Car les cris environnent les frontières de
Moab; Ses lamentations retentissent jusqu'à Églaïm, Ses
lamentations retentissent jusqu'à Beer Élim.
- Les eaux
de Dimon sont pleines de sang, Et j'enverrai sur Dimon de nouveaux malheurs,
Un lion contre les réchappés de Moab, Contre le reste du
pays.
- Envoyez les
agneaux au souverain du pays, Envoyez-les de Séla, par le désert,
A la montagne de la fille de Sion.
- Tel un oiseau fugitif, telle une
nichée effarouchée, Telles seront les filles de Moab, au passage
de l'Arnon. -
- Donne conseil, fais justice, Couvre-nous en plein midi
de ton ombre comme de la nuit, Cache ceux que l'on poursuit, Ne trahis pas
le fugitif!
- Laisse séjourner chez toi les exilés de Moab,
Sois pour eux un refuge contre le dévastateur! Car l'oppression
cessera, la dévastation finira, Celui qui foule le pays
disparaîtra.
- Et le trône s'affermira par la
clémence; Et l'on y verra siéger fidèlement, dans la
maison de David, Un juge ami du droit et zélé pour la justice.
-
- Nous entendons l'orgueil du superbe Moab, Sa fierté et sa
hauteur, son arrogance et ses vains discours.
- C'est pourquoi Moab
gémit sur Moab, tout gémit; Vous soupirez sur les ruines de Kir
Haréseth, Profondément abattus.
- Car les campagnes de
Hesbon languissent; Les maîtres des nations ont brisé les ceps de
la vigne de Sibma, Qui s'étendaient jusqu'à Jaezer, qui
erraient dans le désert: Les rameaux se prolongeaient, et allaient au
delà de la mer.
- Aussi je pleure sur la vigne de Sibma, comme sur
Jaezer; Je vous arrose de mes larmes, Hesbon, Élealé! Car sur
votre récolte et sur votre moisson Est venu fondre un cri de
guerre.
- La joie et l'allégresse ont disparu des campagnes;
Dans les vignes, plus de chants, plus de réjouissances! Le vendangeur ne
foule plus le vin dans les cuves; J'ai fait cesser les cris de
joie.
- Aussi mes entrailles frémissent sur Moab, comme une harpe,
Et mon coeur sur Kir Harès.
- On voit Moab, qui se fatigue sur les
hauts lieux; Il entre dans son sanctuaire pour prier, et il ne peut rien
obtenir.
- Telle est la parole que l'Éternel a prononcée
dès longtemps sur Moab.
- Et maintenant l'Éternel parle,
et dit: Dans trois ans, comme les années d'un mercenaire, La gloire
de Moab sera l'objet du mépris, Avec toute cette grande multitude; Et
ce qui restera sera peu de chose, presque rien.
- Oracle sur Damas. Voici, Damas ne sera
plus une ville, Elle ne sera qu'un monceau de ruines.
- Les villes
d'Aroër sont abandonnées, Elles sont livrées aux
troupeaux; Ils s'y couchent, et personne ne les effraie.
- C'en
est fait de la forteresse d'Éphraïm, Et du royaume de Damas, et
du reste de la Syrie: Il en sera comme de la gloire des enfants
d'Israël, Dit l'Éternel des armées.
- En ce
jour, la gloire de Jacob sera affaiblie, Et la graisse de sa chair
s'évanouira.
- Il en sera comme quand le moissonneur
récolte les blés, Et que son bras coupe les épis; Comme
quand on ramasse les épis, Dans la vallée de
Rephaïm.
- Il en restera un grappillage, comme quand on secoue
l'olivier, Deux, trois olives, au haut de la cime, Quatre, cinq, dans ses
branches à fruits, Dit l'Éternel, le Dieu
d'Israël.
- En ce jour, l'homme regardera vers son
créateur, Et ses yeux se tourneront vers le Saint
d'Israël;
- Il ne regardera plus vers les autels, Ouvrage de ses
mains, Et il ne contemplera plus ce que ses doigts ont fabriqué, Les
idoles d'Astarté et les statues du soleil.
- En ce jour, ses
villes fortes seront Comme des débris dans la forêt et sur la cime
des montagnes, Abandonnés devant les enfants d'Israël: Et ce
sera un désert.
- Car tu as oublié le Dieu de ton salut, Tu
ne t'es pas souvenu du rocher de ton refuge. Aussi tu as fait des
plantations d'agrément, Tu as planté des ceps
étrangers;
- Lorsque tu les plantas, tu les entouras d'une
haie, Et bientôt tu les fis venir en fleurs. Mais la récolte a fui,
au moment de la jouissance: Et la douleur est sans remède.
- Oh!
quelle rumeur de peuples nombreux! Ils mugissent comme mugit la mer. Quel
tumulte de nations! Elles grondent comme grondent les eaux
puissantes.
- Les nations grondent comme grondent les grandes eaux... Il
les menace, et elles fuient au loin, Chassées comme la balle des
montagnes au souffle du vent, Comme la poussière par un
tourbillon.
- Quand vient le soir, voici, c'est une ruine soudaine;
Avant le matin, ils ne sont plus! Voilà le partage de ceux qui nous
dépouillent, Le sort de ceux qui nous pillent.
- Terre, où retentit le cliquetis
des armes, Au delà des fleuves de l'Éthiopie!
- Toi qui
envoies sur mer des messagers, Dans des navires de jonc voguant à la
surface des eaux! Allez, messagers rapides, vers la nation forte et vigoureuse,
Vers ce peuple redoutable depuis qu'il existe, Nation puissante et qui
écrase tout, Et dont le pays est coupé par des
fleuves.
- Vous tous, habitants du monde, habitants de la terre, Voyez la
bannière qui se dresse sur les montagnes, Écoutez la trompette qui
sonne!
- Car ainsi m'a parlé l'Éternel: Je regarde
tranquillement de ma demeure, Par la chaleur brillante de la lumière, Et
par la vapeur de la rosée, au temps de la chaude moisson.
- Mais
avant la moisson, quand la pousse est achevée, Quand la fleur devient un
raisin qui mûrit, Il coupe les sarments avec des serpes, Il enlève,
il tranche les ceps...
- Ils seront tous abandonnés aux oiseaux de
proie des montagnes Et aux bêtes de la terre; Les oiseaux de proie
passeront l'été sur leurs cadavres, Et les bêtes de la
terre y passeront l'hiver.
- En ce temps-là, des offrandes
seront apportées à l'Éternel des armées, Par le
peuple fort et vigoureux, Par le peuple redoutable depuis qu'il existe,
Nation puissante et qui écrase tout, Et dont le pays est coupé par
des fleuves; Elles seront apportées là où réside le
nom de l'Éternel des armées, Sur la montagne de
Sion.
- Oracle sur
l'Égypte. Voici, l'Éternel est monté sur une
nuée rapide, il vient en Égypte; Et les idoles de
l'Égypte tremblent devant lui, Et le coeur des Égyptiens tombe
en défaillance.
- J'armerai l'Égyptien contre
l'Égyptien, Et l'on se battra frère contre frère,
ami contre ami, Ville contre ville, royaume contre royaume.
- L'esprit
de l'Égypte disparaîtra du milieu d'elle, Et
j'anéantirai son conseil; On consultera les idoles et les
enchanteurs, Ceux qui évoquent les morts et ceux qui prédisent
l'avenir.
- Et je livrerai l'Égypte entre les mains
d'un maître sévère; Un roi cruel dominera sur eux, Dit
le Seigneur, l'Éternel des armées.
- Les eaux de la mer
tariront, Le fleuve deviendra sec et aride;
- Les rivières seront
infectes, Les canaux de l'Égypte seront bas et
desséchés, Les joncs et les roseaux se
flétriront.
- Ce ne sera que nudité le long du fleuve,
à l'embouchure du fleuve; Tout ce qui aura été
semé près du fleuve se desséchera, Se réduira en
poussière et périra.
- Les pêcheurs gémiront,
Tous ceux qui jettent l'hameçon dans le fleuve se lamenteront, Et
ceux qui étendent des filets sur les eaux seront
désolés.
- Ceux qui travaillent le lin peigné Et qui
tissent des étoffes blanches seront confus.
- Les soutiens du pays
seront dans l'abattement, Tous les mercenaires auront l'âme
attristée.
- Les princes de Tsoan ne sont que des insensés,
Les sages conseillers de Pharaon forment un conseil stupide. Comment osez-vous
dire à Pharaon: Je suis fils des sages, fils des anciens
rois?
- Où sont-ils donc tes sages? Qu'ils te fassent des
révélations, Et qu'on apprenne ce que l'Éternel des
armées a résolu contre l'Égypte.
- Les princes de
Tsoan sont fous, Les princes de Noph sont dans l'illusion, Les chefs des
tribus égarent l'Égypte;
- L'Éternel a
répandu au milieu d'elle un esprit de vertige, Pour qu'ils
fassent chanceler les Égyptiens dans tous leurs actes, Comme un homme
ivre chancelle en vomissant.
- Et l'Égypte sera hors
d'état de faire Ce que font la tête et la queue, La branche de
palmier et le roseau.
- En ce jour, l'Égypte sera comme des
femmes: Elle tremblera et aura peur, En voyant s'agiter la main de
l'Éternel des armées, Quand il la lèvera contre
elle.
- Et le pays de Juda sera pour l'Égypte un objet
d'effroi: Dès qu'on lui en parlera, elle sera dans
l'épouvante, A cause de la résolution prise contre elle par
l'Éternel des armées.
- En ce temps-là, il y aura
cinq villes au pays d'Égypte, Qui parleront la langue de Canaan, Et
qui jureront par l'Éternel des armées: L'une d'elles
sera appelée ville de la destruction.
- En ce même temps, il
y aura un autel à l'Éternel Au milieu du pays
d'Égypte, Et sur la frontière un monument à
l'Éternel.
- Ce sera pour l'Éternel des
armées un signe et un témoignage Dans le pays d'Égypte;
Ils crieront à l'Éternel à cause des oppresseurs, Et il
leur enverra un sauveur et un défenseur pour les
délivrer.
- Et l'Éternel sera connu des
Égyptiens, Et les Égyptiens connaîtront l'Éternel
en ce jour-là; Ils feront des sacrifices et des offrandes, Ils feront des
voeux à l'Éternel et les accompliront.
- Ainsi
l'Éternel frappera les Égyptiens, Il les frappera, mais il les
guérira; Et ils se convertiront à l'Éternel, Qui les
exaucera et les guérira.
- En ce même temps, il y aura une
route d'Égypte en Assyrie: Les Assyriens iront en Égypte, et
les Égyptiens en Assyrie, Et les Égyptiens avec les Assyriens
serviront l'Éternel.
- En ce même temps, Israël
sera, lui troisième, Uni à l'Égypte et à
l'Assyrie, Et ces pays seront l'objet d'une
bénédiction.
- L'Éternel des armées les
bénira, en disant: Bénis soient l'Égypte, mon peuple,
Et l'Assyrie, oeuvre de mes mains, Et Israël, mon
héritage!
- L'année où Tharthan, envoyé par Sargon,
roi d'Assyrie, vint assiéger Asdod et s'en empara,
- en ce
temps-là l'Éternel adressa la parole à
Ésaïe, fils d'Amots, et lui dit: Va, détache le sac de
tes reins et ôte tes souliers de tes pieds. Il fit ainsi, marcha nu et
déchaussé.
- Et l'Éternel dit: De même que
mon serviteur Ésaïe marche nu et déchaussé, ce qui
sera dans trois ans un signe et un présage pour l'Égypte et
pour l'Éthiopie,
- de même le roi d'Assyrie
emmènera de l'Égypte et de l'Éthiopie captifs et
exilés les jeunes hommes et les vieillards, nus et
déchaussés, et le dos découvert, à la honte de
l'Égypte.
- Alors on sera dans l'effroi et dans la
confusion, à cause de l'Éthiopie en qui l'on avait mis sa
confiance, et de l'Égypte dont on se glorifiait.
- Et les
habitants de cette côte diront en ce jour: Voilà ce qu'est
devenu l'objet de notre attente, sur lequel nous avions compté pour
être secourus, pour être délivrés du roi
d'Assyrie! Comment échapperons-nous?
- Oracle sur le désert de la mer.
Comme s'avance l'ouragan du midi, Il vient du désert, du pays
redoutable.
- Une vision terrible m'a été
révélée. L'oppresseur opprime, le dévastateur
dévaste. -Monte, Élam! Assiège, Médie! Je fais
cesser tous les soupirs. -
- C'est pourquoi mes reins sont remplis
d'angoisses; Des douleurs me saisissent, Comme les douleurs d'une femme
en travail; Les spasmes m'empêchent d'entendre, Le tremblement
m'empêche de voir.
- Mon coeur est troublé, La terreur
s'empare de moi; La nuit de mes plaisirs devient une nuit
d'épouvante.
- On dresse la table, la garde veille, on mange,
on boit... Debout, princes! oignez le bouclier!
- Car ainsi m'a
parlé le Seigneur: Va, place la sentinelle; Qu'elle annonce ce
qu'elle verra. -
- Elle vit de la cavalerie, des cavaliers deux
à deux, Des cavaliers sur des ânes, des cavaliers sur des chameaux;
Et elle était attentive, très attentive.
- Puis elle
s'écria, comme un lion: Seigneur, je me tiens sur la tour toute la
journée, Et je suis à mon poste toutes les nuits;
- Et
voici, il vient de la cavalerie, des cavaliers deux à deux! Elle prit
encore la parole, et dit: Elle est tombée, elle est tombée,
Babylone, Et toutes les images de ses dieux sont brisées par terre!
-
- O mon peuple, qui as été battu comme du grain dans mon
aire! Ce que j'ai appris de l'Éternel des armées, Dieu
d'Israël, Je vous l'ai annoncé.
- Oracle sur Duma. On
me crie de Séir: Sentinelle, que dis-tu de la nuit? Sentinelle, que
dis-tu de la nuit?
- La sentinelle répond: Le matin vient, et la
nuit aussi. Si vous voulez interroger, interrogez; Convertissez-vous, et
revenez.
- Oracle sur l'Arabie. Vous passerez la nuit dans les
broussailles de l'Arabie, Caravanes de Dedan!
- Portez de l'eau
à ceux qui ont soif; Les habitants du pays de Théma Portent du
pain aux fugitifs.
- Car ils fuient devant les épées, Devant
l'épée nue, devant l'arc tendu, Devant un combat
acharné.
- Car ainsi m'a parlé le Seigneur: Encore une
année, comme les années d'un mercenaire, Et c'en est fait
de toute la gloire de Kédar.
- Il ne restera qu'un petit nombre
des vaillants archers, fils de Kédar, Car l'Éternel, le Dieu
d'Israël, l'a déclaré.
- Oracle sur la vallée des visions.
Qu'as-tu donc, que tout ton peuple monte sur les toits?
- Ville
bruyante, pleine de tumulte, Cité joyeuse! Tes morts ne périront
pas par l'épée, Ils ne mourront pas en
combattant.
- Tous tes chefs fuient ensemble, Ils sont faits prisonniers
par les archers; Tous tes habitants deviennent à la fois captifs, Tandis
qu'ils prennent au loin la fuite.
- C'est pourquoi je dis:
Détournez de moi les regards, Laissez-moi pleurer amèrement;
N'insistez pas pour me consoler Du désastre de la fille de mon
peuple.
- Car c'est un jour de trouble, d'écrasement et de
confusion, Envoyé par le Seigneur, l'Éternel des
armées, Dans la vallée des visions. On démolit les
murailles, Et les cris de détresse retentissent vers la
montagne.
- Élam porte le carquois; Des chars de combattants, des
cavaliers, s'avancent; Kir met à nu le bouclier.
- Tes plus
belles vallées sont remplies de chars, Et les cavaliers se rangent en
bataille à tes portes.
- Les derniers retranchements de Juda sont
forcés, Et en ce jour tu visites les armures de la maison de la
forêt.
- Vous regardez les brèches nombreuses faites à
la ville de David, Et vous retenez les eaux de l'étang
inférieur.
- Vous comptez les maisons de Jérusalem, Et vous
les abattez, pour fortifier la muraille.
- Vous faites un réservoir
entre les deux murs, Pour les eaux de l'ancien étang. Mais vous ne
regardez pas vers celui qui a voulu ces choses, Vous ne voyez pas celui qui les
a préparées de loin.
- Le Seigneur, l'Éternel des
armées, vous appelle en ce jour A pleurer et à vous frapper la
poitrine, A vous raser la tête et à ceindre le sac.
- Et
voici de la gaîté et de la joie! On égorge des boeufs et
l'on tue des brebis, On mange de la viande et l'on boit du vin: Mangeons
et buvons, car demain nous mourrons! -
- L'Éternel des
armées me l'a révélé: Non, ce crime ne vous sera
point pardonné que vous ne soyez morts, Dit le Seigneur,
l'Éternel des armées.
- Ainsi parle le Seigneur,
l'Éternel des armées: Va vers ce courtisan, Vers Schebna,
gouverneur du palais:
- Qu'y a-t-il à toi ici, et qui as-tu
ici, Que tu creuses ici un sépulcre? Il se creuse un sépulcre sur
la hauteur, Il se taille une demeure dans le roc!
- Voici,
l'Éternel te lancera d'un jet vigoureux; Il t'enveloppera
comme une pelote,
- Il te fera rouler, rouler comme une balle, Sur une
terre spacieuse; Là tu mourras, là seront tes chars magnifiques, O
toi, l'opprobre de la maison de ton maître!
- Je te chasserai de
ton poste, L'Éternel t'arrachera de ta place.
- En ce
jour-là, J'appellerai mon serviteur Éliakim, fils de
Hilkija;
- Je le revêtirai de ta tunique, je le ceindrai de ta
ceinture, Et je remettrai ton pouvoir entre ses mains; Il sera un père
pour les habitants de Jérusalem Et pour la maison de Juda.
- Je
mettrai sur son épaule la clé de la maison de David: Quand il
ouvrira, nul ne fermera; Quand il fermera, nul n'ouvrira.
- Je
l'enfoncerai comme un clou dans un lieu sûr, Et il sera un
siège de gloire pour la maison de son père.
- Il sera le
soutien de toute la gloire de la maison de son père, Des rejetons nobles
et ignobles, De tous les petits ustensiles, Des bassins comme des
vases.
- En ce jour, dit l'Éternel des armées, Le clou
enfoncé dans un lieu sûr sera enlevé, Il sera abattu et
tombera, Et le fardeau qui était sur lui sera détruit, Car
l'Éternel a parlé.
- Oracle sur Tyr. Lamentez-vous, navires de Tarsis! Car elle est
détruite: plus de maisons! plus d'entrée! C'est du pays de
Kittim que la nouvelle leur en est venue.
- Soyez muets d'effroi,
habitants de la côte, Que remplissaient les marchands de Sidon, parcourant
la mer!
- A travers les vastes eaux, le blé du Nil, La moisson du
fleuve, était pour elle un revenu; Elle était le marché des
nations.
- Sois confuse, Sidon! Car ainsi parle la mer, la forteresse de
la mer: Je n'ai point eu de douleurs, je n'ai point enfanté, Je
n'ai point nourri de jeunes gens, ni élevé de jeunes
filles.
- Quand les Égyptiens sauront la nouvelle, Ils trembleront
en apprenant la chute de Tyr.
- Passez à Tarsis, Lamentez-vous,
habitants de la côte!
- Est-ce là votre ville joyeuse? Elle
avait une origine antique, Et ses pieds la mènent séjourner au
loin.
- Qui a pris cette résolution contre Tyr, la dispensatrice
des couronnes, Elle dont les marchands étaient des princes, Dont les
commerçants étaient les plus riches de la terre?
- C'est
l'Éternel des armées qui a pris cette résolution, Pour
blesser l'orgueil de tout ce qui brille, Pour humilier tous les grands de la
terre.
- Parcours librement ton pays, pareille au Nil, Fille de Tarsis!
Plus de joug!
- L'Éternel a étendu sa main sur la mer;
Il a fait trembler les royaumes; Il a ordonné la destruction des
forteresses de Canaan.
- Il a dit: Tu ne te livreras plus à la
joie, Vierge déshonorée, fille de Sidon! Lève-toi, passe au
pays de Kittim! Même là, il n'y aura pas de repos pour
toi.
- Vois les Chaldéens, qui n'étaient pas un peuple,
Ces habitants du désert, pour qui l'Assyrien a fondé un pays;
Ils élèvent des tours, ils renversent les palais de Tyr, Ils les
mettent en ruines.
- Lamentez-vous, navires de Tarsis! Car votre
forteresse est détruite!
- En ce temps-là, Tyr tombera dans
l'oubli soixante-dix ans, Ce que dure la vie d'un roi. Au bout de
soixante-dix ans, il en sera de Tyr Comme de la prostituée dont parle la
chanson: -
- Prends la harpe, parcours la ville, Prostituée
qu'on oublie! Joue bien, répète tes chants, Pour qu'on se
souvienne de toi! -
- Au bout de soixante-dix ans, l'Éternel
visitera Tyr, Et elle retournera à son salaire impur; Elle se prostituera
à tous les royaumes de la terre, Sur la face du monde.
- Mais son
gain et son salaire impur seront consacrés à l'Éternel,
Ils ne seront ni entassés ni conservés; Car son gain fournira pour
ceux qui habitent devant l'Éternel Une nourriture abondante et des
vêtements magnifiques.
- Voici, l'Éternel dévaste le pays et le rend
désert, Il en bouleverse la face et en disperse les habitants.
- Et
il en est du sacrificateur comme du peuple, Du maître comme du serviteur,
De la maîtresse comme de la servante, Du vendeur comme de l'acheteur,
Du prêteur comme de l'emprunteur, Du créancier comme du
débiteur.
- Le pays est dévasté, livré au
pillage; Car l'Éternel l'a
décrété.
- Le pays est triste, épuisé;
Les habitants sont abattus, languissants; Les chefs du peuple sont sans
force.
- Le pays était profané par ses habitants; Car ils
transgressaient les lois, violaient les ordonnances, Ils rompaient
l'alliance éternelle.
- C'est pourquoi la
malédiction dévore le pays, Et ses habitants portent la peine de
leurs crimes; C'est pourquoi les habitants du pays sont consumés, Et
il n'en reste qu'un petit nombre.
- Le moût est triste, la
vigne est flétrie; Tous ceux qui avaient le coeur joyeux
soupirent.
- La joie des tambourins a cessé, la gaîté
bruyante a pris fin, La joie de la harpe a cessé.
- On ne boit plus
de vin en chantant; Les liqueurs fortes sont amères au buveur.
- La
ville déserte est en ruines; Toutes les maisons sont fermées, on
n'y entre plus.
- On crie dans les rues, parce que le vin manque;
Toute réjouissance a disparu, L'allégresse est bannie du
pays.
- La dévastation est restée dans la ville, Et les
portes abattues sont en ruines.
- Car il en est dans le pays, au milieu
des peuples, Comme quand on secoue l'olivier, Comme quand on grappille
après la vendange.
- Ils élèvent leur voix, ils
poussent des cris d'allégresse; Des bords de la mer, ils
célèbrent la majesté de
l'Éternel.
- Glorifiez donc l'Éternel dans les lieux
où brille la lumière, Le nom de l'Éternel, Dieu
d'Israël, dans les îles de la mer! -
- De
l'extrémité de la terre nous entendons chanter: Gloire au
juste! Mais moi je dis: Je suis perdu! je suis perdu! malheur à moi! Les
pillards pillent, et les pillards s'acharnent au pillage.
- La
terreur, la fosse, et le filet, Sont sur toi, habitant du pays!
- Celui
qui fuit devant les cris de terreur tombe dans la fosse, Et celui qui remonte de
la fosse se prend au filet; Car les écluses d'en haut s'ouvrent,
Et les fondements de la terre sont ébranlés.
- La terre est
déchirée, La terre se brise, La terre chancelle.
- La terre
chancelle comme un homme ivre, Elle vacille comme une cabane; Son
péché pèse sur elle, Elle tombe, et ne se relève
plus.
- En ce temps-là, l'Éternel châtiera dans le
ciel l'armée d'en haut, Et sur la terre les rois de la
terre.
- Ils seront assemblés captifs dans une prison, Ils seront
enfermés dans des cachots, Et, après un grand nombre de jours, ils
seront châtiés.
- La lune sera couverte de honte, Et le
soleil de confusion; Car l'Éternel des armées régnera
Sur la montagne de Sion et à Jérusalem, Resplendissant de gloire
en présence de ses anciens.
- O Éternel! tu es mon Dieu; Je t'exalterai, je
célébrerai ton nom, Car tu as fait des choses merveilleuses; Tes
desseins conçus à l'avance se sont fidèlement
accomplis.
- Car tu as réduit la ville en un monceau de pierres, La
cité forte en un tas de ruines; La forteresse des barbares est
détruite, Jamais elle ne sera rebâtie.
- C'est pourquoi
les peuples puissants te glorifient, Les villes des nations puissantes te
craignent.
- Tu as été un refuge pour le faible, Un refuge
pour le malheureux dans la détresse, Un abri contre la tempête, Un
ombrage contre la chaleur; Car le souffle des tyrans Est comme l'ouragan qui
frappe une muraille.
- Comme tu domptes la chaleur dans une terre
brûlante, Tu as dompté le tumulte des barbares; Comme la chaleur
est étouffée par l'ombre d'un nuage, Ainsi ont
été étouffés les chants de triomphe des
tyrans.
- L'Éternel des armées prépare à
tous les peuples, sur cette montagne, Un festin de mets succulents, Un festin de
vins vieux, De mets succulents, pleins de moelle, De vins vieux,
clarifiés.
- Et, sur cette montagne, il anéantit le voile
qui voile tous les peuples, La couverture qui couvre toutes les
nations;
- Il anéantit la mort pour toujours; Le Seigneur,
l'Éternel, essuie les larmes de tous les visages, Il fait
disparaître de toute la terre l'opprobre de son peuple; Car
l'Éternel a parlé.
- En ce jour l'on dira: Voici,
c'est notre Dieu, en qui nous avons confiance, Et c'est lui qui nous
sauve; C'est l'Éternel, en qui nous avons confiance; Soyons dans
l'allégresse, et réjouissons-nous de son salut!
- Car la
main de l'Éternel repose sur cette montagne; Et Moab est foulé
sur place, Comme la paille est foulée dans une mare à
fumier.
- Au milieu de cette mare, il étend ses mains, Comme le
nageur les étend pour nager; Mais l'Éternel abat son orgueil,
Et déjoue l'artifice de ses mains.
- Il renverse, il
précipite les fortifications élevées de tes murs, Il les
fait crouler à terre, jusque dans la poussière.
- En ce jour, on chantera ce cantique dans
le pays de Juda: Nous avons une ville forte; Il nous donne le salut pour
murailles et pour rempart.
- Ouvrez les portes, Laissez entrer la nation
juste et fidèle.
- A celui qui est ferme dans ses sentiments Tu
assures la paix, la paix, Parce qu'il se confie en toi.
- Confiez-vous
en l'Éternel à perpétuité, Car
l'Éternel, l'Éternel est le rocher des
siècles.
- Il a renversé ceux qui habitaient les hauteurs,
Il a abaissé la ville superbe; Il l'a abaissée
jusqu'à terre, Il lui a fait toucher la
poussière.
- Elle est foulée aux pieds, Aux pieds des
pauvres, sous les pas des misérables.
- Le chemin du juste est la
droiture; Toi qui es juste, tu aplanis le sentier du juste.
- Aussi nous
t'attendons, ô Éternel! sur la voie de tes jugements; Notre
âme soupire après ton nom et après ton souvenir.
- Mon
âme te désire pendant la nuit, Et mon esprit te cherche au dedans
de moi; Car, lorsque tes jugements s'exercent sur la terre, Les habitants du
monde apprennent la justice.
- Si l'on fait grâce au
méchant, il n'apprend pas la justice, Il se livre au mal dans le pays
de la droiture, Et il n'a point égard à la majesté de
Dieu.
- Éternel, ta main est puissante: Ils ne
l'aperçoivent pas. Ils verront ton zèle pour le peuple, et ils
en seront confus; Le feu consumera tes ennemis.
- Éternel, tu nous
donnes la paix; Car tout ce que nous faisons, C'est toi qui l'accomplis
pour nous.
- Éternel, notre Dieu, d'autres maîtres que
toi ont dominé sur nous; Mais c'est grâce à toi seul que
nous invoquons ton nom.
- Ceux qui sont morts ne revivront pas, Des ombres
ne se relèveront pas; Car tu les as châtiés, tu les as
anéantis, Et tu en as détruit tout souvenir.
- Multiplie le
peuple, ô Éternel! Multiplie le peuple, manifeste ta gloire; Recule
toutes les limites du pays.
- Éternel, ils t'ont
cherché, quand ils étaient dans la détresse; Ils se sont
répandus en prières, quand tu les as
châtiés.
- Comme une femme enceinte, sur le point
d'accoucher, Se tord et crie au milieu de ses douleurs, Ainsi avons-nous
été, loin de ta face, ô Éternel!
- Nous avons
conçu, nous avons éprouvé des douleurs, Et, quand nous
enfantons, ce n'est que du vent: Le pays n'est pas sauvé, Et ses
habitants ne sont pas nés.
- Que tes morts revivent! Que mes
cadavres se relèvent! -Réveillez-vous et tressaillez de joie,
habitants de la poussière! Car ta rosée est une rosée
vivifiante, Et la terre redonnera le jour aux ombres.
- Va, mon peuple,
entre dans ta chambre, Et ferme la porte derrière toi; Cache-toi pour
quelques instants, Jusqu'à ce que la colère soit
passée.
- Car voici, l'Éternel sort de sa demeure, Pour
punir les crimes des habitants de la terre; Et la terre mettra le sang à
nu, Elle ne couvrira plus les meurtres.
- En ce jour, l'Éternel frappera de sa dure, grande
et forte épée Le léviathan, serpent fuyard, Le
léviathan, serpent tortueux; Et il tuera le monstre qui est dans la
mer.
- En ce jour-là, Chantez un cantique sur la vigne.
- Moi
l'Éternel, j'en suis le gardien, Je l'arrose à chaque
instant; De peur qu'on ne l'attaque, Nuit et jour je la
garde.
- Il n'y a point en moi de colère; Mais si je trouve
à combattre des ronces et des épines, Je marcherai contre elles,
je les consumerai toutes ensemble,
- A moins qu'on ne me prenne pour
refuge, Qu'on ne fasse la paix avec moi, qu'on ne fasse la paix avec
moi.
- Dans les temps à venir, Jacob prendra racine, Israël
poussera des fleurs et des rejetons, Et il remplira le monde de ses
fruits.
- L'Éternel l'a-t-il frappé comme il a
frappé ceux qui le frappaient? L'a-t-il tué comme il a
tué ceux qui le tuaient?
- C'est avec mesure que tu l'as
châtié par l'exil, En l'emportant par le souffle
impétueux du vent d'orient.
- Ainsi le crime de Jacob a
été expié, Et voici le fruit du pardon de son
péché: L'Éternel a rendu toutes les pierres des autels
Pareilles à des pierres de chaux réduites en poussière; Les
idoles d'Astarté et les statues du soleil ne se relèveront
plus.
- Car la ville forte est solitaire, C'est une demeure
délaissée et abandonnée comme le désert; Là
pâture le veau, il s'y couche, et broute les branches.
- Quand
les rameaux sèchent, on les brise; Des femmes viennent, pour les
brûler. C'était un peuple sans intelligence: Aussi celui qui
l'a fait n'a point eu pitié de lui, Celui qui l'a
formé ne lui a point fait grâce.
- En ce temps-là,
L'Éternel secouera des fruits, Depuis le cours du fleuve jusqu'au
torrent d'Égypte; Et vous serez ramassés un à un,
enfants d'Israël!
- En ce jour, on sonnera de la grande
trompette, Et alors reviendront ceux qui étaient exilés au pays
d'Assyrie Ou fugitifs au pays d'Égypte; Et ils se prosterneront
devant l'Éternel, Sur la montagne sainte, à
Jérusalem.
- Malheur à la couronne superbe des ivrognes
d'Éphraïm, A la fleur fanée, qui fait l'éclat
de sa parure, Sur la cime de la fertile vallée de ceux qui
s'enivrent!
- Voici venir, de la part du Seigneur, un homme fort et
puissant, Comme un orage de grêle, un ouragan destructeur, Comme une
tempête qui précipite des torrents d'eaux: Il la fait tomber en
terre avec violence.
- Elle sera foulée aux pieds, La couronne
superbe des ivrognes d'Éphraïm;
- Et la fleur
fanée, qui fait l'éclat de sa parure, Sur la cime de la
fertile vallée, Sera comme une figue hâtive qu'on
aperçoit avant la récolte, Et qui, à peine dans la main,
est aussitôt avalée.
- En ce jour, l'Éternel des
armées sera Une couronne éclatante et une parure magnifique Pour
le reste de son peuple,
- Un esprit de justice pour celui qui est assis au
siège de la justice, Et une force pour ceux qui repoussent l'ennemi
jusqu'à ses portes.
- Mais eux aussi, ils chancellent dans le
vin, Et les boissons fortes leur donnent des vertiges; Sacrificateurs et
prophètes chancellent dans les boissons fortes, Ils sont absorbés
par le vin, Ils ont des vertiges à cause des boissons fortes; Ils
chancellent en prophétisant, Ils vacillent en rendant la
justice.
- Toutes les tables sont pleines de vomissements, d'ordures;
Il n'y a plus de place. -
- A qui veut-on enseigner la sagesse? A qui
veut-on donner des leçons? Est-ce à des enfants qui viennent
d'être sevrés, Qui viennent de quitter la mamelle?
- Car
c'est précepte sur précepte, précepte sur
précepte, Règle sur règle, règle sur règle,
Un peu ici, un peu là. -
- Hé bien! c'est par des hommes
aux lèvres balbutiantes Et au langage barbare Que l'Éternel
parlera à ce peuple.
- Il lui disait: Voici le repos, Laissez
reposer celui qui est fatigué; Voici le lieu du repos! Mais ils n'ont
point voulu écouter.
- Et pour eux la parole de
l'Éternel sera Précepte sur précepte, précepte
sur précepte, Règle sur règle, règle sur
règle, Un peu ici, un peu là, Afin qu'en marchant ils tombent
à la renverse et se brisent, Afin qu'ils soient enlacés et
pris.
- Écoutez donc la parole de l'Éternel, moqueurs,
Vous qui dominez sur ce peuple de Jérusalem!
- Vous dites: Nous
avons fait une alliance avec la mort, Nous avons fait un pacte avec le
séjour des morts; Quand le fléau débordé passera, il
ne nous atteindra pas, Car nous avons la fausseté pour refuge et le
mensonge pour abri.
- C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur,
l'Éternel: Voici, j'ai mis pour fondement en Sion une pierre, Une
pierre éprouvée, une pierre angulaire de prix, solidement
posée; Celui qui la prendra pour appui n'aura point hâte de
fuir.
- Je ferai de la droiture une règle, Et de la justice un
niveau; Et la grêle emportera le refuge de la fausseté, Et les eaux
inonderont l'abri du mensonge.
- Votre alliance avec la mort sera
détruite, Votre pacte avec le séjour des morts ne subsistera pas;
Quand le fléau débordé passera, Vous serez par lui
foulés aux pieds.
- Chaque fois qu'il passera, il vous saisira;
Car il passera tous les matins, le jour et la nuit, Et son bruit seul donnera
l'épouvante.
- Le lit sera trop court pour s'y
étendre, Et la couverture trop étroite pour s'en
envelopper.
- Car l'Éternel se lèvera comme à la
montagne de Peratsim, Il s'irritera comme dans la vallée de Gabaon,
Pour faire son oeuvre, son oeuvre étrange, Pour exécuter son
travail, son travail inouï.
- Maintenant, ne vous livrez point
à la moquerie, De peur que vos liens ne soient resserrés; Car la
destruction de tout le pays est résolue; Je l'ai appris du Seigneur,
de l'Éternel des armées.
- Prêtez l'oreille,
et écoutez ma voix! Soyez attentifs, et écoutez ma
parole!
- Celui qui laboure pour semer laboure-t-il toujours? Ouvre-t-il
et brise-t-il toujours son terrain?
- N'est-ce pas après en
avoir aplani la surface Qu'il répand de la nielle et sème du
cumin; Qu'il met le froment par rangées, L'orge à une
place marquée, Et l'épeautre sur les bords?
- Son Dieu
lui a enseigné la marche à suivre, Il lui a donné ses
instructions.
- On ne foule pas la nielle avec le traîneau, Et la
roue du chariot ne passe pas sur le cumin; Mais on bat la nielle avec le
bâton, Et le cumin avec la verge.
- On bat le blé, Mais on ne
le bat pas toujours; On y pousse la roue du chariot et les chevaux, Mais on ne
l'écrase pas.
- Cela aussi vient de l'Éternel des
armées; Admirable est son conseil, et grande est sa
sagesse.
- Malheur
à Ariel, à Ariel, Cité dont David fit sa demeure! Ajoutez
année à année, Laissez les fêtes accomplir leur
cycle.
- Puis j'assiégerai Ariel; Il y aura des plaintes et des
gémissements; Et la ville sera pour moi comme un Ariel.
- Je
t'investirai de toutes parts, Je te cernerai par des postes armés,
J'élèverai contre toi des retranchements.
- Tu seras
abaissée, ta parole viendra de terre, Et les sons en seront
étouffés par la poussière; Ta voix sortira de terre comme
celle d'un spectre, Et c'est de la poussière que tu murmureras
tes discours.
- La multitude de tes ennemis sera comme une fine
poussière, Cette multitude de guerriers sera comme la balle qui vole, Et
cela tout à coup, en un instant.
- C'est de
l'Éternel des armées que viendra le châtiment, Avec des
tonnerres, des tremblements de terre et un bruit formidable, Avec l'ouragan
et la tempête, Et avec la flamme d'un feu dévorant.
- Et,
comme il en est d'un songe, d'une vision nocturne, Ainsi en sera-t-il de
la multitude des nations qui combattront Ariel, De tous ceux qui
l'attaqueront, elle et sa forteresse, Et qui la serreront de
près.
- Comme celui qui a faim rêve qu'il mange, Puis
s'éveille, l'estomac vide, Et comme celui qui a soif rêve
qu'il boit, Puis s'éveille, épuisé et languissant;
Ainsi en sera-t-il de la multitude des nations Qui viendront attaquer la
montagne de Sion.
- Soyez stupéfaits et étonnés!
Fermez les yeux et devenez aveugles! Ils sont ivres, mais ce n'est pas de
vin; Ils chancellent, mais ce n'est pas l'effet des liqueurs
fortes.
- Car l'Éternel a répandu sur vous un esprit
d'assoupissement; Il a fermé vos yeux (les prophètes), Il a
voilé vos têtes (les voyants).
- Toute la
révélation est pour vous comme les mots d'un livre
cacheté Que l'on donne à un homme qui sait lire, en disant:
Lis donc cela! Et qui répond: Je ne le puis, Car il est
cacheté;
- Ou comme un livre que l'on donne A un homme qui ne
sait pas lire, en disant: Lis donc cela! Et qui répond: Je ne sais pas
lire.
- Le Seigneur dit: Quand ce peuple s'approche de moi, Il
m'honore de la bouche et des lèvres; Mais son coeur est
éloigné de moi, Et la crainte qu'il a de moi N'est
qu'un précepte de tradition humaine.
- C'est pourquoi je
frapperai encore ce peuple Par des prodiges et des miracles; Et la sagesse de
ses sages périra, Et l'intelligence de ses hommes intelligents
disparaîtra.
- Malheur à ceux qui cachent leurs desseins Pour
les dérober à l'Éternel, Qui font leurs oeuvres dans
les ténèbres, Et qui disent: Qui nous voit et qui nous
connaît?
- Quelle perversité est la vôtre! Le potier
doit-il être considéré comme de l'argile, Pour que
l'ouvrage dise de l'ouvrier: Il ne m'a point fait? Pour que le vase
dise du potier: Il n'a point d'intelligence?
- Encore un peu de
temps, Et le Liban se changera en verger, Et le verger sera
considéré comme une forêt.
- En ce jour-là, les
sourds entendront les paroles du livre; Et, délivrés de
l'obscurité et des ténèbres, Les yeux des aveugles
verront.
- Les malheureux se réjouiront de plus en plus en
l'Éternel, Et les pauvres feront du Saint d'Israël le sujet
de leur allégresse.
- Car le violent ne sera plus, le moqueur aura
fini, Et tous ceux qui veillaient pour l'iniquité seront
exterminés,
- Ceux qui condamnaient les autres en justice,
Tendaient des pièges à qui défendait sa cause à la
porte, Et violaient par la fraude les droits de
l'innocent.
- C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel
à la maison de Jacob, Lui qui a racheté Abraham: Maintenant Jacob
ne rougira plus, Maintenant son visage ne pâlira plus.
- Car,
lorsque ses enfants verront au milieu d'eux l'oeuvre de mes mains, Ils
sanctifieront mon nom; Ils sanctifieront le Saint de Jacob, Et ils craindront le
Dieu d'Israël;
- Ceux dont l'esprit s'égarait
acquerront de l'intelligence, Et ceux qui murmuraient recevront
instruction.
- Malheur,
dit l'Éternel, aux enfants rebelles, Qui prennent des
résolutions sans moi, Et qui font des alliances sans ma volonté,
Pour accumuler péché sur péché!
- Qui
descendent en Égypte sans me consulter, Pour se réfugier sous la
protection de Pharaon, Et chercher un abri sous l'ombre de
l'Égypte!
- La protection de Pharaon sera pour vous une honte,
Et l'abri sous l'ombre de l'Égypte une
ignominie.
- Déjà ses princes sont à Tsoan, Et ses
envoyés ont atteint Hanès.
- Tous seront confus au sujet
d'un peuple qui ne leur sera point utile, Ni pour les secourir, ni pour les
aider, Mais qui fera leur honte et leur opprobre.
- Sentence des
bêtes du midi: A travers une contrée de détresse et
d'angoisse, D'où viennent la lionne et le lion, La vipère
et le dragon volant, Ils portent à dos d'ânes leurs richesses,
Et sur la bosse des chameaux leurs trésors, A un peuple qui ne leur sera
point utile.
- Car le secours de l'Égypte n'est que
vanité et néant; C'est pourquoi j'appelle cela du bruit
qui n'aboutit à rien.
- Va maintenant, écris ces choses
devant eux sur une table, Et grave-les dans un livre, Afin qu'elles
subsistent dans les temps à venir, Éternellement et à
perpétuité.
- Car c'est un peuple rebelle, Ce sont des
enfants menteurs, Des enfants qui ne veulent point écouter la loi de
l'Éternel,
- Qui disent aux voyants: Ne voyez pas! Et aux
prophètes: Ne nous prophétisez pas des vérités,
Dites-nous des choses flatteuses, Prophétisez des
chimères!
- Détournez-vous du chemin, Écartez-vous du
sentier, Éloignez de notre présence le Saint
d'Israël!
- C'est pourquoi ainsi parle le Saint
d'Israël: Puisque vous rejetez cette parole, Que vous vous confiez dans
la violence et dans les détours Et que vous les prenez pour
appuis,
- Ce crime sera pour vous Comme une partie crevassée qui
menace ruine Et fait saillie dans un mur élevé, Dont
l'écroulement arrive tout à coup, en un instant:
- Il se
brise comme se brise un vase de terre, Que l'on casse sans
ménagement, Et dont les débris ne laissent pas un morceau Pour
prendre du feu au foyer, Ou pour puiser de l'eau à la
citerne.
- Car ainsi a parlé le Seigneur, l'Éternel, le
Saint d'Israël: C'est dans la tranquillité et le repos que
sera votre salut, C'est dans le calme et la confiance que sera votre force.
Mais vous ne l'avez pas voulu!
- Vous avez dit: Non! nous prendrons la
course à cheval! -C'est pourquoi vous fuirez à la course.
-Nous monterons des coursiers légers! -C'est pourquoi ceux qui vous
poursuivront seront légers.
- Mille fuiront à la menace
d'un seul, Et, à la menace de cinq, vous fuirez, Jusqu'à
ce que vous restiez Comme un signal au sommet de la montagne, Comme un
étendard sur la colline.
- Cependant l'Éternel
désire vous faire grâce, Et il se lèvera pour vous faire
miséricorde; Car l'Éternel est un Dieu juste: Heureux tous
ceux qui espèrent en lui!
- Oui, peuple de Sion, habitant de
Jérusalem, Tu ne pleureras plus! Il te fera grâce, quand tu
crieras; Dès qu'il aura entendu, il t'exaucera.
- Le
Seigneur vous donnera du pain dans l'angoisse, Et de l'eau dans la
détresse; Ceux qui t'instruisent ne se cacheront plus, Mais tes yeux
verront ceux qui t'instruisent.
- Tes oreilles entendront
derrière toi la voix qui dira: Voici le chemin, marchez-y! Car vous iriez
à droite, ou vous iriez à gauche.
- Vous tiendrez pour
souillés l'argent qui recouvre vos idoles, Et l'or dont elles
sont revêtues; Tu en disperseras les débris comme une
impureté: Hors d'ici! leur diras-tu.
- Alors il répandra
la pluie sur la semence que tu auras mise en terre, Et le pain que produira la
terre sera savoureux et nourrissant; En ce même temps, tes troupeaux
paîtront dans de vastes pâturages.
- Les boeufs et les
ânes, qui labourent la terre, Mangeront un fourrage salé, Qu'on
aura vanné avec la pelle et le van.
- Sur toute haute montagne et
sur toute colline élevée, Il y aura des ruisseaux, des courants
d'eau, Au jour du grand carnage, A la chute des tours.
- La
lumière de la lune sera comme la lumière du soleil, Et la
lumière du soleil sera sept fois plus grande (Comme la lumière de
sept jours), Lorsque l'Éternel bandera la blessure de son peuple, Et
qu'il guérira la plaie de ses coups.
- Voici, le nom de
l'Éternel vient de loin; Sa colère est ardente, c'est un
violent incendie; Ses lèvres sont pleines de fureur, Et sa langue est
comme un feu dévorant;
- Son souffle est comme un torrent
débordé qui atteint jusqu'au cou, Pour cribler les nations
avec le crible de la destruction, Et comme un mors trompeur Entre les
mâchoires des peuples.
- Vous chanterez comme la nuit où
l'on célèbre la fête, Vous aurez le coeur joyeux comme
celui qui marche au son de la flûte, Pour aller à la montagne de
l'Éternel, vers le rocher d'Israël.
- Et
l'Éternel fera retentir sa voix majestueuse, Il montrera son bras
prêt à frapper, Dans l'ardeur de sa colère, Au milieu de
la flamme d'un feu dévorant, De l'inondation, de la tempête
et des pierres de grêle.
- A la voix de l'Éternel,
l'Assyrien tremblera; L'Éternel le frappera de sa
verge.
- A chaque coup de la verge qui lui est destinée, Et que
l'Éternel fera tomber sur lui, On entendra les tambourins et les
harpes; L'Éternel combattra contre lui à main
levée.
- Depuis longtemps un bûcher est
préparé, Il est préparé pour le roi, Il est profond,
il est vaste; Son bûcher, c'est du feu et du bois en abondance; Le
souffle de l'Éternel l'enflamme, comme un torrent de
soufre.
- Malheur à
ceux qui descendent en Égypte pour avoir du secours, Qui s'appuient
sur des chevaux, Et se fient à la multitude des chars et à la
force des cavaliers, Mais qui ne regardent pas vers le Saint d'Israël,
Et ne recherchent pas l'Éternel!
- Lui aussi, cependant, il est
sage, il fait venir le malheur, Et ne retire point ses paroles; Il
s'élève contre la maison des méchants, Et contre le
secours de ceux qui commettent
l'iniquité.
- L'Égyptien est homme et non dieu; Ses
chevaux sont chair et non esprit. Quand l'Éternel étendra sa
main, Le protecteur chancellera, le protégé tombera, Et tous
ensemble ils périront.
- Car ainsi m'a parlé
l'Éternel: Comme le lion, comme le lionceau rugit sur sa proie, Et,
malgré tous les bergers rassemblés contre lui, Ne se laisse ni
effrayer par leur voix, Ni intimider par leur nombre; De même
l'Éternel des armées descendra Pour combattre sur la montagne
de Sion et sur sa colline.
- Comme des oiseaux déploient les ailes
sur leur couvée, Ainsi l'Éternel des armées
étendra sa protection sur Jérusalem; Il protégera et
délivrera, Il épargnera et sauvera.
- Revenez à celui
dont on s'est profondément détourné, Enfants
d'Israël!
- En ce jour, chacun rejettera ses idoles d'argent
et ses idoles d'or, Que vous vous êtes fabriquées de vos mains
criminelles.
- Et l'Assyrien tombera sous un glaive qui n'est pas
celui d'un homme, Et un glaive qui n'est pas celui d'un homme le
dévorera; Il s'enfuira devant le glaive, Et ses jeunes guerriers
seront asservis.
- Son rocher s'enfuira d'épouvante, Et ses
chefs trembleront devant la bannière, Dit l'Éternel, qui a son
feu dans Sion Et sa fournaise dans Jérusalem.
- Alors le roi régnera selon la
justice, Et les princes gouverneront avec droiture.
- Chacun sera comme un
abri contre le vent, Et un refuge contre la tempête, Comme des courants
d'eau dans un lieu desséché, Comme l'ombre d'un grand
rocher dans une terre altérée.
- Les yeux de ceux qui voient
ne seront plus bouchés, Et les oreilles de ceux qui entendent seront
attentives.
- Le coeur des hommes légers sera intelligent pour
comprendre, Et la langue de ceux qui balbutient parlera vite et
nettement.
- On ne donnera plus à l'insensé le nom de
noble, Ni au fourbe celui de magnanime.
- Car l'insensé
profère des folies, Et son coeur s'adonne au mal, Pour commettre
l'impiété, Et dire des faussetés contre
l'Éternel, Pour laisser à vide l'âme de celui qui a
faim, Et enlever le breuvage de celui qui a soif.
- Les armes du fourbe
sont pernicieuses; Il forme de coupables desseins, Pour perdre les malheureux
par des paroles mensongères, Même quand la cause du pauvre est
juste.
- Mais celui qui est noble forme de nobles desseins, Et il
persévère dans ses nobles desseins.
- Femmes insouciantes,
Levez-vous, écoutez ma voix! Filles indolentes, Prêtez
l'oreille à ma parole!
- Dans un an et quelques jours, Vous
tremblerez, indolentes; Car c'en est fait de la vendange, La récolte
n'arrivera pas.
- Soyez dans l'effroi, insouciantes! Tremblez,
indolentes! Déshabillez-vous, mettez-vous à nu Et ceignez vos
reins!
- On se frappe le sein, Au souvenir de la beauté des champs
Et de la fécondité des vignes.
- Sur la terre de mon peuple
Croissent les épines et les ronces, Même dans toutes les maisons de
plaisance De la cité joyeuse.
- Le palais est abandonné, La
ville bruyante est délaissée; La colline et la tour serviront
à jamais de cavernes; Les ânes sauvages y joueront, les troupeaux y
paîtront,
- Jusqu'à ce que l'esprit soit
répandu d'en haut sur nous, Et que le désert se change en
verger, Et que le verger soit considéré comme une
forêt.
- Alors la droiture habitera dans le désert, Et la
justice aura sa demeure dans le verger.
- L'oeuvre de la justice sera
la paix, Et le fruit de la justice le repos et la sécurité pour
toujours.
- Mon peuple demeurera dans le séjour de la paix, Dans
des habitations sûres, Dans des asiles tranquilles.
- Mais la
forêt sera précipitée sous la grêle, Et la ville
profondément abaissée.
- Heureux vous qui partout semez le
long des eaux, Et qui laissez sans entraves le pied du boeuf et de
l'âne!
- Malheur
à toi qui ravages, et qui n'as pas été ravagé!
Qui pilles, et qu'on n'a pas encore pillé! Quand tu auras fini de
ravager, tu seras ravagé; Quand tu auras achevé de piller, on te
pillera.
- Éternel, aie pitié de nous! Nous espérons
en toi. Sois notre aide chaque matin, Et notre délivrance au temps de la
détresse!
- Quand ta voix retentit, Les peuples fuient; Quand tu te
lèves, Les nations se dispersent.
- On moissonne votre butin, Comme
moissonne la sauterelle; On se précipite dessus, Comme se
précipitent les sauterelles.
- L'Éternel est
élevé, Car il habite en haut; Il remplit Sion De droiture et de
justice.
- Tes jours seront en sûreté; La sagesse et
l'intelligence sont une source de salut; La crainte de l'Éternel,
C'est là le trésor de Sion.
- Voici, les héros
Poussent des cris au dehors; Les messagers de paix Pleurent
amèrement.
- Les routes sont désertes; On ne passe plus dans
les chemins. Il a rompu l'alliance, il méprise les villes, Il n'a
de respect pour personne.
- Le pays est dans le deuil, dans la tristesse;
Le Liban est confus, languissant; Le Saron est comme un désert; Le Basan
et le Carmel secouent leur feuillage.
- Maintenant je me lèverai,
Dit l'Éternel, Maintenant je serai exalté, Maintenant je serai
élevé.
- Vous avez conçu du foin, Vous enfanterez de
la paille; Votre souffle, C'est un feu qui vous consumera.
- Les
peuples seront Des fournaises de chaux, Des épines coupées Qui
brûlent dans le feu.
- Vous qui êtes loin, écoutez ce
que j'ai fait! Et vous qui êtes près, sachez quelle est ma
puissance!
- Les pécheurs sont effrayés dans Sion, Un
tremblement saisit les impies: Qui de nous pourra rester auprès d'un
feu dévorant? Qui de nous pourra rester auprès de flammes
éternelles? -
- Celui qui marche dans la justice, Et qui parle
selon la droiture, Qui méprise un gain acquis par extorsion, Qui secoue
les mains pour ne pas accepter un présent, Qui ferme l'oreille pour
ne pas entendre des propos sanguinaires, Et qui se bande les yeux pour ne pas
voir le mal,
- Celui-là habitera dans des lieux
élevés; Des rochers fortifiés seront sa retraite; Du pain
lui sera donné, De l'eau lui sera assurée.
- Tes yeux
verront le roi dans sa magnificence, Ils contempleront le pays dans toute son
étendue.
- Ton coeur se souviendra de la terreur: Où est le
secrétaire, où est le trésorier? Où est celui qui
inspectait les tours?
- Tu ne verras plus le peuple audacieux, Le peuple
au langage obscur qu'on n'entend pas, A la langue barbare qu'on ne
comprend pas.
- Regarde Sion, la cité de nos fêtes! Tes yeux
verront Jérusalem, séjour tranquille, Tente qui ne sera plus
transportée, Dont les pieux ne seront jamais enlevés, Et dont les
cordages ne seront point détachés.
- C'est là
vraiment que l'Éternel est magnifique pour nous: Il nous tient lieu
de fleuves, de vastes rivières, Où ne pénètrent
point de navires à rames, Et que ne traverse aucun grand
vaisseau.
- Car l'Éternel est notre juge, L'Éternel
est notre législateur, L'Éternel est notre roi: C'est lui
qui nous sauve.
- Tes cordages sont relâchés; Ils ne serrent
plus le pied du mât et ne tendent plus les voiles. Alors on partage la
dépouille d'un immense butin; Les boiteux même prennent part au
pillage:
- Aucun habitant ne dit: Je suis malade! Le peuple de
Jérusalem reçoit le pardon de ses iniquités.
- Approchez, nations, pour entendre!
Peuples, soyez attentifs! Que la terre écoute, elle et ce qui la remplit,
Le monde et tout ce qu'il produit!
- Car la colère de
l'Éternel va fondre sur toutes les nations, Et sa fureur sur toute
leur armée: Il les voue à l'extermination, Il les livre au
carnage.
- Leurs morts sont jetés, Leurs cadavres exhalent la
puanteur, Et les montagnes se fondent dans leur sang.
- Toute
l'armée des cieux se dissout; Les cieux sont roulés comme un
livre, Et toute leur armée tombe, Comme tombe la feuille de la vigne,
Comme tombe celle du figuier.
- Mon épée s'est
enivrée dans les cieux; Voici, elle va descendre sur Édom, Sur le
peuple que j'ai voué à l'extermination, pour le
châtier.
- L'épée de l'Éternel est
pleine de sang, couverte de graisse, Du sang des agneaux et des boucs, De la
graisse des reins des béliers; Car il y a des victimes de
l'Éternel à Botsra, Et un grand carnage dans le pays
d'Édom,
- Les buffles tombent avec eux, Et les boeufs avec les
taureaux; La terre s'abreuve de sang, Et le sol est imprégné
de graisse.
- Car c'est un jour de vengeance pour
l'Éternel, Une année de représailles pour la cause de
Sion.
- Les torrents d'Édom seront changés en poix, Et
sa poussière en soufre; Et sa terre sera comme de la poix qui
brûle.
- Elle ne s'éteindra ni jour ni nuit, La
fumée s'en élèvera éternellement;
D'âge en âge elle sera désolée, A tout jamais
personne n'y passera.
- Le pélican et le hérisson la
posséderont, La chouette et le corbeau l'habiteront. On y
étendra le cordeau de la désolation, Et le niveau de la
destruction.
- Il n'y aura plus de grands pour proclamer un roi, Tous
ses princes seront anéantis.
- Les épines croîtront
dans ses palais, Les ronces et les chardons dans ses forteresses. Ce sera la
demeure des chacals, Le repaire des autruches;
- Les animaux du
désert y rencontreront les chiens sauvages, Et les boucs s'y
appelleront les uns les autres; Là le spectre de la nuit aura sa demeure,
Et trouvera son lieu de repos;
- Là le serpent fera son nid,
déposera ses oeufs, Les couvera, et recueillera ses petits à son
ombre; Là se rassembleront tous les vautours.
- Consultez le livre
de l'Éternel, et lisez! Aucun d'eux ne fera défaut, Ni
l'un ni l'autre ne manqueront; Car sa bouche l'a ordonné.
C'est son esprit qui les rassemblera.
- Il a jeté pour eux le
sort, Et sa main leur a partagé cette terre au cordeau, Ils la
posséderont toujours, Ils l'habiteront d'âge en
âge.
- Le
désert et le pays aride se réjouiront; La solitude
s'égaiera, et fleurira comme un narcisse;
- Elle se couvrira de
fleurs, et tressaillira de joie, Avec chants d'allégresse et cris de
triomphe; La gloire du Liban lui sera donnée, La magnificence du Carmel
et de Saron. Ils verront la gloire de l'Éternel, la magnificence de
notre Dieu.
- Fortifiez les mains languissantes, Et affermissez les genoux
qui chancellent;
- Dites à ceux qui ont le coeur troublé:
Prenez courage, ne craignez point; Voici votre Dieu, la vengeance viendra, La
rétribution de Dieu; Il viendra lui-même, et vous
sauvera.
- Alors s'ouvriront les yeux des aveugles, S'ouvriront
les oreilles des sourds;
- Alors le boiteux sautera comme un cerf, Et la
langue du muet éclatera de joie. Car des eaux jailliront dans le
désert, Et des ruisseaux dans la solitude;
- Le mirage se changera
en étang Et la terre desséchée en sources d'eaux; Dans
le repaire qui servait de gîte aux chacals, Croîtront des roseaux et
des joncs.
- Il y aura là un chemin frayé, une route,
Qu'on appellera la voie sainte; Nul impur n'y passera; elle sera pour
eux seuls; Ceux qui la suivront, même les insensés, ne pourront
s'égarer.
- Sur cette route, point de lion; Nulle bête
féroce ne la prendra, Nulle ne s'y rencontrera; Les
délivrés y marcheront.
- Les rachetés de
l'Éternel retourneront, Ils iront à Sion avec chants de
triomphe, Et une joie éternelle couronnera leur tête;
L'allégresse et la joie s'approcheront, La douleur et les
gémissements s'enfuiront.
- La quatorzième année du roi Ézéchias,
Sanchérib, roi d'Assyrie, monta contre toutes les villes fortes de
Juda et s'en empara.
- Et le roi d'Assyrie envoya de Lakis
à Jérusalem, vers le roi Ézéchias, Rabschaké
avec une puissante armée. Rabschaké s'arrêta à
l'aqueduc de l'étang supérieur, sur le chemin du champ du
foulon.
- Alors Éliakim, fils de Hilkija, chef de la maison du roi,
se rendit auprès de lui, avec Schebna, le secrétaire, et Joach,
fils d'Asaph, l'archiviste.
- Rabschaké leur dit: Dites
à Ézéchias: Ainsi parle le grand roi, le roi d'Assyrie:
Quelle est cette confiance, sur laquelle tu t'appuies?
- Je te le dis,
ce ne sont que des paroles en l'air: il faut pour la guerre de la prudence
et de la force. En qui donc as-tu placé ta confiance, pour
t'être révolté contre moi?
- Voici, tu l'as
placée dans l'Égypte, tu as pris pour soutien ce roseau
cassé, qui pénètre et perce la main de quiconque
s'appuie dessus: tel est Pharaon, roi d'Égypte, pour tous ceux
qui se confient en lui.
- Peut-être me diras-tu: C'est en
l'Éternel, notre Dieu, que nous nous confions. Mais n'est-ce pas
lui dont Ézéchias a fait disparaître les hauts lieux et les
autels, en disant à Juda et à Jérusalem: Vous vous
prosternerez devant cet autel?
- Maintenant, fais une convention avec mon
maître, le roi d'Assyrie, et je te donnerai deux mille chevaux, si tu
peux fournir des cavaliers pour les monter.
- Comment repousserais-tu un
seul chef d'entre les moindres serviteurs de mon maître? Tu mets ta
confiance dans l'Égypte pour les chars et pour les
cavaliers.
- D'ailleurs, est-ce sans la volonté de
l'Éternel que je suis monté contre ce pays pour le
détruire? L'Éternel m'a dit: Monte contre ce pays, et
détruis-le.
- Éliakim, Schebna et Joach dirent à
Rabschaké: Parle à tes serviteurs en araméen, car nous le
comprenons; et ne nous parle pas en langue judaïque aux oreilles du peuple
qui est sur la muraille.
- Rabschaké répondit: Est-ce
à ton maître et à toi que mon maître m'a
envoyé dire ces paroles? N'est-ce pas à ces hommes assis sur
la muraille pour manger leurs excréments et pour boire leur urine avec
vous?
- Puis Rabschaké s'avança et cria de toute sa
force en langue judaïque: Écoutez les paroles du grand roi, du roi
d'Assyrie!
- Ainsi parle le roi: Qu'Ézéchias ne vous
abuse point, car il ne pourra vous
délivrer.
- Qu'Ézéchias ne vous amène
point à vous confier en l'Éternel, en disant:
L'Éternel nous délivrera, cette ville ne sera pas
livrée entre les mains du roi d'Assyrie.
- N'écoutez
point Ézéchias; car ainsi parle le roi d'Assyrie: Faites la
paix avec moi, rendez-vous à moi, et chacun de vous mangera de sa vigne
et de son figuier, et chacun boira de l'eau de sa
citerne,
- jusqu'à ce que je vienne, et que je vous
emmène dans un pays comme le vôtre, dans un pays de blé et
de vin, un pays de pain et de vignes.
- Qu'Ézéchias ne
vous séduise point, en disant: L'Éternel nous
délivrera. Les dieux des nations ont-ils délivré chacun son
pays de la main du roi d'Assyrie?
- Où sont les dieux de Hamath
et d'Arpad? Où sont les dieux de Sepharvaïm? Ont-ils
délivré Samarie de ma main?
- Parmi tous les dieux de ces
pays, quels sont ceux qui ont délivré leur pays de ma main, pour
que l'Éternel délivre Jérusalem de ma
main?
- Mais ils se turent, et ne lui répondirent pas un mot; car
le roi avait donné cet ordre: Vous ne lui répondrez
pas.
- Et Éliakim, fils de Hilkija, chef de la maison du roi,
Schebna, le secrétaire, et Joach, fils d'Asaph, l'archiviste,
vinrent auprès d'Ézéchias, les vêtements
déchirés, et lui rapportèrent les paroles de
Rabschaké.
- Lorsque le roi Ézéchias eut entendu cela, il
déchira ses vêtements, se couvrit d'un sac, et alla dans la
maison de l'Éternel.
- Il envoya Éliakim, chef de la
maison du roi, Schebna, le secrétaire, et les plus anciens des
sacrificateurs, couverts de sacs, vers Ésaïe, le prophète,
fils d'Amots.
- Et ils lui dirent: Ainsi parle Ézéchias:
Ce jour est un jour d'angoisse, de châtiment et d'opprobre; car
les enfants sont près de sortir du sein maternel, et il n'y a point
de force pour l'enfantement.
- Peut-être l'Éternel,
ton Dieu, a-t-il entendu les paroles de Rabschaké, que le roi
d'Assyrie, son maître, a envoyé pour insulter le Dieu vivant,
et peut-être l'Éternel, ton Dieu, exercera-t-il ses
châtiments à cause des paroles qu'il a entendues. Fais donc
monter une prière pour le reste qui subsiste encore.
- Les
serviteurs du roi Ézéchias allèrent donc auprès
d'Ésaïe.
- Et Ésaïe leur dit: Voici ce que
vous direz à votre maître: Ainsi parle l'Éternel: Ne
t'effraie point des paroles que tu as entendues et par lesquelles m'ont
outragé les serviteurs du roi d'Assyrie.
- Je vais mettre en
lui un esprit tel que, sur une nouvelle qu'il recevra, il retournera dans
son pays; et je le ferai tomber par l'épée dans son
pays.
- Rabschaké, s'étant retiré, trouva le roi
d'Assyrie qui attaquait Libna, car il avait appris son départ de
Lakis.
- Alors le roi d'Assyrie reçut une nouvelle au sujet de
Tirhaka, roi d'Éthiopie; on lui dit: Il s'est mis en marche pour
te faire la guerre. Dès qu'il eut entendu cela, il envoya des
messagers à Ézéchias, en disant:
- Vous parlerez
ainsi à Ézéchias, roi de Juda: Que ton Dieu, auquel tu te
confies, ne t'abuse point en disant: Jérusalem ne sera pas
livrée entre les mains du roi d'Assyrie.
- Voici, tu as appris
ce qu'ont fait les rois d'Assyrie à tous les pays, et comment ils
les ont détruits; et toi, tu serais délivré!
- Les
dieux des nations que mes pères ont détruites les ont-ils
délivrées, Gozan, Charan, Retseph, et les fils d'Éden
qui sont à Telassar?
- Où sont le roi de Hamath, le roi
d'Arpad, et le roi de la ville de Sepharvaïm, d'Héna et
d'Ivva?
- Ézéchias prit la lettre de la main des
messagers, et la lut. Puis il monta à la maison de l'Éternel,
et la déploya devant l'Éternel,
- à qui il
adressa cette prière:
- Éternel des armées, Dieu
d'Israël, assis sur les chérubins! C'est toi qui es le seul
Dieu de tous les royaumes de la terre, c'est toi qui as fait les cieux et la
terre.
- Éternel, incline ton oreille, et écoute!
Éternel, ouvre tes yeux, et regarde! Entends toutes les paroles que
Sanchérib a envoyées pour insulter au Dieu vivant!
- Il est
vrai, ô Éternel! que les rois d'Assyrie ont ravagé tous
les pays et leur propre pays,
- et qu'ils ont jeté leurs dieux
dans le feu; mais ce n'étaient point des dieux, c'étaient
des ouvrages de mains d'homme, du bois et de la pierre; et ils les ont
anéantis.
- Maintenant, Éternel, notre Dieu,
délivre-nous de la main de Sanchérib, et que tous les royaumes de
la terre sachent que toi seul es l'Éternel!
- Alors
Ésaïe, fils d'Amots, envoya dire à
Ézéchias: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu
d'Israël: J'ai entendu la prière que tu m'as
adressée au sujet de Sanchérib, roi d'Assyrie.
- Voici
la parole que l'Éternel a prononcée contre lui: Elle te
méprise, elle se moque de toi, La vierge, fille de Sion; Elle hoche la
tête après toi, La fille de Jérusalem.
- Qui as-tu
insulté et outragé? Contre qui as-tu élevé la voix?
Tu as porté tes yeux en haut Sur le Saint d'Israël.
- Par
tes serviteurs tu as insulté le Seigneur, Et tu as dit: Avec la multitude
de mes chars, J'ai gravi le sommet des montagnes, Les
extrémités du Liban; Je couperai les plus élevés de
ses cèdres, Les plus beaux de ses cyprès, Et j'atteindrai sa
dernière cime, Sa forêt semblable à un
verger;
- J'ai ouvert des sources, et j'en ai bu les eaux, Et je
tarirai avec la plante de mes pieds Tous les fleuves de
l'Égypte.
- N'as-tu pas appris que j'ai
préparé ces choses de loin, Et que je les ai résolues
dès les temps anciens? Maintenant j'ai permis qu'elles
s'accomplissent, Et que tu réduisisses des villes fortes en monceaux
de ruines.
- Leurs habitants sont impuissants, Épouvantés et
confus; Ils sont comme l'herbe des champs et la tendre verdure, Comme le
gazon des toits Et le blé qui sèche avant la formation de sa
tige.
- Mais je sais quand tu t'assieds, quand tu sors et quand tu
entres, Et quand tu es furieux contre moi.
- Parce que tu es furieux
contre moi, Et que ton arrogance est montée à mes oreilles, Je
mettrai ma boucle à tes narines et mon mors entre tes lèvres, Et
je te ferai retourner par le chemin par lequel tu es venu.
- Que ceci soit
un signe pour toi: On a mangé une année le produit du grain
tombé, et une seconde année ce qui croît de soi-même;
mais la troisième année, vous sèmerez, vous moissonnerez,
vous planterez des vignes, et vous en mangerez le fruit.
- Ce qui aura
été sauvé de la maison de Juda, ce qui sera resté
poussera encore des racines par-dessous, et portera du fruit
par-dessus.
- Car de Jérusalem il sortira un reste, et de la
montagne de Sion des réchappés. Voilà ce que fera le
zèle de l'Éternel des armées.
- C'est
pourquoi ainsi parle l'Éternel sur le roi d'Assyrie: Il
n'entrera point dans cette ville, Il n'y lancera point de traits, Il ne
lui présentera point de boucliers, Et il n'élèvera
point de retranchements contre elle.
- Il s'en retournera par le
chemin par lequel il est venu, Et il n'entrera point dans cette ville, dit
l'Éternel.
- Je protégerai cette ville pour la sauver, A
cause de moi, et à cause de David, mon serviteur.
- L'ange de
l'Éternel sortit, et frappa dans le camp des Assyriens cent
quatre-vingt-cinq mille hommes. Et quand on se leva le matin, voici,
c'étaient tous des corps morts.
- Alors Sanchérib, roi
d'Assyrie, leva son camp, partit et s'en retourna; et il resta à
Ninive.
- Or, comme il était prosterné dans la maison de
Nisroc, son dieu, Adrammélec et Scharetser, ses fils, le
frappèrent par l'épée, et s'enfuirent au pays
d'Ararat. Et Ésar Haddon, son fils, régna à sa
place.
- En ce
temps-là, Ézéchias fut malade à la mort. Le
prophète Ésaïe, fils d'Amots, vint auprès de lui,
et lui dit: Ainsi parle l'Éternel: Donne tes ordres à ta
maison, car tu vas mourir, et tu ne vivras plus.
- Ézéchias
tourna son visage contre le mur, et fit cette prière à
l'Éternel:
- O Éternel! souviens-toi que j'ai
marché devant ta face avec fidélité et
intégrité de coeur, et que j'ai fait ce qui est bien à
tes yeux! Et Ézéchias répandit d'abondantes
larmes.
- Puis la parole de l'Éternel fut adressée
à Ésaïe, en ces mots:
- Va, et dis à
Ézéchias: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu de David, ton
père: J'ai entendu ta prière, j'ai vu tes larmes. Voici,
j'ajouterai à tes jours quinze années.
- Je te
délivrerai, toi et cette ville, de la main du roi d'Assyrie; je
protégerai cette ville.
- Et voici, de la part de
l'Éternel, le signe auquel tu connaîtras que
l'Éternel accomplira la parole qu'il a
prononcée.
- Je ferai reculer de dix degrés en
arrière avec le soleil l'ombre des degrés qui est descendue
sur les degrés d'Achaz. Et le soleil recula de dix degrés sur
les degrés où il était descendu.
- Cantique
d'Ézéchias, roi de Juda, sur sa maladie et sur son
rétablissement.
- Je disais: Quand mes jours sont en repos, je dois
m'en aller Aux portes du séjour des morts. Je suis privé du
reste de mes années!
- Je disais: Je ne verrai plus
l'Éternel, L'Éternel, sur la terre des vivants; Je ne
verrai plus aucun homme Parmi les habitants du monde!
- Ma demeure est
enlevée et transportée loin de moi, Comme une tente de berger; Je
sens le fil de ma vie coupé comme par un tisserand Qui me retrancherait
de sa trame. Du jour à la nuit tu m'auras achevé!
- Je
me suis contenu jusqu'au matin; Comme un lion, il brisait tous mes os, Du
jour à la nuit tu m'auras achevé!
- Je poussais des cris
comme une hirondelle en voltigeant, Je gémissais comme la colombe; Mes
yeux s'élevaient languissants vers le ciel: O Éternel! je suis
dans l'angoisse, secours-moi!
- Que dirai-je? Il m'a
répondu, et il m'a exaucé. Je marcherai humblement
jusqu'au terme de mes années, Après avoir été
ainsi affligé.
- Seigneur, c'est par tes bontés
qu'on jouit de la vie, C'est par elles que je respire encore; Tu me
rétablis, tu me rends à la vie.
- Voici, mes souffrances
mêmes sont devenues mon salut; Tu as pris plaisir à retirer mon
âme de la fosse du néant, Car tu as jeté derrière toi
tous mes péchés.
- Ce n'est pas le séjour des
morts qui te loue, Ce n'est pas la mort qui te célèbre; Ceux
qui sont descendus dans la fosse n'espèrent plus en ta
fidélité.
- Le vivant, le vivant, c'est celui-là
qui te loue, Comme moi aujourd'hui; Le père fait connaître
à ses enfants ta fidélité.
- L'Éternel
m'a sauvé! Nous ferons résonner les cordes de nos instruments,
Tous les jours de notre vie, Dans la maison de
l'Éternel.
- Ésaïe avait dit: Qu'on apporte une
masse de figues, et qu'on les étende sur l'ulcère; et
Ézéchias vivra.
- Et Ézéchias avait dit: A
quel signe connaîtrai-je que je monterai à la maison de
l'Éternel?
- En
ce même temps, Merodac Baladan, fils de Baladan, roi de Babylone, envoya
une lettre et un présent à Ézéchias, parce qu'il
avait appris sa maladie et son
rétablissement.
- Ézéchias en eut de la joie, et il
montra aux envoyés le lieu où étaient ses choses de prix,
l'argent et l'or, les aromates et l'huile précieuse, tout son
arsenal, et tout ce qui se trouvait dans ses trésors: il n'y eut rien
qu'Ézéchias ne leur fît voir dans sa maison et dans tous
ses domaines.
- Ésaïe, le prophète, vint ensuite
auprès du roi Ézéchias, et lui dit: Qu'ont dit ces
gens-là, et d'où sont-ils venus vers toi?
Ézéchias répondit: Ils sont venus vers moi d'un pays
éloigné, de Babylone.
- Ésaïe dit encore:
Qu'ont-ils vu dans ta maison? Ézéchias répondit: Ils
ont vu tout ce qui est dans ma maison: il n'y a rien dans mes trésors
que je ne leur aie fait voir.
- Alors Ésaïe dit à
Ézéchias: Écoute la parole de l'Éternel des
armées!
- Voici, les temps viendront où l'on emportera
à Babylone tout ce qui est dans ta maison et ce que tes pères ont
amassé jusqu'à ce jour; il n'en restera rien, dit
l'Éternel.
- Et l'on prendra de tes fils, qui seront sortis
de toi, que tu auras engendrés, pour en faire des eunuques dans le palais
du roi de Babylone.
- Ézéchias répondit à
Ésaïe: La parole de l'Éternel, que tu as
prononcée, est bonne; car, ajouta-t-il, il y aura paix et
sécurité pendant ma vie.
- Consolez, consolez mon peuple, Dit votre
Dieu.
- Parlez au coeur de Jérusalem, et criez lui Que sa servitude
est finie, Que son iniquité est expiée, Qu'elle a reçu
de la main de l'Éternel Au double de tous ses
péchés.
- Une voix crie: Préparez au désert le
chemin de l'Éternel, Aplanissez dans les lieux arides Une route pour
notre Dieu.
- Que toute vallée soit exhaussée, Que toute
montagne et toute colline soient abaissées! Que les coteaux se changent
en plaines, Et les défilés étroits en
vallons!
- Alors la gloire de l'Éternel sera
révélée, Et au même instant toute chair la verra; Car
la bouche de l'Éternel a parlé.
- Une voix dit: Crie!
-Et il répond: Que crierai-je? Toute chair est comme l'herbe, Et tout
son éclat comme la fleur des champs.
- L'herbe sèche, la
fleur tombe, Quand le vent de l'Éternel souffle dessus. -Certainement
le peuple est comme l'herbe:
- L'herbe sèche, la fleur
tombe; Mais la parole de notre Dieu subsiste éternellement.
- Monte
sur une haute montagne, Sion, pour publier la bonne nouvelle;
Élève avec force ta voix, Jérusalem, pour publier la bonne
nouvelle; Élève ta voix, ne crains point, Dis aux villes de Juda:
Voici votre Dieu!
- Voici, le Seigneur, l'Éternel vient avec
puissance, Et de son bras il commande; Voici, le salaire est avec lui, Et les
rétributions le précèdent.
- Comme un berger, il
paîtra son troupeau, Il prendra les agneaux dans ses bras, Et les portera
dans son sein; Il conduira les brebis qui allaitent.
- Qui a mesuré
les eaux dans le creux de sa main, Pris les dimensions des cieux avec la paume,
Et ramassé la poussière de la terre dans un tiers de mesure? Qui a
pesé les montagnes au crochet, Et les collines à la
balance?
- Qui a sondé l'esprit de l'Éternel, Et qui
l'a éclairé de ses conseils?
- Avec qui a-t-il
délibéré pour en recevoir de l'instruction? Qui lui a
appris le sentier de la justice? Qui lui a enseigné la sagesse, Et fait
connaître le chemin de l'intelligence?
- Voici, les nations sont
comme une goutte d'un seau, Elles sont comme de la poussière sur une
balance; Voici, les îles sont comme une fine poussière qui
s'envole.
- Le Liban ne suffit pas pour le feu, Et ses animaux ne
suffisent pas pour l'holocauste.
- Toutes les nations sont devant lui
comme un rien, Elles ne sont pour lui que néant et
vanité.
- A qui voulez-vous comparer Dieu? Et quelle image
ferez-vous son égale?
- C'est un ouvrier qui fond l'idole,
Et c'est un orfèvre qui la couvre d'or, Et y soude des
chaînettes d'argent.
- Celui que la pauvreté oblige
à donner peu Choisit un bois qui résiste à la vermoulure;
Il se procure un ouvrier capable, Pour faire une idole qui ne branle
pas.
- Ne le savez-vous pas? ne l'avez-vous pas appris? Ne vous
l'a-t-on pas fait connaître dès le commencement?
N'avez-vous jamais réfléchi à la fondation de la
terre?
- C'est lui qui est assis au-dessus du cercle de la terre, Et
ceux qui l'habitent sont comme des sauterelles; Il étend les cieux
comme une étoffe légère, Il les déploie comme une
tente, pour en faire sa demeure.
- C'est lui qui réduit les
princes au néant, Et qui fait des juges de la terre une
vanité;
- Ils ne sont pas même plantés, pas même
semés, Leur tronc n'a pas même de racine en terre: Il souffle
sur eux, et ils se dessèchent, Et un tourbillon les emporte comme le
chaume.
- A qui me comparerez-vous, pour que je lui ressemble? Dit le
Saint.
- Levez vos yeux en haut, et regardez! Qui a créé ces
choses? Qui fait marcher en ordre leur armée? Il les appelle toutes par
leur nom; Par son grand pouvoir et par sa force puissante, Il n'en est pas
une qui fasse défaut.
- Pourquoi dis-tu, Jacob, Pourquoi dis-tu,
Israël: Ma destinée est cachée devant l'Éternel,
Mon droit passe inaperçu devant mon Dieu?
- Ne le sais-tu pas? ne
l'as-tu pas appris? C'est le Dieu d'éternité,
l'Éternel, Qui a créé les extrémités de
la terre; Il ne se fatigue point, il ne se lasse point; On ne peut sonder son
intelligence.
- Il donne de la force à celui qui est
fatigué, Et il augmente la vigueur de celui qui tombe en
défaillance.
- Les adolescents se fatiguent et se lassent, Et les
jeunes hommes chancellent;
- Mais ceux qui se confient en
l'Éternel renouvellent leur force. Ils prennent le vol comme les
aigles; Ils courent, et ne se lassent point, Ils marchent, et ne se fatiguent
point.
- Iles, faites
silence pour m'écouter! Que les peuples raniment leur force,
Qu'ils avancent, et qu'ils parlent! Approchons pour plaider
ensemble.
- Qui a suscité de l'orient Celui que le salut
appelle à sa suite? Qui lui a livré les nations et assujetti des
rois? Qui a réduit leur glaive en poussière, Et leur arc en un
chaume qui s'envole?
- Il s'est mis à leur poursuite, il a
parcouru avec bonheur Un chemin que son pied n'avait jamais
foulé.
- Qui a fait et exécuté ces choses? C'est
celui qui a appelé les générations dès le
commencement, Moi, l'Éternel, le premier Et le même
jusqu'aux derniers âges.
- Les îles le voient, et sont
dans la crainte, Les extrémités de la terre tremblent: Ils
s'approchent, ils viennent.
- Ils s'aident l'un l'autre,
Et chacun dit à son frère: Courage!
- Le sculpteur encourage
le fondeur; Celui qui polit au marteau encourage celui qui frappe sur
l'enclume; Il dit de la soudure: Elle est bonne! Et il fixe l'idole avec
des clous, pour qu'elle ne branle pas.
- Mais toi, Israël, mon
serviteur, Jacob, que j'ai choisi, Race d'Abraham que j'ai
aimé!
- Toi, que j'ai pris aux extrémités de la
terre, Et que j'ai appelé d'une contrée lointaine, A qui
j'ai dit: Tu es mon serviteur, Je te choisis, et ne te rejette
point!
- Ne crains rien, car je suis avec toi; Ne promène pas des
regards inquiets, car je suis ton Dieu; Je te fortifie, je viens à ton
secours, Je te soutiens de ma droite triomphante.
- Voici, ils seront
confondus, ils seront couverts de honte, Tous ceux qui sont irrités
contre toi; Ils seront réduits à rien, ils périront, Ceux
qui disputent contre toi.
- Tu les chercheras, et ne les trouveras plus,
Ceux qui te suscitaient querelle; Ils seront réduits à rien,
réduits au néant, Ceux qui te faisaient la guerre.
- Car je
suis l'Éternel, ton Dieu, Qui fortifie ta droite, Qui te dis: Ne
crains rien, Je viens à ton secours.
- Ne crains rien, vermisseau
de Jacob, Faible reste d'Israël; Je viens à ton secours, dit
l'Éternel, Et le Saint d'Israël est ton
sauveur.
- Voici, je fais de toi un traîneau aigu, tout neuf, Garni
de pointes; Tu écraseras, tu broieras les montagnes, Et tu rendras les
collines semblables à de la balle.
- Tu les vanneras, et le vent
les emportera, Et un tourbillon les dispersera. Mais toi, tu te réjouiras
en l'Éternel, Tu mettras ta gloire dans le Saint
d'Israël.
- Les malheureux et les indigents cherchent de
l'eau, et il n'y en a point; Leur langue est desséchée par
la soif. Moi, l'Éternel, je les exaucerai; Moi, le Dieu
d'Israël, je ne les abandonnerai pas.
- Je ferai jaillir des
fleuves sur les collines, Et des sources au milieu des vallées; Je
changerai le désert en étang, Et la terre aride en courants
d'eau;
- Je mettrai dans le désert le cèdre,
l'acacia, Le myrte et l'olivier; Je mettrai dans les lieux
stériles Le cyprès, l'orme et le buis, tous
ensemble;
- Afin qu'ils voient, qu'ils sachent, Qu'ils
observent et considèrent Que la main de l'Éternel a fait ces
choses, Que le Saint d'Israël en est l'auteur.
- Plaidez
votre cause, Dit l'Éternel; Produisez vos moyens de défense,
Dit le roi de Jacob.
- Qu'ils les produisent, et qu'ils nous
déclarent Ce qui doit arriver. Quelles sont les prédictions que
jadis vous avez faites? Dites-le, pour que nous y prenions garde, Et que nous en
reconnaissions l'accomplissement; Ou bien, annoncez-nous
l'avenir.
- Dites ce qui arrivera plus tard, Pour que nous sachions si
vous êtes des dieux; Faites seulement quelque chose de bien ou de mal,
Pour que nous le voyions et le regardions ensemble.
- Voici, vous
n'êtes rien, Et votre oeuvre est le néant; C'est une
abomination que de se complaire en vous.
- Je l'ai suscité du
septentrion, et il est venu; De l'orient, il invoque mon nom; Il foule les
puissants comme de la boue, Comme de l'argile que foule un
potier.
- Qui l'a annoncé dès le commencement, pour que
nous le sachions, Et longtemps d'avance, pour que nous disions: C'est
vrai? Nul ne l'a annoncé, nul ne l'a prédit, Et personne
n'a entendu vos paroles.
- C'est moi le premier qui ai dit
à Sion: Les voici, les voici! Et à Jérusalem: J'envoie
un messager de bonnes nouvelles!
- Je regarde, et il n'y a personne,
Personne parmi eux qui prophétise, Et qui puisse répondre, si je
l'interroge.
- Voici, ils ne sont tous que vanité, Leurs
oeuvres ne sont que néant, Leurs idoles ne sont qu'un vain
souffle.
- Voici mon
serviteur, que je soutiendrai, Mon élu, en qui mon âme prend
plaisir. J'ai mis mon esprit sur lui; Il annoncera la justice aux
nations.
- Il ne criera point, il n'élèvera point la
voix, Et ne la fera point entendre dans les rues.
- Il ne brisera point le
roseau cassé, Et il n'éteindra point la mèche qui
brûle encore; Il annoncera la justice selon la
vérité.
- Il ne se découragera point et ne se
relâchera point, Jusqu'à ce qu'il ait établi la
justice sur la terre, Et que les îles espèrent en sa
loi.
- Ainsi parle Dieu, l'Éternel, Qui a créé
les cieux et qui les a déployés, Qui a étendu la terre et
ses productions, Qui a donné la respiration à ceux qui la
peuplent, Et le souffle à ceux qui y marchent.
- Moi,
l'Éternel, je t'ai appelé pour le salut, Et je te prendrai
par la main, Je te garderai, et je t'établirai pour traiter alliance
avec le peuple, Pour être la lumière des nations,
- Pour
ouvrir les yeux des aveugles, Pour faire sortir de prison le captif, Et de leur
cachot ceux qui habitent dans les ténèbres.
- Je suis
l'Éternel, c'est là mon nom; Et je ne donnerai pas ma
gloire à un autre, Ni mon honneur aux idoles.
- Voici, les
premières choses se sont accomplies, Et je vous en annonce de nouvelles;
Avant qu'elles arrivent, je vous les prédis.
- Chantez à
l'Éternel un cantique nouveau, Chantez ses louanges aux
extrémités de la terre, Vous qui voguez sur la mer et vous qui la
peuplez, Iles et habitants des îles!
- Que le désert et ses
villes élèvent la voix! Que les villages occupés par
Kédar élèvent la voix! Que les habitants des rochers
tressaillent d'allégresse! Que du sommet des montagnes retentissent
des cris de joie!
- Qu'on rende gloire à l'Éternel,
Et que dans les îles on publie ses louanges!
- L'Éternel
s'avance comme un héros, Il excite son ardeur comme un homme de
guerre; Il élève la voix, il jette des cris, Il manifeste sa force
contre ses ennemis.
- J'ai longtemps gardé le silence, je me
suis tu, je me suis contenu; Je crierai comme une femme en travail, Je serai
haletant et je soufflerai tout à la fois.
- Je ravagerai montagnes
et collines, Et j'en dessécherai toute la verdure; Je changerai les
fleuves en terre ferme, Et je mettrai les étangs à sec.
- Je
ferai marcher les aveugles sur un chemin qu'ils ne connaissent pas, Je les
conduirai par des sentiers qu'ils ignorent; Je changerai devant eux les
ténèbres en lumière, Et les endroits tortueux en plaine:
Voilà ce que je ferai, et je ne les abandonnerai point.
- Ils
reculeront, ils seront confus, Ceux qui se confient aux idoles taillées,
Ceux qui disent aux idoles de fonte: Vous êtes nos dieux!
- Sourds,
écoutez! Aveugles, regardez et voyez!
- Qui est aveugle, sinon mon
serviteur, Et sourd comme mon messager que j'envoie? Qui est aveugle, comme
l'ami de Dieu, Aveugle comme le serviteur de
l'Éternel?
- Tu as vu beaucoup de choses, mais tu n'y as
point pris garde; On a ouvert les oreilles, mais on n'a point
entendu.
- L'Éternel a voulu, pour le bonheur
d'Israël, Publier une loi grande et magnifique.
- Et c'est un
peuple pillé et dépouillé! On les a tous
enchaînés dans des cavernes, Plongés dans des cachots; Ils
ont été mis au pillage, et personne qui les délivre!
Dépouillés, et personne qui dise: Restitue!
- Qui parmi vous
prêtera l'oreille à ces choses? Qui voudra s'y rendre
attentif et écouter à l'avenir?
- Qui a livré
Jacob au pillage, Et Israël aux pillards? N'est-ce pas
l'Éternel? Nous avons péché contre lui. Ils n'ont
point voulu marcher dans ses voies, Et ils n'ont point écouté
sa loi.
- Aussi a-t-il versé sur Israël l'ardeur de sa
colère Et la violence de la guerre; La guerre l'a embrasé de
toutes parts, et il n'a point compris; Elle l'a consumé, et il
n'y a point pris garde.
- Ainsi parle maintenant l'Éternel, qui t'a
créé, ô Jacob! Celui qui t'a formé, ô
Israël! Ne crains rien, car je te rachète, Je t'appelle par ton
nom: tu es à moi!
- Si tu traverses les eaux, je serai avec toi; Et
les fleuves, ils ne te submergeront point; Si tu marches dans le feu, tu ne te
brûleras pas, Et la flamme ne t'embrasera pas.
- Car je suis
l'Éternel, ton Dieu, Le Saint d'Israël, ton sauveur; Je
donne l'Égypte pour ta rançon, L'Éthiopie et Saba
à ta place.
- Parce que tu as du prix à mes yeux, Parce que
tu es honoré et que je t'aime, Je donne des hommes à ta place,
Et des peuples pour ta vie.
- Ne crains rien, car je suis avec toi; Je
ramènerai de l'orient ta race, Et je te rassemblerai de
l'occident.
- Je dirai au septentrion: Donne! Et au midi: Ne retiens
point! Fais venir mes fils des pays lointains, Et mes filles de
l'extrémité de la terre,
- Tous ceux qui s'appellent
de mon nom, Et que j'ai créés pour ma gloire, Que j'ai
formés et que j'ai faits.
- Qu'on fasse sortir le peuple
aveugle, qui a des yeux, Et les sourds, qui ont des oreilles.
- Que toutes
les nations se rassemblent, Et que les peuples se réunissent. Qui
d'entre eux a annoncé ces choses? Lesquels nous ont fait entendre les
premières prédictions? Qu'ils produisent leurs témoins
et établissent leur droit; Qu'on écoute et qu'on dise:
C'est vrai!
- Vous êtes mes témoins, dit
l'Éternel, Vous, et mon serviteur que j'ai choisi, Afin que vous
le sachiez, Que vous me croyiez et compreniez que c'est moi: Avant moi il
n'a point été formé de Dieu, Et après moi il
n'y en aura point.
- C'est moi, moi qui suis l'Éternel,
Et hors moi il n'y a point de sauveur.
- C'est moi qui ai
annoncé, sauvé, prédit, Ce n'est point parmi vous un
dieu étranger; Vous êtes mes témoins, dit
l'Éternel, C'est moi qui suis Dieu.
- Je le suis dès
le commencement, Et nul ne délivre de ma main; J'agirai: qui s'y
opposera?
- Ainsi parle l'Éternel, Votre rédempteur, le
Saint d'Israël: A cause de vous, j'envoie l'ennemi contre
Babylone, Et je fais descendre tous les fuyards, Même les
Chaldéens, sur les navires dont ils tiraient gloire.
- Je suis
l'Éternel, votre Saint, Le créateur d'Israël, votre
roi.
- Ainsi parle l'Éternel, Qui fraya dans la mer un chemin,
Et dans les eaux puissantes un sentier,
- Qui mit en campagne des chars et
des chevaux, Une armée et de vaillants guerriers, Soudain couchés
ensemble, pour ne plus se relever, Anéantis, éteints comme une
mèche:
- Ne pensez plus aux événements passés,
Et ne considérez plus ce qui est ancien.
- Voici, je vais faire une
chose nouvelle, sur le point d'arriver: Ne la connaîtrez-vous pas? Je
mettrai un chemin dans le désert, Et des fleuves dans la
solitude.
- Les bêtes des champs me glorifieront, Les chacals et les
autruches, Parce que j'aurai mis des eaux dans le désert, Des fleuves
dans la solitude, Pour abreuver mon peuple, mon élu.
- Le peuple
que je me suis formé Publiera mes louanges.
- Et tu ne m'as pas
invoqué, ô Jacob! Car tu t'es lassé de moi, ô
Israël!
- Tu ne m'as pas offert tes brebis en holocauste, Et tu
ne m'as pas honoré par tes sacrifices; Je ne t'ai point
tourmenté pour des offrandes, Et je ne t'ai point fatigué pour
de l'encens.
- Tu n'as pas à prix d'argent
acheté pour moi des aromates, Et tu ne m'as pas rassasié de la
graisse de tes sacrifices; Mais tu m'as tourmenté par tes
péchés, Tu m'as fatigué par tes
iniquités.
- C'est moi, moi qui efface tes transgressions pour
l'amour de moi, Et je ne me souviendrai plus de tes
péchés.
- Réveille ma mémoire, plaidons
ensemble, Parle toi-même, pour te justifier.
- Ton premier
père a péché, Et tes interprètes se sont
rebellés contre moi.
- C'est pourquoi j'ai traité en
profanes les chefs du sanctuaire, J'ai livré Jacob à la
destruction, Et Israël aux outrages.
- Écoute maintenant, ô Jacob, mon serviteur! O
Israël, que j'ai choisi!
- Ainsi parle l'Éternel, qui
t'a fait, Et qui t'a formé dès ta naissance, Celui qui est
ton soutien: Ne crains rien, mon serviteur Jacob, Mon Israël, que j'ai
choisi.
- Car je répandrai des eaux sur le sol
altéré, Et des ruisseaux sur la terre desséchée; Je
répandrai mon esprit sur ta race, Et ma bénédiction sur tes
rejetons.
- Ils pousseront comme au milieu de l'herbe, Comme les
saules près des courants d'eau.
- Celui-ci dira: Je suis
à l'Éternel; Celui-là se réclamera du nom de
Jacob; Cet autre écrira de sa main: à l'Éternel! Et
prononcera avec amour le nom d'Israël.
- Ainsi parle
l'Éternel, roi d'Israël et son rédempteur,
L'Éternel des armées: Je suis le premier et je suis le
dernier, Et hors moi il n'y a point de Dieu.
- Qui a, comme moi, fait
des prédictions (Qu'il le déclare et me le prouve!), Depuis
que j'ai fondé le peuple ancien? Qu'ils annoncent l'avenir et
ce qui doit arriver!
- N'ayez pas peur, et ne tremblez pas; Ne te
l'ai-je pas dès longtemps annoncé et déclaré?
Vous êtes mes témoins: Y a-t-il un autre Dieu que moi? Il n'y a
pas d'autre rocher, je n'en connais point.
- Ceux qui fabriquent
des idoles ne sont tous que vanité, Et leurs plus belles oeuvres ne
servent à rien; Elles le témoignent elles-mêmes: Elles
n'ont ni la vue, ni l'intelligence, Afin qu'ils soient dans la
confusion.
- Qui est-ce qui fabrique un dieu, ou fond une idole, Pour
n'en retirer aucune utilité?
- Voici, tous ceux qui y
travaillent seront confondus, Et les ouvriers ne sont que des hommes; Qu'ils
se réunissent tous, qu'ils se présentent, Et tous ensemble ils
seront tremblants et couverts de honte.
- Le forgeron fait une hache, Il
travaille avec le charbon, Et il la façonne à coups de marteau; Il
la forge d'un bras vigoureux; Mais a-t-il faim, le voilà sans force;
Ne boit-il pas d'eau, le voilà épuisé.
- Le
charpentier étend le cordeau, Fait un tracé au crayon,
Façonne le bois avec un couteau, Et marque ses dimensions avec le compas;
Et il produit une figure d'homme, Une belle forme humaine, Pour qu'elle
habite dans une maison.
- Il se coupe des cèdres, Il prend des
rouvres et des chênes, Et fait un choix parmi les arbres de la
forêt; Il plante des pins, Et la pluie les fait croître.
- Ces
arbres servent à l'homme pour brûler, Il en prend et il se
chauffe. Il y met aussi le feu pour cuire du pain; Et il en fait
également un dieu, qu'il adore, Il en fait une idole, devant laquelle
il se prosterne.
- Il brûle au feu la moitié de son bois,
Avec cette moitié il cuit de la viande, Il apprête un rôti,
et se rassasie; Il se chauffe aussi, et dit: Ha! Ha! Je me chauffe, je vois la
flamme!
- Et avec le reste il fait un dieu, son idole, Il se prosterne
devant elle, il l'adore, il l'invoque, Et s'écrie: Sauve-moi!
Car tu es mon dieu!
- Ils n'ont ni intelligence, ni entendement, Car
on leur a fermé les yeux pour qu'ils ne voient point, Et le coeur
pour qu'ils ne comprennent point.
- Il ne rentre pas en
lui-même, Et il n'a ni l'intelligence, ni le bon sens de dire:
J'en ai brûlé une moitié au feu, J'ai cuit du pain
sur les charbons, J'ai rôti de la viande et je l'ai mangée;
Et avec le reste je ferais une abomination! Je me prosternerais devant un
morceau de bois!
- Il se repaît de cendres, Son coeur abusé
l'égare, Et il ne sauvera point son âme, et ne dira point:
N'est-ce pas du mensonge que j'ai dans ma main?
- Souviens-toi de
ces choses, ô Jacob! O Israël! car tu es mon serviteur; Je t'ai
formé, tu es mon serviteur; Israël, je ne t'oublierai
pas.
- J'efface tes transgressions comme un nuage, Et tes
péchés comme une nuée; Reviens à moi, Car je
t'ai racheté.
- Cieux, réjouissez-vous! car
l'Éternel a agi; Profondeurs de la terre, retentissez
d'allégresse! Montagnes, éclatez en cris de joie! Vous aussi,
forêts, avec tous vos arbres! Car l'Éternel a racheté
Jacob, Il a manifesté sa gloire en Israël.
- Ainsi parle
l'Éternel, ton rédempteur, Celui qui t'a formé
dès ta naissance: Moi, l'Éternel, j'ai fait toutes choses,
Seul j'ai déployé les cieux, Seul j'ai étendu la
terre.
- J'anéantis les signes des prophètes de
mensonge, Et je proclame insensés les devins; Je fais reculer les sages,
Et je tourne leur science en folie.
- Je confirme la parole de mon
serviteur, Et j'accomplis ce que prédisent mes envoyés; Je dis
de Jérusalem: Elle sera habitée, Et des villes de Juda: Elles
seront rebâties; Et je relèverai leurs ruines.
- Je dis
à l'abîme: Dessèche-toi, Je tarirai tes
fleuves.
- Je dis de Cyrus: Il est mon berger, Et il accomplira toute ma
volonté; Il dira de Jérusalem: Qu'elle soit rebâtie! Et
du temple: Qu'il soit fondé!
- Ainsi parle l'Éternel à son oint, à
Cyrus,
- Qu'il tient par la main, Pour terrasser les nations devant
lui, Et pour relâcher la ceinture des rois, Pour lui ouvrir les portes,
Afin qu'elles ne soient plus fermées; Je marcherai devant toi,
J'aplanirai les chemins montueux, Je romprai les portes d'airain, Et je
briserai les verrous de fer.
- Je te donnerai des trésors
cachés, Des richesses enfouies, Afin que tu saches Que je suis
l'Éternel qui t'appelle par ton nom, Le Dieu
d'Israël.
- Pour l'amour de mon serviteur Jacob, Et
d'Israël, mon élu, Je t'ai appelé par ton nom, Je
t'ai parlé avec bienveillance, avant que tu me connusses.
- Je
suis l'Éternel, et il n'y en a point d'autre, Hors moi il
n'y a point de Dieu; Je t'ai ceint, avant que tu me
connusses.
- C'est afin que l'on sache, du soleil levant au soleil
couchant, Que hors moi il n'y a point de Dieu: Je suis l'Éternel,
et il n'y en a point d'autre.
- Je forme la lumière, et je
crée les ténèbres, Je donne la prospérité, et
je crée l'adversité; Moi, l'Éternel, je fais toutes
ces choses.
- Que les cieux répandent d'en haut Et que les
nuées laissent couler la justice! Que la terre s'ouvre, que le salut
y fructifie, Et qu'il en sorte à la fois la délivrance! Moi,
l'Éternel, je crée ces choses.
- Malheur à qui
conteste avec son créateur! -Vase parmi des vases de terre! -L'argile
dit-elle à celui qui la façonne: Que fais-tu? Et ton oeuvre: Il
n'as point de mains?
- Malheur à qui dit à son
père: Pourquoi m'as-tu engendré? Et à sa mère:
Pourquoi m'as-tu enfanté?
- Ainsi parle l'Éternel,
le Saint d'Israël, et son créateur: Veut-on me questionner sur
l'avenir, Me donner des ordres sur mes enfants et sur l'oeuvre de mes
mains?
- C'est moi qui ai fait la terre, Et qui sur elle ai
créé l'homme; C'est moi, ce sont mes mains qui ont
déployé les cieux, Et c'est moi qui ai disposé toute
leur armée.
- C'est moi qui ai suscité Cyrus dans ma
justice, Et j'aplanirai toutes ses voies; Il rebâtira ma ville, et
libérera mes captifs, Sans rançon ni présents, Dit
l'Éternel des armées.
- Ainsi parle
l'Éternel: Les gains de l'Égypte et les profits de
l'Éthiopie, Et ceux des Sabéens à la taille
élevée, Passeront chez toi et seront à toi; Ces peuples
marcheront à ta suite, Ils passeront enchaînés, Ils se
prosterneront devant toi, et te diront en suppliant: C'est auprès de
toi seulement que se trouve Dieu, Et il n'y a point d'autre Dieu que
lui.
- Mais tu es un Dieu qui te caches, Dieu d'Israël,
sauveur!
- Ils sont tous honteux et confus, Ils s'en vont tous avec
ignominie, Les fabricateurs d'idoles.
- C'est par
l'Éternel qu'Israël obtient le salut, Un salut
éternel; Vous ne serez ni honteux ni confus, Jusque dans
l'éternité.
- Car ainsi parle l'Éternel, Le
créateur des cieux, le seul Dieu, Qui a formé la terre, qui
l'a faite et qui l'a affermie, Qui l'a créée pour
qu'elle ne fût pas déserte, Qui l'a formée pour
qu'elle fût habitée: Je suis l'Éternel, et il
n'y en a point d'autre.
- Je n'ai point parlé en
cachette, Dans un lieu ténébreux de la terre; Je n'ai point
dit à la postérité de Jacob: Cherchez-moi vainement! Moi,
l'Éternel, je dis ce qui est vrai, Je proclame ce qui est
droit.
- Assemblez-vous et venez, approchez ensemble,
Réchappés des nations! Ils n'ont point d'intelligence,
ceux qui portent leur idole de bois, Et qui invoquent un dieu incapable de
sauver.
- Déclarez-le, et faites-les venir! Qu'ils prennent
conseil les uns des autres! Qui a prédit ces choses dès le
commencement, Et depuis longtemps les a annoncées? N'est-ce pas moi,
l'Éternel? Il n'y a point d'autre Dieu que moi, Je suis le
seul Dieu juste et qui sauve.
- Tournez-vous vers moi, et vous serez
sauvés, Vous tous qui êtes aux extrémités de la
terre! Car je suis Dieu, et il n'y en a point d'autre.
- Je le
jure par moi-même, La vérité sort de ma bouche et ma parole
ne sera point révoquée: Tout genou fléchira devant moi,
Toute langue jurera par moi.
- En l'Éternel seul, me dira-t-on,
résident la justice et la force; A lui viendront, pour être
confondus, Tous ceux qui étaient irrités contre lui.
- Par
l'Éternel seront justifiés et glorifiés Tous les
descendants d'Israël.
- Bel s'écroule, Nebo tombe; On met leurs idoles sur des
animaux, sur des bêtes; Vous les portiez, et les voilà
chargées, Devenues un fardeau pour l'animal
fatigué!
- Ils sont tombés, ils se sont
écroulés ensemble, Ils ne peuvent sauver le fardeau, Et ils
s'en vont eux-mêmes en captivité.
- Écoutez-moi,
maison de Jacob, Et vous tous, restes de la maison d'Israël, Vous que
j'ai pris à ma charge dès votre origine, Que j'ai
portés dès votre naissance!
- Jusqu'à votre
vieillesse je serai le même, Jusqu'à votre vieillesse je vous
soutiendrai; Je l'ai fait, et je veux encore vous porter, Vous soutenir et
vous sauver.
- A qui me comparerez-vous, pour le faire mon égal? A
qui me ferez-vous ressembler, pour que nous soyons semblables?
- Ils
versent l'or de leur bourse, Et pèsent l'argent à la
balance; Ils paient un orfèvre, pour qu'il en fasse un dieu, Et ils
adorent et se prosternent.
- Ils le portent, ils le chargent sur
l'épaule, Ils le mettent en place, et il y reste; Il ne bouge pas de
sa place; Puis on crie vers lui, mais il ne répond pas, Il ne sauve pas
de la détresse.
- Souvenez-vous de ces choses, et soyez des hommes!
Pécheurs, rentrez en vous-mêmes!
- Souvenez-vous de ce qui
s'est passé dès les temps anciens; Car je suis Dieu, et il
n'y en a point d'autre, Je suis Dieu, et nul n'est semblable
à moi.
- J'annonce dès le commencement ce qui doit
arriver, Et longtemps d'avance ce qui n'est pas encore accompli; Je dis:
Mes arrêts subsisteront, Et j'exécuterai toute ma
volonté.
- C'est moi qui appelle de l'orient un oiseau de
proie, D'une terre lointaine un homme pour accomplir mes desseins, Je
l'ai dit, et je le réaliserai; Je l'ai conçu, et je
l'exécuterai.
- Écoutez-moi, gens endurcis de coeur,
Ennemis de la droiture!
- Je fais approcher ma justice: elle n'est pas
loin; Et mon salut: il ne tardera pas. Je mettrai le salut en Sion, Et ma gloire
sur Israël.
- Descends, et assieds-toi dans la poussière, Vierge, fille de
Babylone! Assieds-toi à terre, sans trône, Fille des
Chaldéens! On ne t'appellera plus délicate et
voluptueuse.
- Prends les meules, et mouds de la farine; Ote ton voile,
relève les pans de ta robe, Découvre tes jambes, traverse les
fleuves!
- Ta nudité sera découverte, Et ta honte sera vue.
J'exercerai ma vengeance, Je n'épargnerai personne.
-
- Notre rédempteur, c'est celui qui s'appelle
l'Éternel des armées, C'est le Saint d'Israël.
-
- Assieds-toi en silence, et va dans les ténèbres, Fille
des Chaldéens! On ne t'appellera plus la souveraine des
royaumes.
- J'étais irrité contre mon peuple,
J'avais profané mon héritage, Et je les avais livrés
entre tes mains: Tu n'as pas eu pour eux de la compassion, Tu as durement
appesanti ton joug sur le vieillard.
- Tu disais: A toujours je serai
souveraine! Tu n'as point mis dans ton esprit, Tu n'as point
songé que cela prendrait fin.
- Écoute maintenant ceci,
voluptueuse, Qui t'assieds avec assurance, Et qui dis en ton coeur: Moi, et
rien que moi! Je ne serai jamais veuve, Et je ne serai jamais privée
d'enfants!
- Ces deux choses t'arriveront subitement, au
même jour, La privation d'enfants et le veuvage; Elles fondront en
plein sur toi, Malgré la multitude de tes sortilèges,
Malgré le grand nombre de tes enchantements.
- Tu avais confiance
dans ta méchanceté, Tu disais: Personne ne me voit! Ta sagesse et
ta science t'ont séduite. Et tu disais en ton coeur: Moi, et rien que
moi!
- Le malheur viendra sur toi, Sans que tu en voies l'aurore; La
calamité tombera sur toi, Sans que tu puisses la conjurer; Et la ruine
fondra sur toi tout à coup, A l'improviste.
- Reste donc au
milieu de tes enchantements Et de la multitude de tes sortilèges,
Auxquels tu as consacré ton travail dès ta jeunesse;
Peut-être pourras-tu en tirer profit, Peut-être deviendras-tu
redoutable.
- Tu t'es fatiguée à force de consulter:
Qu'ils se lèvent donc et qu'ils te sauvent, Ceux qui connaissent
le ciel, Qui observent les astres, Qui annoncent, d'après les
nouvelles lunes, Ce qui doit t'arriver!
- Voici, ils sont comme de la
paille, le feu les consume, Ils ne sauveront pas leur vie des flammes: Ce ne
sera pas du charbon dont on se chauffe, Ni un feu auprès duquel on
s'assied.
- Tel sera le sort de ceux que tu te fatiguais à
consulter. Et ceux avec qui tu as trafiqué dès ta jeunesse Se
disperseront chacun de son côté: Il n'y aura personne qui
vienne à ton secours.
- Écoutez ceci, maison de Jacob, Vous qui portez le nom
d'Israël, Et qui êtes sortis des eaux de Juda; Vous qui jurez par
le nom de l'Éternel, Et qui invoquez le Dieu d'Israël, Mais
sans vérité ni droiture!
- Car ils prennent leur nom de la
ville sainte, Et ils s'appuient sur le Dieu d'Israël, Dont le nom
est l'Éternel des armées.
- Dès longtemps
j'ai fait les premières prédictions, Elles sont sorties de ma
bouche, et je les ai publiées: Soudain j'ai agi, et elles se sont
accomplies.
- Sachant que tu es endurci, Que ton cou est une barre de fer,
Et que tu as un front d'airain,
- Je t'ai annoncé
dès longtemps ces choses, je te les ai déclarées avant
qu'elles arrivassent, Afin que tu ne dises pas: C'est mon idole qui les
a faites, C'est mon image taillée ou mon image en fonte qui les a
ordonnées.
- Tu entends! Considère tout cela! Et vous, ne
l'avouerez-vous pas?... Maintenant, je t'annonce des choses nouvelles,
Cachées, inconnues de toi.
- Elles se produisent à
présent, et n'appartiennent point au passé; Jusqu'à
leur avènement tu n'en avais aucune connaissance, Afin que tu ne
dises pas: Voici, je le savais.
- Tu n'en as rien appris, tu n'en
as rien su, Et jadis ton oreille n'en a point été
frappée: Car je savais que tu serais infidèle, Et que dès
ta naissance tu fus appelé rebelle.
- A cause de mon nom, je
suspends ma colère; A cause de ma gloire, je me contiens envers toi, Pour
ne pas t'exterminer.
- Je t'ai mis au creuset, mais non pour
retirer de l'argent; Je t'ai éprouvé dans la fournaise de
l'adversité.
- C'est pour l'amour de moi, pour
l'amour de moi, que je veux agir; Car comment mon nom serait-il
profané? Je ne donnerai pas ma gloire à un
autre.
- Écoute-moi, Jacob! Et toi, Israël, que j'ai
appelé! C'est moi, moi qui suis le premier, C'est aussi moi qui
suis le dernier.
- Ma main a fondé la terre, Et ma droite a
étendu les cieux: Je les appelle, et aussitôt ils se
présentent.
- Vous tous, assemblez-vous, et écoutez! Qui
d'entre eux a annoncé ces choses? Celui que l'Éternel aime
exécutera sa volonté contre Babylone, Et son bras
s'appesantira sur les Chaldéens.
- Moi, moi, j'ai
parlé, et je l'ai appelé; Je l'ai fait venir, et son
oeuvre réussira.
- Approchez-vous de moi, et écoutez!
Dès le commencement, je n'ai point parlé en cachette,
Dès l'origine de ces choses, j'ai été là. Et
maintenant, le Seigneur, l'Éternel, m'a envoyé avec son
esprit.
- Ainsi parle l'Éternel, ton rédempteur, le
Saint d'Israël: Moi, l'Éternel, ton Dieu, je t'instruis
pour ton bien, Je te conduis dans la voie que tu dois suivre.
- Oh! si tu
étais attentif à mes commandements! Ton bien-être serait
comme un fleuve, Et ton bonheur comme les flots de la mer;
- Ta
postérité serait comme le sable, Et les fruits de tes entrailles
comme les grains de sable; Ton nom ne serait point effacé, anéanti
devant moi.
- Sortez de Babylone, fuyez du milieu des Chaldéens!
Avec une voix d'allégresse annoncez-le, publiez-le, Faites-le savoir
jusqu'à l'extrémité de la terre, Dites:
L'Éternel a racheté son serviteur Jacob!
- Et ils
n'auront pas soif dans les déserts où il les conduira: Il fera
jaillir pour eux l'eau du rocher, Il fendra le rocher, Et l'eau
coulera.
- Il n'y a point de paix pour les méchants, dit
l'Éternel.
- Iles, écoutez-moi! Peuples lointains, soyez attentifs!
L'Éternel m'a appelé dès ma naissance, Il m'a
nommé dès ma sortie des entrailles maternelles.
- Il a rendu
ma bouche semblable à un glaive tranchant, Il m'a couvert de
l'ombre de sa main; Il a fait de moi une flèche aiguë, Il
m'a caché dans son carquois.
- Et il m'a dit: Tu es mon
serviteur, Israël en qui je me glorifierai.
- Et moi j'ai dit:
C'est en vain que j'ai travaillé, C'est pour le vide et le
néant que j'ai consumé ma force; Mais mon droit est
auprès de l'Éternel, Et ma récompense auprès de
mon Dieu.
- Maintenant, l'Éternel parle, Lui qui m'a
formé dès ma naissance Pour être son serviteur, Pour ramener
à lui Jacob, Et Israël encore dispersé; Car je suis
honoré aux yeux de l'Éternel, Et mon Dieu est ma
force.
- Il dit: C'est peu que tu sois mon serviteur Pour relever les
tribus de Jacob Et pour ramener les restes d'Israël: Je
t'établis pour être la lumière des nations, Pour porter
mon salut jusqu'aux extrémités de la terre.
- Ainsi
parle l'Éternel, le rédempteur, le Saint d'Israël, A
celui qu'on méprise, qui est en horreur au peuple, A l'esclave
des puissants: Des rois le verront, et ils se lèveront, Des princes, et
ils se prosterneront, A cause de l'Éternel, qui est fidèle, Du
Saint d'Israël, qui t'a choisi.
- Ainsi parle
l'Éternel: Au temps de la grâce je t'exaucerai, Et au jour
du salut je te secourrai; Je te garderai, et je t'établirai pour
traiter alliance avec le peuple, Pour relever le pays, Et pour distribuer les
héritages désolés;
- Pour dire aux captifs: Sortez!
Et à ceux qui sont dans les ténèbres: Paraissez! Ils
paîtront sur les chemins, Et ils trouveront des pâturages sur tous
les coteaux.
- Ils n'auront pas faim et ils n'auront pas soif; Le
mirage et le soleil ne les feront point souffrir; Car celui qui a pitié
d'eux sera leur guide, Et il les conduira vers des sources
d'eaux.
- Je changerai toutes mes montagnes en chemins, Et mes routes
seront frayées.
- Les voici, ils viennent de loin, Les uns du
septentrion et de l'occident, Les autres du pays de Sinim.
- Cieux,
réjouissez-vous! Terre, sois dans l'allégresse! Montagnes,
éclatez en cris de joie! Car l'Éternel console son peuple, Il
a pitié de ses malheureux.
- Sion disait: L'Éternel
m'abandonne, Le Seigneur m'oublie! -
- Une femme oublie-t-elle
l'enfant qu'elle allaite? N'a-t-elle pas pitié du fruit de
ses entrailles? Quand elle l'oublierait, Moi je ne t'oublierai
point.
- Voici, je t'ai gravée sur mes mains; Tes murs sont
toujours devant mes yeux.
- Tes fils accourent; Ceux qui t'avaient
détruite et ravagée Sortiront du milieu de toi.
- Porte tes
yeux alentour, et regarde: Tous ils s'assemblent, ils viennent vers toi. Je
suis vivant! dit l'Éternel, Tu les revêtiras tous comme une
parure, Tu t'en ceindras comme une fiancée.
- Dans tes places
ravagées et désertes, Dans ton pays ruiné, Tes habitants
seront désormais à l'étroit; Et ceux qui te
dévoraient s'éloigneront.
- Ils répéteront
à tes oreilles, Ces fils dont tu fus privée: L'espace est trop
étroit pour moi; Fais-moi de la place, pour que je puisse
m'établir.
- Et tu diras en ton coeur: Qui me les a
engendrés? Car j'étais sans enfants, j'étais
stérile. J'étais exilée, répudiée: qui
les a élevés? J'étais restée seule: ceux-ci,
où étaient-ils?
- Ainsi a parlé le Seigneur,
l'Éternel: Voici: Je lèverai ma main vers les nations, Je
dresserai ma bannière vers les peuples; Et ils ramèneront tes fils
entre leurs bras, Ils porteront tes filles sur les épaules.
- Des
rois seront tes nourriciers, et leurs princesses tes nourrices; Ils se
prosterneront devant toi la face contre terre, Et ils lécheront la
poussière de tes pieds, Et tu sauras que je suis l'Éternel, Et
que ceux qui espèrent en moi ne seront point confus.
- Le butin du
puissant lui sera-t-il enlevé? Et la capture faite sur le juste
échappera-t-elle? -
- Oui, dit l'Éternel, la capture du
puissant lui sera enlevée, Et le butin du tyran lui échappera; Je
combattrai tes ennemis, Et je sauverai tes fils.
- Je ferai manger
à tes oppresseurs leur propre chair; Ils s'enivreront de leur sang
comme du moût; Et toute chair saura que je suis l'Éternel, ton
sauveur, Ton rédempteur, le puissant de Jacob.
- Ainsi parle l'Éternel:
Où est la lettre de divorce par laquelle j'ai répudié
votre mère? Ou bien, auquel de mes créanciers vous ai-je vendus?
Voici, c'est à cause de vos iniquités que vous avez
été vendus, Et c'est à cause de vos
péchés que votre mère a été
répudiée.
- Je suis venu: pourquoi n'y avait-il
personne? J'ai appelé: pourquoi personne n'a-t-il répondu?
Ma main est-elle trop courte pour racheter? N'ai-je pas assez de force pour
délivrer? Par ma menace, je dessèche la mer, Je réduis les
fleuves en désert; Leurs poissons se corrompent, faute d'eau, Et ils
périssent de soif.
- Je revêts les cieux
d'obscurité, Et je fais d'un sac leur couverture.
- Le
Seigneur, l'Éternel, m'a donné une langue exercée,
Pour que je sache soutenir par la parole celui qui est abattu; Il
éveille, chaque matin, il éveille mon oreille, Pour que
j'écoute comme écoutent des disciples.
- Le Seigneur,
l'Éternel, m'a ouvert l'oreille, Et je n'ai point
résisté, Je ne me suis point retiré en
arrière.
- J'ai livré mon dos à ceux qui me
frappaient, Et mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe; Je
n'ai pas dérobé mon visage Aux ignominies et aux
crachats.
- Mais le Seigneur, l'Éternel, m'a secouru;
C'est pourquoi je n'ai point été déshonoré,
C'est pourquoi j'ai rendu mon visage semblable à un caillou,
Sachant que je ne serais point confondu.
- Celui qui me justifie est
proche: Qui disputera contre moi? Comparaissons ensemble! Qui est mon
adversaire? Qu'il s'avance vers moi!
- Voici, le Seigneur,
l'Éternel, me secourra: Qui me condamnera? Voici, ils tomberont tous
en lambeaux comme un vêtement, La teigne les
dévorera.
- Quiconque parmi vous craint l'Éternel,
Qu'il écoute la voix de son serviteur! Quiconque marche dans
l'obscurité et manque de lumière, Qu'il se confie dans le
nom de l'Éternel, Et qu'il s'appuie sur son
Dieu!
- Voici, vous tous qui allumez un feu, Et qui êtes
armés de torches, Allez au milieu de votre feu et de vos torches
enflammées! C'est par ma main que ces choses vous arriveront; Vous
vous coucherez dans la douleur.
- Écoutez-moi, vous qui poursuivez la justice, Qui cherchez
l'Éternel! Portez les regards sur le rocher d'où vous avez
été taillés, Sur le creux de la fosse d'où vous
avez été tirés.
- Portez les regards sur Abraham
votre père, Et sur Sara qui vous a enfantés; Car lui seul je
l'ai appelé, Je l'ai béni et
multiplié.
- Ainsi l'Éternel a pitié de Sion, Il
a pitié de toutes ses ruines; Il rendra son désert semblable
à un Éden, Et sa terre aride à un jardin de
l'Éternel. La joie et l'allégresse se trouveront au milieu
d'elle, Les actions de grâces et le chant des cantiques.
- Mon
peuple, sois attentif! Ma nation, prête-moi l'oreille! Car la loi
sortira de moi, Et j'établirai ma loi pour être la
lumière des peuples.
- Ma justice est proche, mon salut va
paraître, Et mes bras jugeront les peuples; Les îles
espéreront en moi, Elles se confieront en mon bras.
- Levez les
yeux vers le ciel, et regardez en bas sur la terre! Car les cieux
s'évanouiront comme une fumée, La terre tombera en lambeaux
comme un vêtement, Et ses habitants périront comme des mouches;
Mais mon salut durera éternellement, Et ma justice n'aura point de
fin.
- Écoutez-moi, vous qui connaissez la justice, Peuple, qui as
ma loi dans ton coeur! Ne craignez pas l'opprobre des hommes, Et ne tremblez
pas devant leurs outrages.
- Car la teigne les dévorera comme un
vêtement, Et la gerce les rongera comme de la laine; Mais ma justice
durera éternellement, Et mon salut s'étendra d'âge
en âge.
- Réveille-toi, réveille-toi! revêts-toi
de force, bras de l'Éternel! Réveille-toi, comme aux jours
d'autrefois, Dans les anciens âges! N'est-ce pas toi qui abattis
l'Égypte, Qui transperças le monstre?
- N'est-ce pas
toi qui mis à sec la mer, Les eaux du grand abîme, Qui frayas dans
les profondeurs de la mer Un chemin pour le passage des
rachetés?
- Ainsi les rachetés de l'Éternel
retourneront, Ils iront à Sion avec chants de triomphe, Et une joie
éternelle couronnera leur tête; L'allégresse et la joie
s'approcheront, La douleur et les gémissements
s'enfuiront.
- C'est moi, c'est moi qui vous console. Qui
es-tu, pour avoir peur de l'homme mortel, Et du fils de l'homme, pareil
à l'herbe?
- Et tu oublierais l'Éternel, qui t'a
fait, Qui a étendu les cieux et fondé la terre! Et tu tremblerais
incessamment tout le jour Devant la colère de l'oppresseur, Parce
qu'il cherche à détruire! Où donc est la colère
de l'oppresseur?
- Bientôt celui qui est courbé sous les
fers sera délivré; Il ne mourra pas dans la fosse, Et son pain ne
lui manquera pas.
- Je suis l'Éternel, ton Dieu, Qui
soulève la mer et fais mugir ses flots. L'Éternel des
armées est son nom.
- Je mets mes paroles dans ta bouche, Et je te
couvre de l'ombre de ma main, Pour étendre de nouveaux cieux et
fonder une nouvelle terre, Et pour dire à Sion: Tu es mon
peuple!
- Réveille-toi, réveille-toi! lève-toi,
Jérusalem, Qui as bu de la main de l'Éternel la coupe de sa
colère, Qui as bu, sucé jusqu'à la lie la coupe
d'étourdissement!
- Il n'y en a aucun pour la conduire De
tous les fils qu'elle a enfantés, Il n'y en a aucun pour la
prendre par la main De tous les fils qu'elle a
élevés.
- Ces deux choses te sont arrivées: -Qui te
plaindra? -Le ravage et la ruine, la famine et l'épée. -Qui
suis-je pour te consoler? -
- Tes fils en défaillance gisaient
à tous les coins de rues, Comme le cerf dans un filet, Chargés de
la colère de l'Éternel, Des menaces de ton
Dieu.
- C'est pourquoi, écoute ceci, malheureuse, Ivre, mais
non de vin!
- Ainsi parle ton Seigneur, l'Éternel, Ton Dieu,
qui défend son peuple: Voici, je prends de ta main la coupe
d'étourdissement, La coupe de ma colère; Tu ne la boiras
plus!
- Je la mettrai dans la main de tes oppresseurs, Qui te disaient:
Courbe-toi, et nous passerons! Tu faisais alors de ton dos comme une terre,
Comme une rue pour les passants.
- Réveille-toi! réveille-toi! revêts ta parure,
Sion! Revêts tes habits de fête, Jérusalem, ville sainte! Car
il n'entrera plus chez toi ni incirconcis ni impur.
- Secoue ta
poussière, lève-toi, Mets-toi sur ton séant,
Jérusalem! Détache les liens de ton cou, Captive, fille de
Sion!
- Car ainsi parle l'Éternel: C'est gratuitement que
vous avez été vendus, Et ce n'est pas à prix
d'argent que vous serez rachetés.
- Car ainsi parle le
Seigneur, l'Éternel: Jadis mon peuple descendit en Égypte,
pour y séjourner; Puis l'Assyrien l'opprima sans
cause.
- Et maintenant, qu'ai-je à faire, dit
l'Éternel, Quand mon peuple a été gratuitement
enlevé? Ses tyrans poussent des cris, dit l'Éternel, Et toute
la durée du jour mon nom est outragé.
- C'est pourquoi
mon peuple connaîtra mon nom; C'est pourquoi il saura, en ce jour, Que
c'est moi qui parle: me voici!
- Qu'ils sont beaux sur les
montagnes, Les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles, Qui publie la
paix! De celui qui apporte de bonnes nouvelles, Qui publie le salut! De celui
qui dit à Sion: ton Dieu règne!
- La voix de tes sentinelles
retentit; Elles élèvent la voix, Elles poussent ensemble des cris
d'allégresse; Car de leurs propres yeux elles voient Que
l'Éternel ramène Sion.
- Éclatez ensemble en cris
de joie, Ruines de Jérusalem! Car l'Éternel console son
peuple, Il rachète Jérusalem.
- L'Éternel
découvre le bras de sa sainteté, Aux yeux de toutes les nations;
Et toutes les extrémités de la terre verront Le salut de notre
Dieu.
- Partez, partez, sortez de là! Ne touchez rien d'impur!
Sortez du milieu d'elle! Purifiez-vous, vous qui portez les vases de
l'Éternel!
- Ne sortez pas avec précipitation, Ne partez
pas en fuyant; Car l'Éternel ira devant vous, Et le Dieu
d'Israël fermera votre marche.
- Voici, mon serviteur
prospérera; Il montera, il s'élèvera, il
s'élèvera bien haut.
- De même qu'il a
été pour plusieurs un sujet d'effroi, -Tant son visage
était défiguré, Tant son aspect différait de celui
des fils de l'homme, -
- De même il sera pour beaucoup de
peuples un sujet de joie; Devant lui des rois fermeront la bouche; Car ils
verront ce qui ne leur avait point été raconté, Ils
apprendront ce qu'ils n'avaient point entendu.
- Qui a cru à ce qui nous
était annoncé? Qui a reconnu le bras de
l'Éternel?
- Il s'est élevé devant lui comme
une faible plante, Comme un rejeton qui sort d'une terre
desséchée; Il n'avait ni beauté, ni éclat pour
attirer nos regards, Et son aspect n'avait rien pour nous
plaire.
- Méprisé et abandonné des hommes, Homme de
douleur et habitué à la souffrance, Semblable à celui dont
on détourne le visage, Nous l'avons dédaigné, nous
n'avons fait de lui aucun cas.
- Cependant, ce sont nos souffrances
qu'il a portées, C'est de nos douleurs qu'il s'est
chargé; Et nous l'avons considéré comme puni,
Frappé de Dieu, et humilié.
- Mais il était
blessé pour nos péchés, Brisé pour nos
iniquités; Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur
lui, Et c'est par ses meurtrissures que nous sommes
guéris.
- Nous étions tous errants comme des brebis, Chacun
suivait sa propre voie; Et l'Éternel a fait retomber sur lui
l'iniquité de nous tous.
- Il a été
maltraité et opprimé, Et il n'a point ouvert la bouche,
Semblable à un agneau qu'on mène à la boucherie, A une
brebis muette devant ceux qui la tondent; Il n'a point ouvert la
bouche.
- Il a été enlevé par l'angoisse et le
châtiment; Et parmi ceux de sa génération, qui a cru
Qu'il était retranché de la terre des vivants Et frappé
pour les péchés de mon peuple?
- On a mis son
sépulcre parmi les méchants, Son tombeau avec le riche,
Quoiqu'il n'eût point commis de violence Et qu'il n'y
eût point de fraude dans sa bouche.
- Il a plu à
l'Éternel de le briser par la souffrance... Après avoir
livré sa vie en sacrifice pour le péché, Il verra une
postérité et prolongera ses jours; Et l'oeuvre de
l'Éternel prospérera entre ses mains.
- A cause du
travail de son âme, il rassasiera ses regards; Par sa connaissance mon
serviteur juste justifiera beaucoup d'hommes, Et il se chargera de leurs
iniquités.
- C'est pourquoi je lui donnerai sa part avec les
grands; Il partagera le butin avec les puissants, Parce qu'il s'est
livré lui-même à la mort, Et qu'il a été
mis au nombre des malfaiteurs, Parce qu'il a porté les
péchés de beaucoup d'hommes, Et qu'il a
intercédé pour les coupables.
- Réjouis-toi, stérile, toi qui n'enfantes
plus! Fais éclater ton allégresse et ta joie, toi qui n'as
plus de douleurs! Car les fils de la délaissée seront plus
nombreux Que les fils de celle qui est mariée, dit
l'Éternel.
- Élargis l'espace de ta tente; Qu'on
déploie les couvertures de ta demeure: Ne retiens pas! Allonge tes
cordages, Et affermis tes pieux!
- Car tu te répandras à
droite et à gauche; Ta postérité envahira des nations, Et
peuplera des villes désertes.
- Ne crains pas, car tu ne seras
point confondue; Ne rougis pas, car tu ne seras pas déshonorée;
Mais tu oublieras la honte de ta jeunesse, Et tu ne te souviendras plus de
l'opprobre de ton veuvage.
- Car ton créateur est ton
époux: L'Éternel des armées est son nom; Et ton
rédempteur est le Saint d'Israël: Il se nomme Dieu de toute la
terre;
- Car l'Éternel te rappelle comme une femme
délaissée et au coeur attristé, Comme une épouse de
la jeunesse qui a été répudiée, dit ton
Dieu.
- Quelques instants je t'avais abandonnée, Mais avec une
grande affection je t'accueillerai;
- Dans un instant de
colère, je t'avais un moment dérobé ma face, Mais avec
un amour éternel j'aurai compassion de toi, Dit ton
rédempteur, l'Éternel.
- Il en sera pour moi comme des
eaux de Noé: J'avais juré que les eaux de Noé ne se
répandraient plus sur la terre; Je jure de même de ne plus
m'irriter contre toi Et de ne plus te menacer.
- Quand les montagnes
s'éloigneraient, Quand les collines chancelleraient, Mon amour ne
s'éloignera point de toi, Et mon alliance de paix ne chancellera
point, Dit l'Éternel, qui a compassion de toi.
- Malheureuse,
battue de la tempête, et que nul ne console! Voici, je garnirai tes
pierres d'antimoine, Et je te donnerai des fondements de saphir;
- Je
ferai tes créneaux de rubis, Tes portes d'escarboucles, Et toute ton
enceinte de pierres précieuses.
- Tous tes fils seront disciples de
l'Éternel, Et grande sera la postérité de tes
fils.
- Tu seras affermie par la justice; Bannis l'inquiétude,
car tu n'as rien à craindre, Et la frayeur, car elle n'approchera
pas de toi.
- Si l'on forme des complots, cela ne viendra pas de moi;
Quiconque se liguera contre toi tombera sous ton pouvoir.
- Voici,
j'ai créé l'ouvrier qui souffle le charbon au feu, Et qui
fabrique une arme par son travail; Mais j'ai créé aussi le
destructeur pour la briser.
- Toute arme forgée contre toi sera
sans effet; Et toute langue qui s'élèvera en justice contre
toi, Tu la condamneras. Tel est l'héritage des serviteurs de
l'Éternel, Tel est le salut qui leur viendra de moi, Dit
l'Éternel.
- Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, Même celui qui
n'a pas d'argent! Venez, achetez et mangez, Venez, achetez du vin et du
lait, sans argent, sans rien payer!
- Pourquoi pesez-vous de l'argent
pour ce qui ne nourrit pas? Pourquoi travaillez-vous pour ce qui ne rassasie
pas? Écoutez-moi donc, et vous mangerez ce qui est bon, Et votre
âme se délectera de mets succulents.
- Prêtez
l'oreille, et venez à moi, Écoutez, et votre âme vivra:
Je traiterai avec vous une alliance éternelle, Pour rendre durables mes
faveurs envers David.
- Voici, je l'ai établi comme
témoin auprès des peuples, Comme chef et dominateur des
peuples.
- Voici, tu appelleras des nations que tu ne connais pas, Et les
nations qui ne te connaissent pas accourront vers toi, A cause de
l'Éternel, ton Dieu, Du Saint d'Israël, qui te
glorifie.
- Cherchez l'Éternel pendant qu'il se trouve;
Invoquez-le, tandis qu'il est près.
- Que le méchant
abandonne sa voie, Et l'homme d'iniquité ses pensées;
Qu'il retourne à l'Éternel, qui aura pitié de lui,
A notre Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner.
- Car mes pensées
ne sont pas vos pensées, Et vos voies ne sont pas mes voies, Dit
l'Éternel.
- Autant les cieux sont élevés
au-dessus de la terre, Autant mes voies sont élevées au-dessus de
vos voies, Et mes pensées au-dessus de vos pensées.
- Comme
la pluie et la neige descendent des cieux, Et n'y retournent pas Sans avoir
arrosé, fécondé la terre, et fait germer les plantes, Sans
avoir donné de la semence au semeur Et du pain à celui qui
mange,
- Ainsi en est-il de ma parole, qui sort de ma bouche: Elle ne
retourne point à moi sans effet, Sans avoir exécuté ma
volonté Et accompli mes desseins.
- Oui, vous sortirez avec joie,
Et vous serez conduits en paix; Les montagnes et les collines éclateront
d'allégresse devant vous, Et tous les arbres de la campagne battront
des mains.
- Au lieu de l'épine s'élèvera le
cyprès, Au lieu de la ronce croîtra le myrte; Et ce sera pour
l'Éternel une gloire, Un monument perpétuel,
impérissable.
- Ainsi parle l'Éternel: Observez ce qui est droit, et
pratiquez ce qui est juste; Car mon salut ne tardera pas à venir, Et ma
justice à se manifester.
- Heureux l'homme qui fait cela, Et le
fils de l'homme qui y demeure ferme, Gardant le sabbat, pour ne point le
profaner, Et veillant sur sa main, pour ne commettre aucun mal!
- Que
l'étranger qui s'attache à l'Éternel ne dise
pas: L'Éternel me séparera de son peuple! Et que l'eunuque
ne dise pas: Voici, je suis un arbre sec!
- Car ainsi parle
l'Éternel: Aux eunuques qui garderont mes sabbats, Qui choisiront ce
qui m'est agréable, Et qui persévéreront dans mon
alliance,
- Je donnerai dans ma maison et dans mes murs une place et un
nom Préférables à des fils et à des filles; Je leur
donnerai un nom éternel, Qui ne périra pas.
- Et les
étrangers qui s'attacheront à l'Éternel pour le
servir, Pour aimer le nom de l'Éternel, Pour être ses
serviteurs, Tous ceux qui garderont le sabbat, pour ne point le profaner, Et qui
persévéreront dans mon alliance,
- Je les amènerai
sur ma montagne sainte, Et je les réjouirai dans ma maison de
prière; Leurs holocaustes et leurs sacrifices seront agréés
sur mon autel; Car ma maison sera appelée une maison de prière
pour tous les peuples.
- Le Seigneur, l'Éternel, parle, Lui qui
rassemble les exilés d'Israël: Je réunirai d'autres
peuples à lui, aux siens déjà
rassemblés.
- Vous toutes, bêtes des champs, Venez pour
manger, vous toutes, bêtes de la forêt!
- Ses gardiens sont
tous aveugles, sans intelligence; Ils sont tous des chiens muets, incapables
d'aboyer; Ils ont des rêveries, se tiennent couchés, Aiment
à sommeiller.
- Et ce sont des chiens voraces, insatiables; Ce sont
des bergers qui ne savent rien comprendre; Tous suivent leur propre voie, Chacun
selon son intérêt, jusqu'au dernier: -
- Venez, je vais
chercher du vin, Et nous boirons des liqueurs fortes! Nous en ferons autant
demain, Et beaucoup plus encore!
- Le juste périt, et nul n'y prend garde; Les gens de bien
sont enlevés, et nul ne fait attention Que c'est par suite de la
malice que le juste est enlevé.
- Il entrera dans la paix, Il
reposera sur sa couche, Celui qui aura suivi le droit chemin.
- Mais vous,
approchez ici, fils de l'enchanteresse, Race de l'adultère et de
la prostituée!
- De qui vous moquez-vous? Contre qui ouvrez-vous
une large bouche Et tirez-vous la langue? N'êtes-vous pas des enfants
de péché, Une race de mensonge,
- S'échauffant
près des térébinthes, sous tout arbre vert,
Égorgeant les enfants dans les vallées, Sous des fentes de
rochers?
- C'est dans les pierres polies des torrents qu'est ton
partage, Voilà, voilà ton lot; C'est à elles que tu
verses des libations, Que tu fais des offrandes: Puis-je être insensible
à cela?
- C'est sur une montagne haute et élevée
que tu dresses ta couche; C'est aussi là que tu montes pour offrir
des sacrifices.
- Tu mets ton souvenir derrière la porte et les
poteaux; Car, loin de moi, tu lèves la couverture et tu montes, Tu
élargis ta couche, et tu traites alliance avec eux, Tu aimes leur
commerce, tu choisis une place.
- Tu vas auprès du roi avec de
l'huile, Tu multiplies tes aromates, Tu envoies au loin tes messagers, Tu
t'abaisses jusqu'au séjour des morts.
- A force de marcher
tu te fatigues, Et tu ne dis pas: J'y renonce! Tu trouves encore de la
vigueur dans ta main: Aussi n'es-tu pas dans l'abattement.
- Et
qui redoutais-tu, qui craignais-tu, pour être infidèle, Pour ne pas
te souvenir, te soucier de moi? Est-ce que je ne garde pas le silence, et depuis
longtemps? C'est pourquoi tu ne me crains pas.
- Je vais publier ta
droiture, Et tes oeuvres ne te profiteront pas.
- Quand tu crieras, la
foule de tes idoles te délivrera-t-elle? Le vent les emportera toutes, un
souffle les enlèvera. Mais celui qui se confie en moi héritera le
pays, Et possédera ma montagne sainte.
- On dira: Frayez, frayez,
préparez le chemin, Enlevez tout obstacle du chemin de mon
peuple!
- Car ainsi parle le Très Haut, Dont la demeure est
éternelle et dont le nom est saint: J'habite dans les lieux
élevés et dans la sainteté; Mais je suis avec l'homme
contrit et humilié, Afin de ranimer les esprits humiliés, Afin de
ranimer les coeurs contrits.
- Je ne veux pas contester à toujours,
Ni garder une éternelle colère, Quand devant moi tombent en
défaillance les esprits, Les âmes que j'ai faites.
- A
cause de son avidité coupable, je me suis irrité et je l'ai
frappé, Je me suis caché dans mon indignation; Et le rebelle a
suivi le chemin de son coeur.
- J'ai vu ses voies, Et je le
guérirai; Je lui servirai de guide, Et je le consolerai, lui et ceux qui
pleurent avec lui.
- Je mettrai la louange sur les lèvres. Paix,
paix à celui qui est loin et à celui qui est près! dit
l'Éternel. Je les guérirai.
- Mais les méchants
sont comme la mer agitée, Qui ne peut se calmer, Et dont les eaux
soulèvent la vase et le limon.
- Il n'y a point de paix pour
les méchants, dit mon Dieu.
- Crie à plein gosier, ne te retiens pas, Élève
ta voix comme une trompette, Et annonce à mon peuple ses
iniquités, A la maison de Jacob ses péchés!
- Tous
les jours ils me cherchent, Ils veulent connaître mes voies; Comme une
nation qui aurait pratiqué la justice Et n'aurait pas
abandonné la loi de son Dieu, Ils me demandent des arrêts de
justice, Ils désirent l'approche de Dieu. -
- Que nous sert de
jeûner, si tu ne le vois pas? De mortifier notre âme, si tu n'y
as point égard? -Voici, le jour de votre jeûne, vous vous livrez
à vos penchants, Et vous traitez durement tous vos
mercenaires.
- Voici, vous jeûnez pour disputer et vous quereller,
Pour frapper méchamment du poing; Vous ne jeûnez pas comme le veut
ce jour, Pour que votre voix soit entendue en haut.
- Est-ce là le
jeûne auquel je prends plaisir, Un jour où l'homme humilie son
âme? Courber la tête comme un jonc, Et se coucher sur le sac et la
cendre, Est-ce là ce que tu appelleras un jeûne, Un jour
agréable à l'Éternel?
- Voici le jeûne
auquel je prends plaisir: Détache les chaînes de la
méchanceté, Dénoue les liens de la servitude, Renvoie
libres les opprimés, Et que l'on rompe toute espèce de
joug;
- Partage ton pain avec celui qui a faim, Et fais entrer dans ta
maison les malheureux sans asile; Si tu vois un homme nu, couvre-le, Et ne te
détourne pas de ton semblable.
- Alors ta lumière poindra
comme l'aurore, Et ta guérison germera promptement; Ta justice
marchera devant toi, Et la gloire de l'Éternel
t'accompagnera.
- Alors tu appelleras, et l'Éternel
répondra; Tu crieras, et il dira: Me voici! Si tu éloignes du
milieu de toi le joug, Les gestes menaçants et les discours
injurieux,
- Si tu donnes ta propre subsistance à celui qui a faim,
Si tu rassasies l'âme indigente, Ta lumière se lèvera
sur l'obscurité, Et tes ténèbres seront comme le
midi.
- L'Éternel sera toujours ton guide, Il rassasiera ton
âme dans les lieux arides, Et il redonnera de la vigueur à tes
membres; Tu seras comme un jardin arrosé, Comme une source dont les eaux
ne tarissent pas.
- Les tiens rebâtiront sur d'anciennes ruines,
Tu relèveras des fondements antiques; On t'appellera
réparateur des brèches, Celui qui restaure les chemins, qui rend
le pays habitable.
- Si tu retiens ton pied pendant le sabbat, Pour ne pas
faire ta volonté en mon saint jour, Si tu fais du sabbat tes
délices, Pour sanctifier l'Éternel en le glorifiant, Et si tu
l'honores en ne suivant point tes voies, En ne te livrant pas à tes
penchants et à de vains discours,
- Alors tu mettras ton plaisir en
l'Éternel, Et je te ferai monter sur les hauteurs du pays, Je te
ferai jouir de l'héritage de Jacob, ton père; Car la bouche de
l'Éternel a parlé.
- Non, la main de l'Éternel n'est pas trop courte pour
sauver, Ni son oreille trop dure pour entendre.
- Mais ce sont vos crimes
qui mettent une séparation Entre vous et votre Dieu; Ce sont vos
péchés qui vous cachent sa face Et l'empêchent de vous
écouter.
- Car vos mains sont souillées de sang, Et vos
doigts de crimes; Vos lèvres profèrent le mensonge, Votre langue
fait entendre l'iniquité.
- Nul ne se plaint avec justice, Nul
ne plaide avec droiture; Ils s'appuient sur des choses vaines et disent des
faussetés, Ils conçoivent le mal et enfantent le crime.
- Il
couvent des oeufs de basilic, Et ils tissent des toiles d'araignée.
Celui qui mange de leurs oeufs meurt; Et, si l'on en brise un, il sort une
vipère.
- Leurs toiles ne servent point à faire un
vêtement, Et ils ne peuvent se couvrir de leur ouvrage; Leurs oeuvres sont
des oeuvres d'iniquité, Et les actes de violence sont dans leurs
mains.
- Leurs pieds courent au mal, Et ils ont hâte de
répandre le sang innocent; Leurs pensées sont des pensées
d'iniquité, Le ravage et la ruine sont sur leur route.
- Ils ne
connaissent pas le chemin de la paix, Et il n'y a point de justice dans
leurs voies; Ils prennent des sentiers détournés: Quiconque y
marche ne connaît point la paix. -
- C'est pourquoi
l'arrêt de délivrance est loin de nous, Et le salut ne nous
atteint pas; Nous attendons la lumière, et voici les
ténèbres, La clarté, et nous marchons dans
l'obscurité.
- Nous tâtonnons comme des aveugles le long
d'un mur, Nous tâtonnons comme ceux qui n'ont point d'yeux;
Nous chancelons à midi comme de nuit, Au milieu de l'abondance nous
ressemblons à des morts.
- Nous grondons tous comme des ours, Nous
gémissons comme des colombes; Nous attendons la délivrance, et
elle n'est pas là, Le salut, et il est loin de nous.
- Car nos
transgressions sont nombreuses devant toi, Et nos péchés
témoignent contre nous; Nos transgressions sont avec nous, Et nous
connaissons nos crimes.
- Nous avons été coupables et
infidèles envers l'Éternel, Nous avons abandonné notre
Dieu; Nous avons proféré la violence et la révolte,
Conçu et médité dans le coeur des paroles de
mensonge;
- Et la délivrance s'est retirée, Et le salut
se tient éloigné; Car la vérité trébuche sur
la place publique, Et la droiture ne peut approcher.
- La
vérité a disparu, Et celui qui s'éloigne du mal est
dépouillé. -L'Éternel voit, d'un regard
indigné, Qu'il n'y a plus de droiture.
- Il voit qu'il
n'y a pas un homme, Il s'étonne de ce que personne
n'intercède; Alors son bras lui vient en aide, Et sa justice lui sert
d'appui.
- Il se revêt de la justice comme d'une cuirasse,
Et il met sur sa tête le casque du salut; Il prend la vengeance pour
vêtement, Et il se couvre de la jalousie comme d'un
manteau.
- Il rendra à chacun selon ses oeuvres, La fureur à
ses adversaires, La pareille à ses ennemis; Il rendra la pareille aux
îles.
- On craindra le nom de l'Éternel depuis
l'occident, Et sa gloire depuis le soleil levant; Quand l'ennemi viendra
comme un fleuve, L'esprit de l'Éternel le mettra en
fuite.
- Un rédempteur viendra pour Sion, Pour ceux de Jacob qui se
convertiront de leurs péchés, Dit
l'Éternel.
- Voici mon alliance avec eux, dit
l'Éternel: Mon esprit, qui repose sur toi, Et mes paroles, que
j'ai mises dans ta bouche, Ne se retireront point de ta bouche, ni de la
bouche de tes enfants, Ni de la bouche des enfants de tes enfants, Dit
l'Éternel, dès maintenant et à jamais.
- Lève-toi, sois
éclairée, car ta lumière arrive, Et la gloire de
l'Éternel se lève sur toi.
- Voici, les
ténèbres couvrent la terre, Et l'obscurité les peuples;
Mais sur toi l'Éternel se lève, Sur toi sa gloire
apparaît.
- Des nations marchent à ta lumière, Et des
rois à la clarté de tes rayons.
- Porte tes yeux alentour,
et regarde: Tous ils s'assemblent, ils viennent vers toi; Tes fils arrivent
de loin, Et tes filles sont portées sur les bras.
- Tu
tressailliras alors et tu te réjouiras, Et ton coeur bondira et se
dilatera, Quand les richesses de la mer se tourneront vers toi, Quand les
trésors des nations viendront à toi.
- Tu seras couverte
d'une foule de chameaux, De dromadaires de Madian et d'Épha; Ils
viendront tous de Séba; Ils porteront de l'or et de l'encens, Et
publieront les louanges de l'Éternel.
- Les troupeaux de
Kédar se réuniront tous chez toi; Les béliers de Nebajoth
seront à ton service; Ils monteront sur mon autel et me seront
agréables, Et je glorifierai la maison de ma gloire.
- Qui sont
ceux-là qui volent comme des nuées, Comme des colombes vers leur
colombier?
- Car les îles espèrent en moi, Et les navires de
Tarsis sont en tête, Pour ramener de loin tes enfants, Avec leur argent et
leur or, A cause du nom de l'Éternel, ton Dieu, Du Saint
d'Israël qui te glorifie.
- Les fils de l'étranger
rebâtiront tes murs, Et leurs rois seront tes serviteurs; Car je t'ai
frappée dans ma colère, Mais dans ma miséricorde j'ai
pitié de toi.
- Tes portes seront toujours ouvertes, Elles ne
seront fermées ni jour ni nuit, Afin de laisser entrer chez toi les
trésors des nations, Et leurs rois avec leur suite.
- Car la nation
et le royaume qui ne te serviront pas périront, Ces nations-là
seront exterminées.
- La gloire du Liban viendra chez toi, Le
cyprès, l'orme et le buis, tous ensemble, Pour orner le lieu de mon
sanctuaire, Et je glorifierai la place où reposent mes pieds.
- Les
fils de tes oppresseurs viendront s'humilier devant toi, Et tous ceux qui te
méprisaient se prosterneront à tes pieds; Ils t'appelleront
ville de l'Éternel, Sion du Saint d'Israël.
- Au lieu
que tu étais délaissée et haïe, Et que personne ne te
parcourait, Je ferai de toi un ornement pour toujours, Un sujet de joie de
génération en génération.
- Tu suceras le lait
des nations, Tu suceras la mamelle des rois; Et tu sauras que je suis
l'Éternel, ton sauveur, Ton rédempteur, le puissant de
Jacob.
- Au lieu de l'airain je ferai venir de l'or, Au lieu du
fer je ferai venir de l'argent, Au lieu du bois, de l'airain, Et au lieu
des pierres, du fer; Je ferai régner sur toi la paix, Et dominer la
justice.
- On n'entendra plus parler de violence dans ton pays, Ni de
ravage et de ruine dans ton territoire; Tu donneras à tes murs le nom de
salut, Et à tes portes celui de gloire.
- Ce ne sera plus le soleil
qui te servira de lumière pendant le jour, Ni la lune qui
t'éclairera de sa lueur; Mais l'Éternel sera ta
lumière à toujours, Ton Dieu sera ta gloire.
- Ton soleil ne
se couchera plus, Et ta lune ne s'obscurcira plus; Car l'Éternel
sera ta lumière à toujours, Et les jours de ton deuil seront
passés.
- Il n'y aura plus que des justes parmi ton peuple, Ils
posséderont à toujours le pays; C'est le rejeton que j'ai
planté, l'oeuvre de mes mains, Pour servir à ma
gloire.
- Le plus petit deviendra un millier, Et le moindre une nation
puissante. Moi, l'Éternel, je hâterai ces choses en leur
temps.
- L'esprit du
Seigneur, l'Éternel, est sur moi, Car l'Éternel m'a
oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux; Il m'a envoyé
pour guérir ceux qui ont le coeur brisé, Pour proclamer aux
captifs la liberté, Et aux prisonniers la délivrance;
- Pour
publier une année de grâce de l'Éternel, Et un jour de
vengeance de notre Dieu; Pour consoler tous les affligés;
- Pour
accorder aux affligés de Sion, Pour leur donner un diadème au lieu
de la cendre, Une huile de joie au lieu du deuil, Un vêtement de louange
au lieu d'un esprit abattu, Afin qu'on les appelle des
térébinthes de la justice, Une plantation de l'Éternel,
pour servir à sa gloire.
- Ils rebâtiront sur d'anciennes
ruines, Ils relèveront d'antiques décombres, Ils
renouvelleront des villes ravagées, Dévastées depuis
longtemps.
- Des étrangers seront là et feront paître
vos troupeaux, Des fils de l'étranger seront vos laboureurs et vos
vignerons.
- Mais vous, on vous appellera sacrificateurs de
l'Éternel, On vous nommera serviteurs de notre Dieu; Vous mangerez
les richesses des nations, Et vous vous glorifierez de leur gloire.
- Au
lieu de votre opprobre, vous aurez une portion double; Au lieu de
l'ignominie, ils seront joyeux de leur part; Ils posséderont ainsi le
double dans leur pays, Et leur joie sera éternelle.
- Car moi,
l'Éternel, j'aime la justice, Je hais la rapine avec
l'iniquité; Je leur donnerai fidèlement leur
récompense, Et je traiterai avec eux une alliance
éternelle.
- Leur race sera connue parmi les nations, Et leur
postérité parmi les peuples; Tous ceux qui les verront
reconnaîtront Qu'ils sont une race bénie de
l'Éternel.
- Je me réjouirai en l'Éternel,
Mon âme sera ravie d'allégresse en mon Dieu; Car il m'a
revêtu des vêtements du salut, Il m'a couvert du manteau de la
délivrance, Comme le fiancé s'orne d'un diadème,
Comme la fiancée se pare de ses joyaux.
- Car, comme la terre fait
éclore son germe, Et comme un jardin fait pousser ses semences, Ainsi le
Seigneur, l'Éternel, fera germer le salut et la louange, En
présence de toutes les nations.
- Pour l'amour de Sion je ne me tairai point, Pour
l'amour de Jérusalem je ne prendrai point de repos,
Jusqu'à ce que son salut paraisse, comme l'aurore, Et sa
délivrance, comme un flambeau qui s'allume.
- Alors les nations
verront ton salut, Et tous les rois ta gloire; Et l'on t'appellera
d'un nom nouveau, Que la bouche de l'Éternel
déterminera.
- Tu seras une couronne éclatante dans la main
de l'Éternel, Un turban royal dans la main de ton Dieu.
- On ne
te nommera plus délaissée, On ne nommera plus ta terre
désolation; Mais on t'appellera mon plaisir en elle, Et l'on
appellera ta terre épouse; Car l'Éternel met son plaisir en
toi, Et ta terre aura un époux.
- Comme un jeune homme s'unit
à une vierge, Ainsi tes fils s'uniront à toi; Et comme la
fiancée fait la joie de son fiancé, Ainsi tu feras la joie de ton
Dieu.
- Sur tes murs, Jérusalem, j'ai placé des gardes;
Ils ne se tairont ni jour ni nuit. Vous qui la rappelez au souvenir de
l'Éternel, Point de repos pour vous!
- Et ne lui laissez aucun
relâche, Jusqu'à ce qu'il rétablisse
Jérusalem Et la rende glorieuse sur la
terre.
- L'Éternel l'a juré par sa droite et par son
bras puissant: Je ne donnerai plus ton blé pour nourriture à tes
ennemis, Et les fils de l'étranger ne boiront plus ton vin, Produit
de tes labeurs;
- Mais ceux qui auront amassé le blé le
mangeront Et loueront l'Éternel, Et ceux qui auront
récolté le vin le boiront, Dans les parvis de mon
sanctuaire.
- Franchissez, franchissez les portes! Préparez un
chemin pour le peuple! Frayez, frayez la route, ôtez les pierres!
Élevez une bannière vers les peuples!
- Voici ce que
l'Éternel proclame aux extrémités de la terre: Dites
à la fille de Sion: Voici, ton sauveur arrive; Voici, le salaire est avec
lui, Et les rétributions le précèdent.
- On les
appellera peuple saint, rachetés de l'Éternel; Et toi, on
t'appellera recherchée, ville non
délaissée.
- Qui est celui-ci qui vient d'Édom, De Botsra, en
vêtements rouges, En habits éclatants, Et se redressant avec
fierté dans la plénitude de sa force? -C'est moi qui ai promis
le salut, Qui ai le pouvoir de délivrer. -
- Pourquoi tes habits
sont-ils rouges, Et tes vêtements comme les vêtements de celui qui
foule dans la cuve? -
- J'ai été seul à fouler au
pressoir, Et nul homme d'entre les peuples n'était avec moi; Je
les ai foulés dans ma colère, Je les ai écrasés dans
ma fureur; Leur sang a jailli sur mes vêtements, Et j'ai
souillé tous mes habits.
- Car un jour de vengeance était
dans mon coeur, Et l'année de mes rachetés est
venue.
- Je regardais, et personne pour m'aider; J'étais
étonné, et personne pour me soutenir; Alors mon bras m'a
été en aide, Et ma fureur m'a servi
d'appui.
- J'ai foulé des peuples dans ma colère, Je
les ai rendus ivres dans ma fureur, Et j'ai répandu leur sang sur la
terre.
- Je publierai les grâces de l'Éternel, les
louanges de l'Éternel, D'après tout ce que
l'Éternel a fait pour nous; Je dirai sa grande bonté envers la
maison d'Israël, Qu'il a traitée selon ses compassions et la
richesse de son amour.
- Il avait dit: Certainement ils sont mon peuple,
Des enfants qui ne seront pas infidèles! Et il a été pour
eux un sauveur.
- Dans toutes leurs détresses ils n'ont pas
été sans secours, Et l'ange qui est devant sa face les a
sauvés; Il les a lui-même rachetés, dans son amour et sa
miséricorde, Et constamment il les a soutenus et portés, aux
anciens jours.
- Mais ils ont été rebelles, ils ont
attristé son esprit saint; Et il est devenu leur ennemi, il a combattu
contre eux.
- Alors son peuple se souvint des anciens jours de Moïse:
Où est celui qui les fit monter de la mer, Avec le berger de son
troupeau? Où est celui qui mettait au milieu d'eux son esprit
saint;
- Qui dirigea la droite de Moïse, Par son bras glorieux; Qui
fendit les eaux devant eux, Pour se faire un nom éternel;
- Qui les
dirigea au travers des flots, Comme un coursier dans le désert, Sans
qu'ils bronchassent?
- Comme la bête qui descend dans la
vallée, L'esprit de l'Éternel les a menés au repos.
C'est ainsi que tu as conduit ton peuple, Pour te faire un nom
glorieux.
- Regarde du ciel, et vois, De ta demeure sainte et glorieuse:
Où sont ton zèle et ta puissance? Le frémissement de tes
entrailles et tes compassions Ne se font plus sentir envers moi.
- Tu es
cependant notre père, Car Abraham ne nous connaît pas, Et
Israël ignore qui nous sommes; C'est toi, Éternel, qui es notre
père, Qui, dès l'éternité, t'appelles notre
sauveur.
- Pourquoi, ô Éternel, nous fais-tu errer loin de
tes voies, Et endurcis-tu notre coeur contre ta crainte? Reviens, pour
l'amour de tes serviteurs, Des tribus de ton héritage!
- Ton
peuple saint n'a possédé le pays que peu de temps; Nos ennemis
ont foulé ton sanctuaire.
- Nous sommes depuis longtemps comme un
peuple que tu ne gouvernes pas, Et qui n'est point appelé de ton
nom...
- (63:19b) Oh! si
tu déchirais les cieux, et si tu descendais, Les montagnes
s'ébranleraient devant toi,
- (64:1) Comme s'allume un feu
de bois sec, Comme s'évapore l'eau qui bouillonne; Tes ennemis
connaîtraient ton nom, Et les nations trembleraient devant
toi.
- (64:2) Lorsque tu fis des prodiges que nous n'attendions pas,
Tu descendis, et les montagnes s'ébranlèrent devant
toi.
- (64:3) Jamais on n'a appris ni entendu dire, Et jamais
l'oeil n'a vu qu'un autre dieu que toi Fît de telles choses
pour ceux qui se confient en lui.
- (64:4) Tu vas au-devant de celui qui
pratique avec joie la justice, De ceux qui marchent dans tes voies et se
souviennent de toi. Mais tu as été irrité, parce que nous
avons péché; Et nous en souffrons longtemps jusqu'à ce
que nous soyons sauvés.
- (64:5) Nous sommes tous comme des impurs,
Et toute notre justice est comme un vêtement souillé; Nous sommes
tous flétris comme une feuille, Et nos crimes nous emportent comme le
vent.
- (64:6) Il n'y a personne qui invoque ton nom, Qui se
réveille pour s'attacher à toi: Aussi nous as-tu caché
ta face, Et nous laisses-tu périr par l'effet de nos
crimes.
- (64:7) Cependant, ô Éternel, tu es notre
père; Nous sommes l'argile, et c'est toi qui nous as
formés, Nous sommes tous l'ouvrage de tes mains.
- (64:8) Ne
t'irrite pas à l'extrême, ô Éternel, Et ne te
souviens pas à toujours du crime; Regarde donc, nous sommes tous ton
peuple.
- (64:9) Tes villes saintes sont un désert; Sion est un
désert, Jérusalem une solitude.
- (64:10) Notre maison
sainte et glorieuse, Où nos pères célébraient tes
louanges, Est devenue la proie des flammes; Tout ce que nous avions de
précieux a été dévasté.
- (64:11)
Après cela, ô Éternel, te contiendras-tu? Est-ce que tu te
tairas, et nous affligeras à l'excès?
- J'ai exaucé ceux qui ne
demandaient rien, Je me suis laissé trouver par ceux qui ne me
cherchaient pas; J'ai dit: Me voici, me voici! A une nation qui ne
s'appelait pas de mon nom.
- J'ai tendu mes mains tous les jours
vers un peuple rebelle, Qui marche dans une voie mauvaise, Au gré de ses
pensées;
- Vers un peuple qui ne cesse de m'irriter en face,
Sacrifiant dans les jardins, Et brûlant de l'encens sur les
briques:
- Qui fait des sépulcres sa demeure, Et passe la nuit dans
les cavernes, Mangeant de la chair de porc, Et ayant dans ses vases des mets
impurs;
- Qui dit: Retire-toi, Ne m'approche pas, car je suis
saint!... De pareilles choses, c'est une fumée dans mes narines,
C'est un feu qui brûle toujours.
- Voici ce que j'ai
résolu par devers moi: Loin de me taire, je leur ferai porter la peine,
Oui, je leur ferai porter la peine
- De vos crimes, dit
l'Éternel, et des crimes de vos pères, Qui ont
brûlé de l'encens sur les montagnes, Et qui m'ont
outragé sur les collines; Je leur mesurerai le salaire de leurs actions
passées.
- Ainsi parle l'Éternel: Quand il se trouve du
jus dans une grappe, On dit: Ne la détruis pas, Car il y a là une
bénédiction! J'agirai de même, pour l'amour de mes
serviteurs, Afin de ne pas tout détruire.
- Je ferai sortir de
Jacob une postérité, Et de Juda un héritier de mes
montagnes; Mes élus posséderont le pays, Et mes serviteurs y
habiteront.
- Le Saron servira de pâturage au menu bétail, Et
la vallée d'Acor servira de gîte au gros bétail, Pour
mon peuple qui m'aura cherché.
- Mais vous, qui abandonnez
l'Éternel, Qui oubliez ma montagne sainte, Qui dressez une table pour
Gad, Et remplissez une coupe pour Meni,
- Je vous destine au glaive, Et
vous fléchirez tous le genou pour être égorgés; Car
j'ai appelé, et vous n'avez point répondu, J'ai
parlé, et vous n'avez point écouté; Mais vous avez fait
ce qui est mal à mes yeux, Et vous avez choisi ce qui me
déplaît.
- C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur,
l'Éternel: Voici, mes serviteurs mangeront, et vous aurez faim;
Voici, mes serviteurs boiront, et vous aurez soif; Voici, mes serviteurs se
réjouiront, et vous serez confondus;
- Voici, mes serviteurs
chanteront dans la joie de leur coeur; Mais vous, vous crierez dans la douleur
de votre âme, Et vous vous lamenterez dans l'abattement de votre
esprit.
- Vous laisserez votre nom en imprécation à mes
élus; Le Seigneur, l'Éternel, vous fera mourir, Et il donnera
à ses serviteurs un autre nom.
- Celui qui voudra être
béni dans le pays Voudra l'être par le Dieu de
vérité, Et celui qui jurera dans le pays Jurera par le Dieu de
vérité; Car les anciennes souffrances seront oubliées,
Elles seront cachées à mes yeux.
- Car je vais créer
de nouveaux cieux Et une nouvelle terre; On ne se rappellera plus les choses
passées, Elles ne reviendront plus à
l'esprit.
- Réjouissez-vous plutôt et soyez à
toujours dans l'allégresse, A cause de ce que je vais créer;
Car je vais créer Jérusalem pour l'allégresse, Et son
peuple pour la joie.
- Je ferai de Jérusalem mon allégresse,
Et de mon peuple ma joie; On n'y entendra plus Le bruit des pleurs et le
bruit des cris.
- Il n'y aura plus ni enfants ni vieillards Qui
n'accomplissent leurs jours; Car celui qui mourra à cent ans sera
jeune, Et le pécheur âgé de cent ans sera
maudit.
- Ils bâtiront des maisons et les habiteront; Ils planteront
des vignes et en mangeront le fruit.
- Ils ne bâtiront pas des
maisons pour qu'un autre les habite, Ils ne planteront pas des vignes pour
qu'un autre en mange le fruit; Car les jours de mon peuple seront comme les
jours des arbres, Et mes élus jouiront de l'oeuvre de leurs
mains.
- Ils ne travailleront pas en vain, Et ils n'auront pas des
enfants pour les voir périr; Car ils formeront une race bénie de
l'Éternel, Et leurs enfants seront avec eux.
- Avant qu'ils
m'invoquent, je répondrai; Avant qu'ils aient cessé de
parler, j'exaucerai.
- Le loup et l'agneau paîtront
ensemble, Le lion, comme le boeuf, mangera de la paille, Et le serpent aura la
poussière pour nourriture. Il ne se fera ni tort ni dommage Sur toute ma
montagne sainte, Dit l'Éternel.
- Ainsi parle l'Éternel: Le ciel est mon
trône, Et la terre mon marchepied. Quelle maison pourriez-vous me
bâtir, Et quel lieu me donneriez-vous pour demeure?
- Toutes ces
choses, ma main les a faites, Et toutes ont reçu l'existence, dit
l'Éternel. Voici sur qui je porterai mes regards: Sur celui qui
souffre et qui a l'esprit abattu, Sur celui qui craint ma
parole.
- Celui qui immole un boeuf est comme celui qui tuerait un homme,
Celui qui sacrifie un agneau est comme celui qui romprait la nuque à un
chien, Celui qui présente une offrande est comme celui qui
répandrait du sang de porc, Celui qui brûle de l'encens est
comme celui qui adorerait des idoles; Tous ceux-là se complaisent dans
leurs voies, Et leur âme trouve du plaisir dans leurs
abominations.
- Moi aussi, je me complairai dans leur infortune, Et je
ferai venir sur eux ce qui cause leur effroi, Parce que j'ai appelé,
et qu'ils n'ont point répondu, Parce que j'ai parlé,
et qu'ils n'ont point écouté; Mais ils ont fait ce qui est
mal à mes yeux, Et ils ont choisi ce qui me
déplaît.
- Écoutez la parole de l'Éternel,
Vous qui craignez sa parole. Voici ce que disent vos frères, Qui vous
haïssent et vous repoussent A cause de mon nom: Que l'Éternel
montre sa gloire, Et que nous voyions votre joie! -Mais ils seront
confondus.
- Une voix éclatante sort de la ville, Une voix sort du
temple. C'est la voix de l'Éternel, Qui paie à ses ennemis
leur salaire.
- Avant d'éprouver les douleurs, Elle a
enfanté; Avant que les souffrances lui vinssent, Elle a donné
naissance à un fils.
- Qui a jamais entendu pareille chose? Qui a
jamais vu rien de semblable? Un pays peut-il naître en un jour? Une nation
est-elle enfantée d'un seul coup? A peine en travail, Sion a
enfanté ses fils!
- Ouvrirais-je le sein maternel, Pour ne pas
laisser enfanter? dit l'Éternel; Moi, qui fais naître,
Empêcherais-je d'enfanter? dit ton
Dieu.
- Réjouissez-vous avec Jérusalem, Faites d'elle le
sujet de votre allégresse, Vous tous qui l'aimez; Tressaillez avec
elle de joie, Vous tous qui menez deuil sur elle;
- Afin que vous soyez
nourris et rassasiés Du lait de ses consolations, Afin que vous savouriez
avec bonheur La plénitude de sa gloire.
- Car ainsi parle
l'Éternel: Voici, je dirigerai vers elle la paix comme un fleuve, Et
la gloire des nations comme un torrent débordé, Et vous serez
allaités; Vous serez portés sur les bras, Et caressés sur
les genoux.
- Comme un homme que sa mère console, Ainsi je vous
consolerai; Vous serez consolés dans Jérusalem.
- Vous le
verrez, et votre coeur sera dans la joie, Et vos os reprendront de la vigueur
comme l'herbe; L'Éternel manifestera sa puissance envers ses
serviteurs, Mais il fera sentir sa colère à ses
ennemis.
- Car voici, l'Éternel arrive dans un feu, Et ses
chars sont comme un tourbillon; Il convertit sa colère en un brasier, Et
ses menaces en flammes de feu.
- C'est par le feu que
l'Éternel exerce ses jugements, C'est par son glaive qu'il
châtie toute chair; Et ceux que tuera l'Éternel seront en grand
nombre.
- Ceux qui se sanctifient et se purifient dans les jardins, Au
milieu desquels ils vont un à un, Qui mangent de la chair de porc, Des
choses abominables et des souris, Tous ceux-là périront, dit
l'Éternel.
- Je connais leurs oeuvres et leurs pensées.
Le temps est venu de rassembler toutes les nations Et toutes les langues; Elles
viendront et verront ma gloire.
- Je mettrai un signe parmi elles, Et
j'enverrai leurs réchappés vers les nations, A Tarsis,
à Pul et à Lud, qui tirent de l'arc, A Tubal et à
Javan, Aux îles lointaines, Qui jamais n'ont entendu parler de moi, Et
qui n'ont pas vu ma gloire; Et ils publieront ma gloire parmi les
nations.
- Ils amèneront tous vos frères du milieu de toutes
les nations, En offrande à l'Éternel, Sur des chevaux, des
chars et des litières, Sur des mulets et des dromadaires, A ma montagne
sainte, A Jérusalem, dit l'Éternel, Comme les enfants
d'Israël apportent leur offrande, Dans un vase pur, A la maison de
l'Éternel.
- Et je prendrai aussi parmi eux Des sacrificateurs,
des Lévites, dit l'Éternel.
- Car, comme les nouveaux
cieux Et la nouvelle terre que je vais créer Subsisteront devant moi, dit
l'Éternel, Ainsi subsisteront votre postérité et votre
nom.
- A chaque nouvelle lune et à chaque sabbat, Toute chair
viendra se prosterner devant moi, dit l'Éternel.
- Et quand on
sortira, on verra Les cadavres des hommes qui se sont rebellés contre
moi; Car leur ver ne mourra point, et leur feu ne s'éteindra point;
Et ils seront pour toute chair un objet d'horreur.